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L'homme a-t-il besoin de l'art ?

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« VOCABULAIRE: ART: 1) Au sens ancien, tout savoir-faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel).

2) Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux-arts), c'est-à-dire à susciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive. HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). • Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».

Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. BESOIN: Ce qui est nécessaire à l'existence, à la conservation ou au développement d'un être vivant. En dehors des besoins strictement vitaux (boire, manger, dormir), on peut identifier chez l'homme des besoins spirituels et moraux (aimer, être aimé, être reconnu, etc.) dont semble dépendre son épanouissement. SENS DU SUJET: Le sujet traite du: 1- Statut de l'art dans le procès de l'humanisation. 2- Rôle efficient ou non de l'art dans "l'anthropologie" culturelle. 3- Enfin du statut ontologique de l'homme. DÉLIMITATION DU SUJET: Elle est triple: 1- Délimitation anthropologique: l'homme se distingue de l'animal par son besoin d'art. 2- Délimitation culturelle: l'homme accomplit sa destinée par l'art. 3- Délimitation ontologique: l'homme accède à l'être par et dans l'art. LES RÉFÉRENCES: 1-Kant, Critique de la faculté de Juger. 2-Platon, Hippias Majeur et Phèdre. 3- Heidegger, L'origine de l'oeuvre d'art. DÉVELOPPEMENT L'art n'est pas ce dont l'homme a besoin, comme l'indique suffisamment l'opinion commune sur l'art comme étant superflu à l'exercice de la vie: "et le reste est littérature".

Par ce "reste", entendons ce qui excède les simples nécessités que la vie impose ( manger, boire...); et par "littérature", voyons qu'il s'agit du modèle même de l'art. Pourtant, s'il est difficilement contestable que l'art est superflu, il est tout aussi incontestable que l'art n'est pas aussi gratuit que l'opinion le voudrait.

Cette gratuité est ainsi taxée depuis la sphère de la seule utilité animale. L'homme y est conçu comme animal, "être vivant", être de besoins dont l'être est de dépendre de ces besoins.

Or , c'est cette dépendance, ce besoin qui est ici en jeu: Signifie-t-il "intérêt", où l'homme trouverait de quoi prendre part à la vie? Signifie-t-il que l'homme, pour dépasser son animalité et pour accéder à l'humanité, doive devenir artiste? Signifie-til que l'homme ait besoin de l'art pour accomplir son humanité en s'authentifiant dans l'expérience esthétique. Le besoin s'éprouve comme ce qui empêche de vivre.

Ainsi avons nous besoin de boire sous peine de se déshydrater jusqu'à la mort. Le besoin est donc ce qu'il y a à satisfaire pour s'empêcher de mourir.

Dans cette expérience, l'homme découvre sa dimension animale, non pas "bestiale", mais comme ce qui l'installe dans les nécessités de la vie. A ce niveau, l'art est superflu, non nécessaire: on ne meurt pas de ne pas créer une oeuvre d'art ou de n'avoir pas en partage le plaisir esthétique.

Mais il faut bien s'entendre sur "art".

Ce qui a été précédemment dit n'est valide que si l'art signifie "Beaux-arts", production du beau.

Or "art" signifie aussi "techniques", comme dans "arts et métiers". L'art, c'est l'ensemble ou l'agencement des moyens en vue de participer - et parfois de l'améliorer - à la vie.

Dans ce cas, l'homme est cet animal qui a besoin de "l'art", d'un "savoir-faire" qui lui permet de faire face aux forces impérieuses de la nature car, dans l'ordre naturel, l'homme naît prématuré, inachevé.

Il doit palier cette faiblesse par un système de prothèses dont le déploiement se nomme "art". L'homme parait être alors cet animal dont l'art est exactement ce qui répond aux besoins de la nature.

Mais, plus avant, cela implique que l'art est la destinée de l'homme.

Dans l'art , l'homme s'arracherait à l'animalité d'une part mais, d'autre part, découvrirait dans l'art sa nature véritable, sa "sur-nature", son fond "méta-philosophique " comme la philosophie classique le nomme. L'art destine l'homme à dépasser la nature: il consiste d'abord à travailler le donné naturel.

Ensuite, ce travail n'est art que dans la mesure où il produit du beau.

Dans cette production, l'homme s'accomplit car il est chez lui dans son rapport à la nature.

Dans la jouissance qu'il en tire(!), l'homme découvre ce pourquoi il était fait, ce qui l'inscrivait dans l'ordre du monde.. »

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