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L'expression: voir les choses telles qu'elles sont a-t-elle un sens ? (Pistes de réflexion seulement)

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« éléments de réflexion • Réfléchir sur le dualisme « être apparent-être vraiment réel », « sensible-intelligible » que l'on retrouve dans de nombreuses philosophies depuis Platon (Cf.

la célèbre allégorie de la caverne et « la réalité vraiment réelle ») jusqu'à Hegel. • Bien appréhender l'enjeu philosophique (métaphysique) de la réflexion engagée par le sujet. • Hegel soutient, en un certain sens, que la dualité du « phénomène » et de « la chose en soi » n'est qu'un fauxsemblant, suscité par la duplication de la réflexion : la mystérieuse « chose en soi » ne serait-elle pas une simple illusion d'optique ? lecture • Jean Granier : Le Problème de la Vérité dans la philosophie de Nietzsche (Seuil), notamment le sous-chapitre intitulé Être et interprétation pages 303 à 336.

Pour Nietzsche, l'Être est toujours et nécessairement ÊtreInterprété. citations • Nietzsche : « La plus grande fable que l'on ait inventée est celle de la connaissance.

On voudrait savoir comment sont faites les choses en soi : or il n'y a pas de choses en soi.

A supposer même qu'il y eût un « en-soi », un absolu, pour cette raison même il ne saurait être connu.

L'inconditionné ne peut être connu ; sans quoi il ne serait plus inconditionné. Connaître c'est toujours entrer en relation avec quelque chose.

» Volonté de Puissance, tome I, livre I, § 175. « Que les choses puissent avoir une nature en soi, indépendamment de l'interprétation et de la subjectivité, c'est une hypothèse parfaitement oiseuse ; elle supposerait que l'interprétation et la subjectivité ne sont pas essentielles, qu'une chose détachée de toutes ses relations est encore une chose.

» Volonté de Puissance, Tome I, livre I, § 205. « Le caractère interprétatif de tous les phénomènes, choisis et groupés par un être qui les interprète.

» Volonté de Puissance, Tome II, livre III, § 467. • Hegel : « Ce rideau ainsi levé sur l'Intérieur, et ce qui est présent, c'est l'acte par lequel l'Intérieur regarde dans l'Intérieur.

Il est clair alors que derrière le rideau, comme on dit, qui doit recouvrir l'Intérieur il n'y a rien à voir, à moins que nous ne pénétrions nous-mêmes derrière lui, tant pour qu'il y ait quelqu'un pour voir, que pour qu'il y ait quelque chose à voir.

» Phénoménologie de l'Esprit, Tome I, page 140. Par voir, il faut ici comprendre « percevoir ».

L'opinion la plus répandue concernant le degré de conformité de nos perceptions par rapport à ce qui est perçu est que nos perceptions nous trompent, que nous ne voyons pas les choses telles qu'elles sont réellement.

Cette idée n'est pas intuitive, puisque nous faisons spontanément confiance à nos sens, mais est l'héritage de la théorie platonicienne des Idées selon laquelle nos perceptions, relatives au domaine matériel (en opposition avec le domaine des Idées) ne sont que le reflet dégradé et trompeur de l'essences des choses.

Pourtant, aujourd'hui, alors que l'attitude intellectuelle la plus courante envers les perception est un attitude de méfiance, on entend fréquemment l'expression : « voir les choses telles qu'elles sont ».

Mais on peut se demander s'il est légitime de distinguer l'être des choses, et la perception des choses par des individus.

Tout d'abord, qu'appelle-t-on une chose, qu'est-ce qu'une chose ? Par « chose » (qui vient du latin « causa »), on entend : tout ce qui est matériellement, que cela soit animé ou inanimé, on peut également évoquer des paroles, des discours ou des propos en parlant de chose, tout comme il peut s'agir de concept, de « choses mentales ».

Par conséquent, pour que notre questionnement ait un sens, il faut réduire la définition de chose à « ce qui est en tant que cela n'est pas perçu », c'est à dire la « chose en soi ».

A présent, il faut se demander ce qu'est une perception (qui vient du latin perceptio-onis).

Globalement, il s'agit de la réaction d'un sujet à une stimulation extérieure.

Elle se manifeste par des phénomènes chimiques, neurologiques au niveau des organes des sens et au niveau du système nerveux central...

c'est-à-dire par des phénomènes physiques.

Mais le substantif « perception » évoque à la fois la fois perception par les sens, le traitement par l'esprit de cette information sensible et la compréhension de quelque chose ou le ressenti émotionnel.

Lorsqu'il s'agit d'un phénomène sensible, la perception est notre médiation au monde sensible par l'intermédiaire de nos sens.

De plus, la perception est, en psychologie, le processus de recueil et de traitement de l'information sensorielle.

Par conséquent, la perception d'un phénomène sensible implique à la fois aux sens et à l'esprit humains.

On différencie la perception consciente de la perception inconsciente (implicite ou subliminale).

A ce propos, voici un extrait de Les Passions et la Sagesse (Pléiade, p. 1076.) d'Alain : « On soutient communément que c'est le toucher qui nous instruit, et par constatation pure et simple, sans aucune interprétation.

Mais il n'en est rien.

Je ne touche pas ce dé cubique, Non.

Je touche successivement des arêtes, des pointes, des plans durs et lisses, et réunissant toutes ces apparences en un seul objet, je juge que cet objet est cubique.

Exercez-vous sur d'autres exemples, car cette analyse conduit fort loin, et il importe de bien assurer. »

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