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L'homme n'est-il qu'un animal ?

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« Définition des termes du sujet : L'homme renvoie à l'espèce vivante à laquelle nous appartenons, et qui se caractérise notamment, en plus de caractéristiques physiques particulières, par la possession d'une faculté de raisonner et d'une faculté de créer et d'user d'un langage articulé permettant une communication fine et complexe.

Ces deux facultés ne sont pas possédées par l'animal, et elles sont ce qui semble distinguer avec le plus d'évidence l'homme de l'animal. On entend par animal un être vivant doué d'une faculté de mouvement et d'action (par opposition aux plantes par exemple), ainsi que d'une faculté d'instinct qui peut dans certains cas (celui des grands singes ou des dauphins, par exemple), ressembler à de l'intelligence.

L'homme est, en un sens, un animal : on peut le définir comme un mammifère omnivore et grégaire.

Pourtant, il y a peut-être plus et autre chose dans l'homme.

C'est ce qu'il s'agira de définir. Le sujet demande si l'homme n'est qu'un animal, c'est-à-dire qu'il présuppose une nature animale de l'homme.

En quoi consiste cette nature animale ? Autrement dit, que partageons-nous avec les animaux ? Nous avons des besoins primaires similaires (boire, manger, dormir, se reproduire) et certains comportements similaires (attitude de protection par rapport à ses enfants, par exemple).

Comme les animaux, nos comportements sont influencés par les besoins de notre corps.

Nous l'avons dit, l'homme est plus que cela. L'enjeu du sujet apparaît alors : l'homme n'est-il qu'un animal amélioré, avec des facultés plus fines, ou est-il d'une nature radicalement différente ? La nature humaine n'est-elle qu'une sous-espèce de la nature animale, ou est-elle une réalité séparée de la nature humaine ? L'évolution du singe en humain a-t-il réellement modifié sa nature ? Il existe de multiples réponses possibles à cette question : l'homme est fondamentalement un animal et il le reste malgré les capacités de sa raison ; l'homme est un animal recouvert du vernis de la culture, ce qui le dote d'une nature double, à la fois animale et non animale, la nature animale se révélant dans certaines situations particulièrement difficiles, par exemple (on peut penser à l'instinct de survie) ; l'homme n'est absolument pas un animal, et alors on peut convoquer une raison supérieure, mais aussi Dieu, par exemple, qui aurait fait de l'homme une créature exceptionnelle. Une entreprise philosophique se proposant comme but d'établir la différence anthropologique, c'est-à-dire d'établir ce que l'homme a en propre, doit se fonder sur une zoologie comparative.

C'est en observant les comportements et sociétés animales que l'on pourra par comparaison avec les pendants humains mettre à jour une distinction entre homme et animal.

Cette distinction pourra être de nature ou de degré, soit nous verrons que l'homme participe d'un autre mode d'être que l'animal, soit nous verrons que la distinction s'inscrit dans une perspective naturaliste, c'està-dire dans l'idée d'une continuité entre l'animal et l'homme. I- L'animal « possède » de nombreux traits humains. Il semble de prime abord que quantité de différences régionales se présentent pour singulariser l'homme dans le règne animal.

Or la tâche de distinction se trouve plus ardue que prévu.

En effet, certains singes, animaux marins, oiseaux, semblent posséder leur propre langage ; certes ceux-ci sont moins élaborés, les animaux ne font pas de poème, mais du point de vue de la nécessité vitale, de la communication, la langue qu'ils utilisent est tout à fait suffisante.

Chez certains manchots les individus sont capables parmi des centaines de cris de reconnaître la voix de leur congénère, ce qui d'un point de vue humain relève de la performance.

On ne peut donc raisonnablement, sans anthropomorphisme, établir de distinction hiérarchisante entre un Logos humain et un système de communication animale. Comme les humains les animaux vivent en société, celle-ci est hiérarchisée et réglementée.

Certains singes sont capables de produire des outils ou bien de transmettre une technique de savoir faire.

Certes ces traits sont réduits chez l'animal mais ils existent néanmoins. Serait-ce par la conscience de soi que l'homme se distingue de l'animal ? Là encore des expériences célèbres mettent en avant la fragilité d'une telle affirmation.

Les expériences de Gallup montrent que le singe peut se reconnaître dans le miroir.

Finalement il convient de chercher plus en amont une différence non plus régionale mais générale, qui expliquerait par exemple une différence de capacité entre l'animal et l'homme.. »

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