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l'histoire est-elle tragique ?

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« Analyse du sujet : Du point de vue conceptuel : «l'histoire...» de ce sujet est l'histoire humaine, c'est-à-dire le déroulement des évènements passés.

Nous ne pouvons pas regarder le temps, comme on déroulerait une pellicule, pour voir ces évènements ; nous les connaissons par des sources : les témoignages de personnes ayant vécu ces évènements, très souvent des documents écrits, gravures, illustrations, etc...

; et des preuves telles que films ou photographies (pour l'histoire récente), des traces physiques (monuments, traces d'activités, objets trouvés).

Ces témoignages historiques et ces preuves archéologiques ne sont rien s'ils ne sont pas interprétés : si les traces d'une bataille ne donnent pas lieu à une reconstitution théorique (imaginaire) des évènements ; si le monument n'est pas étudié pour savoir qui sont ses bâtisseurs, quelle est sa fonction, quelles techniques ont été utilisées ; si le témoignage n'est pas comparé à d'autres par recoupement, puis étayé par des preuves.

La connaissance que nous avons du passé n'est pas exacte, elle est approximative et dépend de la pertinence des interprétations.

C'est pourquoi l'Histoire est le déroulement connu des évènements passés. Mais l'histoire est également une discipline.

L'histoire est-elle une science ? Cette question serait un bon sujet.

En un sens, oui, puisqu'elle doit répondre à des méthodes scientifiques (observation, hypothèse, vérification). Mais la science recherche des lois régulières (pesanteur, mouvement relatif, etc...) parmi les évènements particuliers.

Et pour la vérification, le scientifique peut faire des expériences.

En histoire, chaque événement est unique, et ne peut être reconstitué en laboratoire, puisque l'événement passé et sa reproduction seraient deux phénomènes différents.

Puisqu'elle est à la fois scientifiquement méthodique, mais n'observe et ne vérifie qu'à travers des témoignages du passé, nous disons que l'Histoire est une science interprétative. «tragique» est l'adjectif dérivé de tragédie, qui désigne un genre littéraire.

La caractéristique de ce genre est que les personnages sont les proies de forces antagonistes, qui les dépassent et les détruisent.

Ces forces sont généralement l'amour, l'honneur, la volonté divine, etc...

Le conflit de ses forces place les personnages dans un dilemme : choisir entre l'amour et l'honneur, par exemple (penser au personnage de Phèdre, dans la tragédie antique et chez Racine).

Une tragédie est une histoire, qui généralement se termine assez mal.

Ainsi, le journaliste nomme tragédie tout événement qui témoigne d'une certaine violence : meurtre, viol, attentat, inondation, etc...

Cela implique déjà que le journaliste considère un événement réel avec un regard teinté de fiction littéraire.

Un tremblement de terre est pour lui un récit.

C'est encore une caractéristique de la tragédie : elle a un sens, sa fin est prévisible car elle met en jeu des innocents et des coupables, définis par leurs raisons d'agir.

Une histoire absurde, dans laquelle il y a beaucoup de violence, mais pas de coupables, ne peut être qualifiée de tragédie.

Appeler tragédie un événement absurde, tel un tremblement de terre, c'est lui donner un sens, injecter une responsabilité (on dira ainsi que les dieux ont fait trembler la terre pour telle ou telle raison, c'est à cette condition que le séisme devient tragédie).

La tragédie peut donc être définie par les forces agissantes qu'expriment les personnages, et par son sens, c'est-à-dire son intelligibilité pour un esprit humain. Du point de vue formel : «...est-elle...

?» est la forme interrogative du «est-ce», question philosophique par excellence, car recherche d'une définition ou essence.

Il s'agit de savoir si oui ou non l'histoire est tragique, et pourquoi.

Il faudra donc chercher des arguments pour défendre la dimension tragique de l'histoire.

On peut reformuler ainsi : «En quel sens l'histoire est-elle tragique ?» Il s'agit principalement de justifier le sujet. Problématisation : Nous sommes la deuxième ou troisième génération dans l'histoire de l'humanité, en France et au XXIe siècle, à ne pas avoir à s'impliquer directement dans un conflit ouvert.

C'est un fait sans précédent, car il aurait suffit de naître à une autre époque, ou dans un autre pays pour observer dans son arbre généalogique qu'un ancêtre sur deux, au minimum, avait participé à une guerre.

L'histoire est-elle tragique ? Elle nous présente une succession d'évènements sanglants si nombreux qu'on serait tenté d'inclure la cruauté dans les caractéristiques essentielles de l'humain.

L'Histoire pourrait n'être qu'une oeuvre dirigée par des forces réclamant la guerre, ou la répétition d'évènements semblables.

Mais si l'humain dispose d'une forme de liberté, de telles répétitions sont anecdotiques et ne signifient rien, car leurs comportements sont imprévisibles.

Enfin, si les humains sont individuellement libres, il se pourrait que cette liberté soit restreinte par le nombre, et qu'un peuple soit animé de forces qui lui sont immanentes. Les actes humains sont-ils commandés par des forces antagonistes ? Plan suggéré :. »

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