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Liberté et courage

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« Introduction : Dans le Lachès de Platon, Socrate tente avec Lachès et Nicias de définir le courage.

Le dialogue est aporétique et aucune définition n'est retenue de la notion de courage.

Toujours est-il qu'à son énonciation, on retient l'idée d'une affirmation du sujet face un obstacle, une opposition, une résistance.

Le courage induit une nonpassivité, une non-soumission.

C'est peut-être à que le courage rejoint la liberté, qui, de prime abord, semble être la non-soumission par excellence.

Alors que peut nous apprendre le courage sur la liberté ? Que ressort-il si on met les deux notions en rapport ? Il s'agit aussi d'examiner ici si pour être libre, il faut agir et résister, et en quel sens ? Développement : I.

EN QUOI BRAVER UN DANGER EST-IL GARANT DE LA LIBERTÉ ? Selon Descartes, l'homme courageux est dans l'action, dans l'exécution - action orientée par sa volonté. Nous nous devons de voir dans un premier temps si le fait d'agir peut servir la liberté. A) Dans l'action, il y a une affirmation du sujet.

Le sujet devient acteur, responsable, partie prenante de la réalité.

Dans cette affirmation, particulièrement dans un acte pensé, réfléchi, il semble que l'individu expose sa pleine conscience de lui-même, et l'oriente vers sa volonté. B) Dans cette façon de se détacher dans l'action, l'individu quitte sa passivité, et peut orienter son acte de façon à quitter sa condition de servitude, à gagner sa liberté.

(nombre d'exemples historiques...) C) Un individu courageux est d'ailleurs chez Kant celui qui s'oppose à un adversaire injuste (Métaphysique des Moeurs, Doctrine de la vertu).

Nous pouvons interroger brièvement ici le rapport entre justice et liberté. II. EST-CE-QUE L'ON PEUT ÊTRE PRISONNIER DE SON COURAGE ? Nous avons donc vu que l'acte – et particulièrement l'acte courageux – peut servir la liberté.

Pourtant tout acte ne va pas dans ce sens.

Il nous faut préciser ce qu'est un acte courageux et quelles sont ses critères et implications. A) Il semble que l'on peut être obligé par les circonstances ou par un mécanisme inconscient (pulsion de mort : braver à tout prix la mort, par exemple) au courage, ou bien que l'on est courageux sans que cela semble réfléchi.

On peut penser à Achille, qui voulait venger son ami sans tenir compte du mauvais présage pesant sur cette vengeance.

Il ne s'agit en réalité ici que de semblants d'actes courageux : l'acte courageux doit être conscient et réfléchi pour être appeler comme tel. B) Ce qui importe dans l'acte courageux, c'est le sens, la signification qu'il porte.

Le courage résulte d'un choix.

Or, se donner ainsi ce choix, n'est-ce pas éprouver sa possible liberté ? (Descartes) C) Selon Aristote, le courage est une vertu.

Or, pour Kant la liberté est la possibilité de se prescrire à soi-même une loi morale.

Le courage, qui lutte contre un adversaire injuste, résulte de cette liberté, il serait l'acte qui suit, qui est la conséquence de cette loi morale, elle-même manifestation de la liberté.

L'acte courageux serait la manifestation dans le réel de la liberté de l'individu. III.

A QUELLE SERVITUDE RÉSISTE LE COURAGEUX ? A) Le courageux peut résister à la servitude de la masse.

Il faut un autre, il faut éprouver ce qui est extérieur à soi (danger, adversaire, loi morale injuste) pour être courageux.

Pour que l'acte soit reconnu, il faut pourtant que certains le reconnaissent comme telle, sous le poids du sens de l'acte. B) Résistance active / résistance passive.

Le courage n'est pas qu'un acte : il est une attitude, il est un tout.

On le comprend mieux si on envisage le courage comme résultante de la liberté de l'individu.

Attention, la liberté est ici individuelle, intérieure. C) Le courage n'est pas une façon de braver la mort, mais c'est la faculté de s'oublier suffisamment pour surmonter cette menace.

Le courage est finalement une possibilité pour l'individu de sortir de sa condition d'être fini, de ne plus être asservi à la menace de mort.

C'est là une liberté plus abstraite, mais aussi plus absolue. Conclusion : Le courage est comme la partie émergée d'un iceberg : ses origines et ses conséquences tiennent à une condition fondamentale qui est celle de l'être libre.

L'attitude courageuse est celle de l'individu qui se donne le choix, qui suit la virtù au sens aristotélicien, porteuse d'une loi morale que l'individu s'est fixé, porteuse d'un sens.

Or cette possibilité de se prescrire ainsi une loi morale dépend du fait de la liberté.. »

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