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L'homme est-il condamné à l'illusion ?

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« THÈMES DE RÉFLEXION • Que signifie « L'homme » ? Que signifie « L'illusion » ? • Pourquoi « condamné » ? • En quoi peut-il apparaître que « L'homme est condamné à l'illusion » ? • La réponse à la question est-elle nécessairement illusoire ? • Qu'est-ce qui pourrait nous autoriser à répondre par l'affirmative ? Répondre par l'affirmative est-ce « sortir de l'illusion »? Si oui ne serait-ce pas une proposition contradictoire ? • D'où parlons-nous pour parler de l'illusion ? Remarquez d'abord que le sujet présuppose qu'il ne va pas de soi que l'imagination nous rende heureux, comme si elle pouvait nous rendre nous sommes malheureux.

Demandez-vous donc ce qui dans la nature même de l'imagination pourrait provoquer ce malheur : l'imagination est la faculté par laquelle nous nous représentons des images, mais elle est aussi une faculté qui nous permet de nous éloigner du réel.

Par l'imagination nous pouvons donc nous représenter non seulement des êtres ou des choses absent(e)s, mais aussi des êtres ou des choses qui n'existent pas.

Montrez alors que cette fonction créatrice de l'imagination nous permet le plus souvent d'enjoliver le réel ou de le rêver meilleur qu'il n'est (songez par exemple aux utopies).

Comment cela peut-il finir par nous rendre malheureux ? Cependant cette condamnation de l'imagination source d'illusion et d'irrationalité est peut-être un peu rapide : demandez-vous en effet si notre malheur n'est pas plutôt dans le réel lui-même , l'imagination ne serait alors qu'une occasion de le dénoncer...

Mais surtout l'imagination nous permet d'accéder à un monde insolite et singulier, tel que l'artiste nous le restitue par exemple.

Elle nous permet aussi d'envisager l'avenir. [Nous ne pouvons jamais être certains que ce que nous percevons est la réalité.

Il est impossible de prouver l'existence du monde.

C'est en s'accrochant à des illusions que l'homme supporte son existence.] Rien n'existe en dehors de mon esprit Pour George Berkeley, tout ce que nous percevons, tout ce que nous imaginons ou pensons n'a aucune réalité hors de notre esprit.

Partant de là, nous ne savons absolument rien de ce que peut être véritablement le monde qui nous entoure.

Nous n'avons aucun moyen de prouver sa réalité.

Nous restons seuls enfermés dans notre propre pensée. «Je dis que la table sur laquelle j'écris existe, c'est-à-dire que je la vois et la touche; et si je n'étais pas dans mon bureau, je dirais que cette table existe, ce par quoi j'entendrais que, si j'étais dans mon bureau je pourrais la percevoir; ou bien que quelque autre esprit la perçoit actuellement.

[ ..] L'esse (être) de ces choses-là, c'est leur percipi (être perçu); et il n'est pas possible qu'elles aient une existence quelconque en dehors des esprits ou des choses pensantes qui les perçoivent».

(Les Principes de la connaissance humaine, 1710, § 3.) Berkeley : « Etre, c'est être perçu » Cette formule de Berkeley peut sembler surprenante puisqu'elle consiste à n'accorder de réalité qu'à ce que nous percevons.

Dire « Etre c'est être perçu », c'est affirmer que rien n'existe en dehors de l'esprit, que toute réalité est un esprit qui perçoit.

Nous avons commencé par noter que la perception est cette activité de l'esprit qui rassemble, qui collecte, or c'est justement la raison pour laquelle Berkeley ne va accorder de réalité qu'à ce qui est perçu.

En effet, il est impossible de séparer, d'isoler une idée des sensations que nous éprouvons.

Par exemple, on ne peut pas parvenir à se représenter l'étendue (ce qu'on se représente étendu dans l'espace) dépourvue de couleur, de même nous ne pouvons pas nous représenter la matière indépendamment d'une certaine forme, d'une certaine étendue, d'une certaine figure.

Tous les éléments qui composent notre univers, que l'on pense à la couleur, la saveur, l'étendue, le mouvement…n'ont aucune existence en dehors de la perception que nous en avons.

L'étendue n'est ni grande ni petite, le mouvement n'est ni lent, ni rapide, ils ne sont donc rien ; de même je ne puis former l'idée d'un corps étendu qui est en mouvement sans lui donner aussi une couleur.

Quand nous pensons que la matière ou l'étendue existent seules, nous nous laissons abuser par les mots, par le langage.

Berkeley va répondre à un problème (le problème de Molyneux), qui a suscité de nombreux débats, et qui consistait à se demander si un aveugle né, recouvrant subitement la vue, pourrait discerner visuellement le cube et la sphère qu'il sait déjà discerner par le toucher.

Or, ceci serait possible si notre perception nous livrait l'étendue géométrique abstraite, mais une. »

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