l'existence est-elle toujours individuelle et concrète ?
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Introduction
Lorsque l'on parle de l'existence, chacun de nous a une idée plus ou moins vague de ce qu'on entend par ce terme.
Nous existons, cela va de soi, chaque fois que nous en prenons conscience.
Mais c'est une donnée vague et
immédiate car tout peut se dire à partir de l'existence, elle exceptée...
Lorsqu'il s'agit de définir ce qu'elle est ellemême...? Le plus communément la parole va caractériser le pourquoi (philosophie et métaphysique), le comment
(sciences et Histoire) de l'existence.
Mais c'est l'existence elle-même qui semble imperméable à toute
caractérisation et à toute définition.
Étrangement, le terme d'existence en philosophie à une histoire relativement récente.
En effet, celui-ci intervient
(début du XXième siècle) enfin dans une pensée (Jaspers est reconnu comme le père de cette pensée nouvelle) qui
se donne pour tâche de penser exclusivement celle-ci.
L'existence devient dès lors un objet d'étude en soi, en
philosophie.
Un des leitmotiv de ce courant, que l'on nommera la pensée de l'existence, est justement de repenser
l'existence indépendamment des manières jusqu'alors abstraites, secondaires et métaphysiques dont elle fut
précédemment abordée.
L'existence n'est pas la vie organique, ni l'existence divine (comment un Être absolu et
éternel pourrait-il, d'ailleurs, exister ? Ce serait contredire sa nature même !), mais la détermination de la vie toute
particulière de l'humain.
Exister signifie deux choses, étymologiquement (latin ex-sistere) : « provenir de », désignant la provenance ; et
« sortir de », signifiant la séparation.
Nous avons là les deux éléments, apparemment contradictoires, qui
déterminent le statut particulier de la naissance de l'existant : il est créé et séparé simultanément de son créateur
(les parents, Dieu !).
L'humain n'est certes pas comme l'animal, il ne semble pas enfermé dans l'obscure silence de sa chair et dans
l'immédiateté.
La pensée de l'existence naissait ainsi avec une même approche terminologique du mot : l'existence
caractérise l'humain comme conscience de soi et comme extériorisation.
Cependant, à l'intérieur même de ce courant de pensées, mais également en réaction à des systèmes de pensée
généralisant et abstraits, quelques penseurs (Kierkegaard, Jaspers...) prirent position pour une pensée de l'existence
telle qu'elle se présente dans la réalité : questionner l'existant particulier et rien d'autre !
D'autres penseurs (Spinoza, Hegel...) privilégièrent, au contraire, une approche systématique, générale et
métaphysique de l'existence.
Une polémique majeure dans l'histoire de la philosophie contemporaine naissait alors.
Dès lors et au su de cette contradiction, comment doit-on considérer l'existence ?
L'existence n'est-elle pas une vérité générale et abstraite qui excède et dépasse l'existant, simple support de
cette vérité plus haute ?
Celle-ci n'est-elle pas, au contraire, définitivement accessible à la pensée que par l'observation de la manière
factuelle par laquelle elle se présente : l'individu concret ?
I) L'existence : une indicible généralité
Hegel fut le tenant le plus illustre d'une pensée par système.
Il se proposa en effet de fonder en raison et concilier,
par l'évocation d'un système général et abstrait, toutes les doctrines et toutes les formes de la culture !
Nous comprenons alors aisément que ce dernier ne s'intéressait pas, en premier chef, à l'individu particulier et
concret, mais au général.
L'individu, à ses yeux, représentait un simple élément à intégrer dans son système.
En déclarant se placer du « point de vue de l'éternité » (sub specie aeterni), Hegel ne donne évidemment à l'individu
que le rôle de particule, simple moment, certes nécessaire mais insuffisant, de l'histoire de l'humanité.
Ce qui travaille l'esprit de l'Allemand, c'est justement le rôle de l'existence au sein du monde terrestre.
Celle-ci est
décisive car sans elle, pas de sens, pas d'histoire, pas de pensée.
Cependant l'existence n'est pas, selon Hegel, le
premier terme, la chose qui l'intéresse.
C'est l'Être qui intéresse ce dernier.
Déjà l'individu doit céder sa place au.
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