Aide en Philo

l'homme peut-il etre défini par la conscience de soi ?

Extrait du document

« Termes du sujet: HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). • Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».

Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire).

Être conscient signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit.

Mais il convient de distinguer la conscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie, conscience qui se saisit elle-même comme conscience.

La première consiste à « avoir conscience », tandis que la seconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ».

Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendre conscience ». Introduction L'homme semble être le seul être vivant à posséder un sentiment de lui-même, susceptible d'être exprimé dans un langage articulé, composé d'un réseau permanent de signes, extérieur à lui-même.

Ces caractéristiques viennent de l'exercice de sa conscience réflexive, associant perception de soi et de l'extériorité du monde.

Dès lors, l'unicité de cette conscience de soi ne pourrait-elle justifier une définition essentielle de l'homme basée sur cet état psychologique ? Et s'il nous faut prendre en compte la dimension pratique d'activité de la conscience, peut-être pour concevoir une définition à partir d'elle, faut-il alors penser la conscience de soi comme un accomplissement de l'essence humaine, guidé par sa raison ? A moins qu'un tel accomplissement ne soit qu'une illusion de cette même conscience, éloignant alors définitivement toute possibilité de définition...

? I La conscience de soi comme essentielle à l'homme : Descartes et Husserl - Descartes : le cogito permet à l'homme de découvrir un élément fondant la certitude de son existence, à savoir la conscience de soi (Discours de la méthode).

Celle-ci apparaît dès lors non comme un élément marginal de l'existence, mais comme le principe même de toute existence humaine, celui qui permet à l'homme de trouver sa place dans la création et de connaître la nature de celle-ci.

Ceci permet à Descartes de définir l'homme comme substance pensante, ou "consciente" au sens d'une conscience réflexive, permettant la conscience de soi. - Husserl : l'homme se constitue comme humain par la structure de la conscience, conçue selon la relation de l'intention, qui permet à l'homme d'avoir un accès au monde extérieur en tant qu'extérieur (Méditations cartésiennes).

C'est cette structure qui définit son mode d'existence et de connaissance, et le statut même du monde qui lui fait face : cette structure se fonde dans la conscience de soi de l'Ego, qui fonde l'unité des perceptions de la conscience.

L'homme se distingue donc par la conscience de soi, en un sens génétique (la conscience de soi produit sa propre distinction), du monde qui l'entoure. II La conscience de soi comme spécification insuffisante ? Leibniz et Kant -Cependant, le simple fait psychologique de la conscience de soi semble mince pour définir l'homme, et le distinguer de l'animal.

Cette conscience serait un degré spécifique de perception, d'une nature différente de la perception animale.

Leibniz ne pense pas ainsi l'élément distinctif qui définit l'homme : il ne saurait s'agir pour lui d'une conscience purement psychologique, mais d'une conscience morale de soi, déterminant le bien et le mal de ses actions (La Monadologie).

Cette conscience, Leibniz lui donne le nom de responsabilité : ce qui définit l'homme, et le fait participer au royaume de Dieu, c'est cette responsabilité, rapport moral à soi-même. -Kant partage cette conception de la conscience morale de soi comme élément spécifique définissant l'homme.

Mais comme le fera Husserl pour la conscience psychologique, il recherche une conception génétique de cette "responsabilité", accordée par Dieu à l'homme selon Leibniz.

Pour Kant, l'homme est susceptible de la produire par l'exercice de sa raison : la conscience morale consiste d'ailleurs dans cette auto-imposition (à soi-même) consciente d'un devoir universel.

Cette "responsabilité" génétique est ce qui définit la nature humaine (Critique de la raison pratique). III La conscience de soi ne peut fournir aucune définition (de soi), ni en être l'objet : Nietzsche et Bergson -Nietzsche ne pense pas que l'homme puisse se définir positivement par cette conscience morale de lui-même, car celle-ci corrompt à ses yeux la puissance naturelle de l'individu humain.

L'homme se distinguerait ainsi seulement négativement comme étant le seul être capable de "mauvaise conscience", de culpabilité, ce retournement contre. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles