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La liberté est-elle possible sans le courage ?

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« VOCABULAIRE: SANS: A l'exclusion de, exprime l'absence. LIBERTÉ: Ce mot, en philosophie a trois sens : 1° Libre arbitre.

Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux. 2° Liberté de spontanéité.

S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure. 3° Liberté du sage.

État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison. POSSIBLE: faisable, réalisable; le possible, c'est ce qu'on peut faire, ce que l'on a le pouvoir, la puissance de faire. La liberté se définit naïvement comme faire ce que l'on veut.

Être libre serait alors ne rencontrer aucun obstacle dans l'accomplissement de nos désirs.

Cette définition n'est-elle pas le plus bas niveau de la liberté comme le souligne Descartes.

En effet, il y aurait, selon le philosophe, deux niveaux de la liberté: Le premier degré : il arrive parfois que je sois confronté à un choix qui me jette dans le plus grand embarras parce que je n'ai aucune raison de préférer une solution plutôt qu'une autre et un philosophe du XIV° siècle, Jean Buridan nous invite à méditer sur le cas d'un âne que aurait autant soif que faim et qui serait placé à égale distance d'une mesure d'avoine et d'un seau d'eau.

Ne sachant que choisir au point d'en rester immobile, il finit par mourir.

Pour pouvoir prendre une décision il aurait fallu qu'il soit doué, tout comme l'homme, du pouvoir de se déterminer même quand aucun motif ne l'emporte. Cette liberté, qu'on appelle liberté d'indifférence est le plus bas degré de la liberté parce qu'elle s'exerce toujours à l'occasion de choix insignifiants.

L'indifférence est l'état dans lequel se trouve la volonté lorsque, confronté à un choix, « elle n'est pas poussée d'un côté plutôt que de l'autre par la perception du vrai ou du bien » et elle n'est nullement la condition de la liberté, au contraire, je suis d'autant plus libre que j'ai de bonnes raisons d'agir comme je le fais. ¨ Le second degré : quand je suis confronté à un choix crucial qui engage mon avenir, je ne peux pas décider de la conduite à tenir.

Je suis alors d'autant plus libre, comme l'affirme Descartes, que je suis capable de discerner clairement la meilleure des solutions. Ce n'est donc pas dans l'absence de motifs que réside la liberté, mais dans le pouvoir que possède la volonté humaine d'arbitrer entre des motifs contraires.

Cette puissance de la volonté que l'on appelle le libre arbitre, constitue pour Descartes en tout cas, la principale perfection de l'homme car elle le rend maître de ses actions.

En effet, par sa nature, la volonté consiste en ce que nous pouvons nous déterminer à agir sans être contraint par une quelconque force extérieure et en cela, elle est absolument sans limite.

Par exemple, même si un mensonge m'est avantageux, je suis libre de ,ne pas mentir, c'est à dire de donner la préférence au devoir de dire la vérité plutôt qu'à mon intérêt personnel : une décision libre n'est donc pas une décision laissée au hasard, mais une décision pleinement réfléchie et éclairée par la connaissance du vrai ou du bien.

En ce sens, le libre arbitre nous rend pleinement responsable de nos actes : dès lors qu'un homme est capable de distinguer le bien du mal, le choix du mal ne peut être imputé seulement à des conditions extérieures comme notre passé ou notre milieu social.

C'est le choix d'une volonté qui pourrait tout aussi bien faire le choix opposé : j'ai alors le devoir d'être responsable de mes actes.

Donc, la liberté est un droit mais aussi une charge qu'il me faut assumer et en ce sens, la liberté est synonyme de responsabilité. Donc être libre, ce n'est pas nécessairement faire n'importe quoi, car notre liberté est avant au service de la vérité, de la raison, du bien, bref d'un ensemble de valeurs qui font la dignité et le respect de l'homme.

Or cette liberté peut nous demander du courage, des efforts pour contrecarrer notre spontanéité et notre égoïsme premiers.

De même pour être libre, il me faut peut-être travailler, modifier la nature et extérioriser ma conscience.

Mais surtout la liberté demande du courage, le courage pouvant être défini comme une ardeur, une énergie à entreprendre une action ou à penser malgré le danger et la peur.

Car la liberté peut nous faire peur, puisqu'elle nous oblige à être responsables de ce que nous sommes, alors qu'il est peut être tentant de s'en remettre à l'autorité de quelqu'un qui nous dispenserait d'agir et de penser comme le souligne Kant dans "Qu'est-ce que les Lumières ?" et Sartre avec son concept de "mauvaise foi". PROBLEMATIQUE DE L'ELEVE: Communément on oppose le courage à la lâcheté.

Le courage consiste, comme semble nous le dire l'approche commune de ce terme, a ne pas se dégonfler, y aller comme les autres, risquer sa vie.

Inversement, le lâche est d'abord et avant tout celui qui se protège derrière les autres.

Cela ne signifie pas pour autant que l'homme courageux n'a pas peur.

Bien au contraire, là où il n'y a aucune peur on parlera rarement du courage et on considère que l'homme courageux est celui qui prend des risques dont il est conscient et qui sait dépasser, affronter sa peur.

Cependant on saisit mal, au premier abord pourquoi la liberté ne serait pas possible sans le courage.

En effet, dans une première approche, être libre consiste à faire ce qu'on a envie de faire.

Dès lors, l'homme libre paraît difficilement être celui qui se met dans des situation à risques, dans des situations dangereuses.

Bien au contraire, la liberté consisterait plutôt, dans ce premier sens, à éviter de telles situations qu'on ne peut vivre que si on ne peut pas faire autrement.

Il faut donc du courage pour partir au combat, par exemple, mais si celui qui le fait le choisit librement on considèrera que c'est parce qu'il le veut bien et qu'il pourrait agir autrement.

On parlera plutôt de courage lorsque des risques s'imposent à nous et qu'on ne peut les éviter.

Pourtant, la liberté consiste-t-elle simplement à faire ce qu'on a envie de faire ? Quand une personne revendique sa liberté elle revendique le fait de pouvoir agir sans. »

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