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L'homme ne désire-t-il que ce qui lui est utile ?

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« Analyse du sujet : Du point de vue conceptuel : «L'homme», c'est-à-dire l'humain, sans distinctions de sexe ou de culture.

Il s'agit de l'ensemble de l'espèce humaine.

On remarquera que ce sujet sous-entend déjà que l'homme désire, et que ce désir porte sur plusieurs choses. «désire-t-il», introduit la notion de désir.

On le définit couramment comme une inclination naturelle, une tendance à satisfaire tel ou tel penchant.

Ce mot a une histoire, et plusieurs acceptions : En grec, l'épithunia désigne les appétits sensibles, ce mot regroupe faim, soif, désir sexuel et envies superficielles (un meilleur corps, plus de gloire, plus de richesses, etc...).

Dans la doctrine platonicienne, l'épithunia est une partie de l'âme, et ceux qui sont dominés par elle seront les citoyens producteurs (agriculteurs et artisans) dans la Cité juste. Les philosophes épicuriens divisent les désirs selon la table suivante : - Désirs naturels et nécessaires : la faim, la soif, le sommeil et le besoin d'excréter et d'uriner.

Leur privation entraîne la mort. - Désirs naturels et non-nécessaires : seuls s'y trouvent le désir sexuel et les désirs esthétiques. - Désirs non-naturels et non-nécessaires : toutes les envies superflues déjà évoquées, ainsi que le sexe lorsqu'il se charge d'un poids superflu, à savoir l'amour. Enfin, le désir est considéré, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, selon un mode scientifique.

Chez Freud, le désir sexuel est exprimé sous le concept de libido.

C'est la pulsion sexuelle qui peut subir de multiples métamorphoses (refoulements, sublimations) dans l'inconscient, et se manifester par des comportements qui n'ont, à première vue, rien de sexuel : l'hystérie est par exemple une pathologie qui découle du refoulement du désir sexuel. Avec le développement de la biologie, une partie du désir est de plus en plus souvent pensée comme un instinct : les travaux de Konrad Lorenz (fondateur de l'éthologie, science du comportement animal) établissent que les animaux (humains compris) partagent quatre grands instincts : la fuite, la nutrition, l'agression et la reproduction. Cela signifierait que certains comportements violents sont purement naturels.

Cela qui ne signifie pas que nous sommes déterminés à être violents envers les autres, car si l'agression est inévitable, nous pouvons la retourner contre un objet pour «se calmer les nerfs», selon l'expression populaire.

Ce comportement s'appelle la réorientation de la pulsion. «utile» s'oppose à futile, mais n'est pas le synonyme de nécessaire.

Le problème est que ce qui est utile se définit en fonction d'un but.

Un juge et un criminel n'ont généralement pas la même vision de ce qui leur est utile, car le premier a pour but de rendre justice, tandis que l'autre juge utile tout ce qui pourra minimiser sa peine, parfois au mépris de la justice.

Derrière le mot utile, il faut donc placer une fin : la recherche de la vérité, la satisfaction d'appétits sensibles, etc...

Il faut remarquer cependant que ce problème est modéré par la distinction du désir et de la volonté.

Cette dernière choisit consciemment sa fin et ses moyens selon un calcul rationnel.

Si nous substituons la volonté au désir dans le sujet, il n'y a plus de problème ; l'homme veut toujours ce qui est utile, car la volonté cherchant à accomplir sa fin, elle définit ce qui nous est utile et ce qui ne l'est pas.

Puisque nous ne sommes généralement pas conscients de la fin poursuivie par le désir, c'est en lui, et non dans la volonté qu'est réduit le problème. D'un point de vue formel : le ne...

que...

est une forme négative qui indique une restriction.

Il s'agit de savoir si le désir ne porte que sur ce qui est utile. Problématisation : «Avec ce philtre dans les veines, tu verras bientôt Hélène dans chaque femme.» Ces paroles de Méphistophélès sont adressées à Faust, un savant qui, ayant passé sa vie à apprendre, est lassé du savoir et de la vie.

Le philtre magique que lui donne Méphisto augmente son désir pour les femmes, mais l'utilité de ce désir est discutable.

Ce désir existait déjà en Faust, mais Méphisto emploie le philtre pour le tenter.

Cependant, si Faust est un savant universel, la femme est la seule chose qu'il lui reste à découvrir.

L'homme ne désire-t-il que ce qui lui est utile ? La notion d'utile suppose un but, or le but du désir nous est voilé.

Un premier questionnement serait de savoir s'il y a des buts inconscients du désir.

Et si de tels buts existent, s'ils sont effectivement utiles.

Le désir peut-il être rationnel ? Plan suggéré : I – Ce qui paraît futile pour l'individu peut en réalité être utile d'un autre point de vue. · Il semblerait à première vue que nous puissions désirer ce qui est inutile.

Céder à nos passions ou pulsions pourrait par exemple entraîner des problèmes (le mari qui ne peut résister au désir de tromper son épouse va au-devant d'un divorce qui n'est pas forcément dans son intérêt. · Mais ce qui lui est nuisible en tant qu'individu peut se révéler utile pour un principe supérieur.

Par exemple, en trompant sa femme, il obéit à un instinct fort (celui de reproduction) qui peut augmenter ses chances de. »

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