l'expérience permet-elle de fonder toutes connaissances ?
Extrait du document
«
Ici on vous demande si l'expérience est la seule source du savoir.
C'est à dire que vous devez vous interroger sur la
place et la fonction de l'expérience dans la construction du savoir.
Vous pouvez partir de l'usage courant du terme
d'expérience.
Quand on dit d'une personne qu'elle a de l'expérience ou signifie qu'elle a pu acquérir de nombreux
savoir et un savoir-faire.
L'expérience serait ce qui instruit, forme et fournit une pratique telle que nos
connaissances peuvent être utilisées.
Mais s'agit-il de dire que l'expérience est la seule source de nos
connaissances? Vous pouvez montrer en quoi nous commençons par faire l'expérience des choses, ne serait-ce que
par la sensation.
Demandez-vous alors si ce sont nos sensations qui sont la source de nos connaissances.
Vous
pouvez alors vous reportez aux analyses des empiristes ici.
Néanmoins, ne peut-on pas penser que nos sens nous
trompent également parfois? Dès lors, ne faut-il pas distinguer l'origine du fondement ? Les analyses de Kant
peuvent vous être utiles ici.
Est-elle un point de départ (c'est à dire l'origine) est-elle le fondement (ce sur quoi le
savoir repose)? De quelle expérience parle-t-on?
I) L'expérience permet de fonder la connaissance (la thèse des empiristes)
L'empirisme affirme qu'il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait été
auparavant dans les sens, cad que l'expérience est la source de toutes
nos connaissances.
Toutes nos idées ne sont jamais, comme dit Hume,
que des « copies de nos impressions sensibles ».
Non seulement
l'expérience est la source de nos idées mais encore elle explique
l'association de ces idées entre elles, cad le fonctionnement de notre
esprit.
Qu'il s'agisse d'association par ressemblance (deux idées s'appellent
l'une l'autre quand leurs objets ont été donnés de nombreuses fois soit
l'un à côté de l'autre, soit l'un après l'autre).
C'est toujours dans des
expériences antérieures et répétées que se trouve la raison de ces
associations.
Une autre solution consiste à affirmer que toutes les connaissances
de l'homme, y compris les principes de la raison dérivent de l'expérience.
C'est ainsi que pour Locke, il n'existe ni connaissance ni principe inné.
Dans
« Essai sur l'entendement humain », critiquant l'innéisme de Descartes,
Locke avance la thèse de la « table rase » : l'esprit de l'être humain, avant
toute expérience et éducation (celui du nouveau-né par exemple), est comme
une tablette de cire, vierge de toute écriture.
Nos idées simples viennent de
la sensation et de la réflexion.
Les idées complexes et en particulier les
catégories de substance, de mode et de relation sont le produit de la
combinaison des idées simples.
Pour Hume aussi les principes de la raison ne sont pas innés mais acquis par
l'expérience.
Comme philosophie générale, l'empirisme affirme avec Locke que nos idées ne sont pas, comme le pensait
Descartes, innées, mais qu'elles proviennent de l'expérience.
On peut décomposer la philosophie empiriste de la
connaissance en trois moments.
1.
L'origine des idées.
L'esprit, dit Locke, est d'abord une page blanche, une « table rase » (tabula
rasa).
« Comment vient-il à recevoir des idées ? Par quels moyens en acquiert-il cette prodigieuse quantité
que l'imagination de l'homme, toujours agissante et sans borne, lui présente avec une variété presque
infinie ? D'où puise-t-il tous ces matériaux qui sont comme le fond de tous ses raisonnements et de toutes
ses connaissances ? A cela je réponds d'un mot : de l'expérience.
C'est le fondement de toutes nos
connaissances, c'est de là qu'elles tirent leur première origine.
» (« Essais sur l'entendement humain »).
L'expérience est donc d'abord pour l'empirisme une réponse à la question de l'origine des idées.
Ainsi, un
certain nombre d'idées naissent dans l'âme des « observations que nous faisons sur les objets extérieurs et
sensibles » (idem).
C'est le cas d'idées comme « dur », « mou », « blanc », « jaune »...
Locke les appelle
des « idées de sensations » : nous nous les représentons que parce que nous avons eu l'expérience sensible
du mou, du blanc, du jaune....
Pour un empiriste, un aveugle de naissance ne saurait avoir aucune idée des
couleurs.
Les autres idées viennent non de l'expérience externe, mais de l'expérience interne ; cad des
observations que nous faisons sur « les opérations intérieures de notre âme ».
Telles sont les idées de
« joie », de « peine », de « plaisir », de « douleur »...
Ce sont des idées de réflexions.
Dans les deux cas, les
idées sont, comme dit Hume, des « copies » des impressions sensibles.
2.
La composition des idées.
En faisant naître les idées de l'expérience sensible, comment pourrionsnous rendre compte de l'infinité des idées que l'esprit peut concevoir, alors que est toujours limitée ? Je peux
me représenter une montagne d'or, ou un centaure : comment est-ce possible ? La réponse est : grâce à la
possibilité de combiner ou d'associer les idées, que Locke comme Hume attribut à l'imagination.
L'empirisme
distingue entre les « idées simples », cad inanalysables en éléments et immédiatement dérivées d'expériences
sensibles élémentaires (telles les idées de « rouge », « chaud »...) et les « idées composées », qui, elles, sot
des résultats d'une combinaisons d'idées simples.
3.
La signification des mots.
L'expérience comme contrôle.
L'expérience n'est pas seulement une.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Locke: «L'expérience, c'est là le fondement de toutes nos connaissances...»
- Locke, « L'expérience: c'est là le fondement de toutes nos connaissances »
- « Aucune connaissance ne précède donc en nous, dans le temps, l'expérience et toutes commencent avec elle. Mais, si toutes nos connaissances commencent avec l'expérience, il n'en résulte pas qu'elles dérivent toutes de l'expérience. » Kant, Critique de l
- Vous commenterez librement, à la lumière de votre expérience personnelle et de vos connaissances, cette réflexion d'un ancien : «Les ennemis ont leur utilité. Ils vous montrent vos défauts ; ils vous disent des vérités. Ce sont des maîtres que l'on ne pa
- En faisant appel à votre expérience et à vos connaissances historiques et littéraires, vous expliquerez et apprécierez le précepte de Voltaire : «Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le d