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L'homme est-il naturellement mauvais ?

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« [«L'homme est un loup pour l'homme.» Commettre le bien est toujours pour lui une contrainte alors que le mal l'attire.

Le bien, rarement, sort vainqueur de son combat contre le mal.] L'homme est fondamentalement mauvais «Et certainement il est également vrai et qu'un homme est un dieu à un autre homme, et qu'un homme est aussi un loup à un autre homme» (Épître dédicatoire à Le Citoyen [De Cive], 1642). «Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition qu'on appelle guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre chacun.

[...] Dans un tel État il n'y a pas de place pour une activité industrieuse, parce que le fruit n'en est pas assuré [...] pas d'arts, pas de lettres, pas de société; et ce qui est pire de tout, la crainte et le risque continuel d'une mort violente; la vie de l'homme est alors solitaire, besogneuse, pénible, quasi animale et brève».

(Léviathan, 1651, chap.

13.) L'originalité de Hobbes vient du fait qu'il ne pense pas l'homme comme naturellement sociable (par contraste, voir Aristote).

Dans l'état de nature, rien ne garantit les hommes contre leurs violences mutuelles. Celle-ci est même une spirale qui mènera, si rien ne l'arrête, à la destruction mutuelle de tous les hommes et à la fin de l'humanité.

Tel est le sens de l'expression figurée «l'homme est un loup pour l'homme» (que Hobbes reprend à Plaute). Le texte de Hobbes est une bonne référence pour penser la nature de l'homme: s'opposant à l'idée d'une bonté naturelle de l'homme, Hobbes en donne au contraire une vision pessimiste, l'état de nature étant une tuerie généralisée.

C'est aussi un bon exemple pour valoriser le rôle de l'État: pour Hobbes, les hommes, voulant éviter leur extermination mutuelle, préfèrent renoncer à leur droit naturel à la violence et se soumettre, par un pacte de soumission, à une autorité commune.

Cette autorité qui aura seule le droit à la violence, c'est l'État, ou le «Léviathan» (titre de l'ouvrage de Hobbes, repris du nom d'un monstre de la Bible). Par cette soumission à un pouvoir commun, ils renoncent à leur liberté naturelle, mais ils ouvrent la possibilité de la liberté civile et de la civilisation. Le mal a sa source dans la vie pulsionnelle de l'homme. »

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