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l'Homme se reconnaît-il mieux dans le travail ou dans les loisirs ?

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« RAPPEL DE COURS: TRAVAIL & LOISIR Nous vivons dans une société où nous travaillons de moins en moins et où le temps libre est devenu temps de loisir.

Et il y a dans le loisir bien autre chose que le simple repos.

Nous sommes tenus de bien organiser nos loisirs : sortir, bricoler, lire, courir, voyager...

de toute façon être actif.

Le temps libre ne doit pas être du temps perdu.

Comme si les loisirs étaient chargés de permettre plus qu'une simple détente, le véritable épanouissement physique et intellectuel dont l'individu serait privé dans son travail.

Que peut bien signifier cette exaltation contemporaine du loisir ? La durée du travail a beau avoir été réduite, les conditions de travail ont beau être moins pénibles, la vieille opposition demeure : c'est après le travail que commence la vraie vie. Et pourtant, toutes les analyses du chômage le soulignent : ce n'est pas seulement l'absence d'argent qui rend le chômage si pénible, mais l'exclusion sociale qu'il représente.

La revendication sociale d'un droit au travail n'est pas simplement celle d'un droit à la consommation.

Plus encore, le travail est reconnu socialement comme l'activité sociale la plus valorisante dès que métier et passion se confondent.

Qu'on interroge des « personnalités » sur leur métier : elles avouent ne pas pouvoir se passer de travailler, même pendant les vacances....

Et le mot «travail» est devenu si noble qu'il désigne désormais toutes les activités humaines : le peintre, le savant, l'homme politique, l'acteur, tous « travaillent ». [L'homme se reconnaît mieux dans le travail car l'homme fait le travail.

Le travail fait l'homme.] Le travail comme valeur Il est difficile de penser à un idéal de vie qui ne serait pas universellement adoptable.

Nul n'a jamais rêvé d'être un esclave, et le travail reste une nécessité.

Un certain puritanisme l'a plus que justifié : sanctifié.

La paresse n'est-elle pas l'un des sept péchés capitaux ? Paresse, mère de tous les vices, renchérira un écrivain célèbre. La morale protestante, dont Max Weber établira le rôle décisif dans la naissance du capitalisme, en faisant du travail un véritable analogue de la prière (cette idée est encore présente aux États-unis : celui qui travaille beaucoup plaît à Dieu) jettera sur le loisir le soupçon : Cromwell ferma les théâtres et interdit les jeux de hasard. Sans tomber dans de telles extrémités, il est permis de douter que le loisir puisse constituer un idéal de vie.

A supposer que l'homme puisse vivre sans travailler, peut-on conclure qu'il peut vivre sans produire quelque chose ? Le loisir ne produit pas.

En outre, à la différence du travail, toujours imbriqué dans le système social, le loisir peut ignorer le lien social.

L'apologie du loisir aux dépens du travail n'est-elle pas une exaltation exclusive de l'individu aux dépens de la société ? ¦ Il est difficile de trancher.

11 faudrait établir la distinction entre deux types de loisirs : ceux qui sont de l'ordre de l'être (ce sont ceux que les Grecs cultivaient) et ceux qui sont de l'ordre de l'avoir (ils sont toujours plus nombreux et dominent aujourd'hui).

Le loisir a changé de sens en devenant une activité de consommation : il ne s'agit plus tellement de se livrer à une activité autre que le travail pour réaliser les virtualités de son être, mais de dépenser l'argent gagné par le travail ; ainsi le loisir appelle-t-il toujours davantage le travail. L'idéal de vie ne peut se trouver là. Le loisir vise le plaisir Celui qui s'adonne à une activité par nécessité professionnelle devient beaucoup plus compétent dans cette activité que celui qui s'y adonne par plaisir.

Je peux bien jouer au tennis ou pratiquer l'informatique en tant que passe-temps, je ne serai jamais aussi bon qu'un joueur ou un informaticien professionnel.

Les activités pratiquées par loisir ont pour but le plaisir et non la formation. Le travail façonne l'homme Prétendre ainsi que le travail libère, c'est se placer dans une perspective proprement humaine, qui consiste à. »

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