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L'exercice de la liberté doit-il être l'objet d'un apprentissage ?

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« Profiter de l'instant, est-ce la clé du bonheur ? Analyse : •L'intitulé du sujet, sous forme de question, met en rapport l'expression « profiter de l'instant » et la notion de bonheur.

Il convient d'argumenter pour évaluer si, en parlant d'une manière imagée, « profiter de l'instant » est la clé du bonheur, ou, plus logiquement, s'il s'agit d'une condition nécessaire et suffisante pour être heureux.

Faut-il nécessairement que je profite de l'instant pour que le monde réponde à mon désir le plus profond ? •Pour commencer la réflexion, définissons les termes du sujet en mettant en tension leur signification. •Le bonheur : d'après le Grand Larousse, il s'agit d'un « état dans lequel sont satisfaites toutes les aspirations de l'être ».

Cette définition oppose le bonheur au plaisir.

La satisfaction de « toutes les aspirations de l'être » est plus vaste qu'un plaisir physique ou intellectuel.

Il comprend la sécurité de ses biens et de sa personne, la liberté d'expression, le pouvoir d'achat etc...Etant plus vaste, il est aussi plus durable.

Que serait un bonheur présent au lever du jour et absent le reste de la journée ? •Profiter de l'instant : -« profiter de » : -C'est la jouissance immédiate chère à la cigale de La Fontaine.

On profite d'un bon dîner, de belles vacances sans le souci du lendemain. -Mais ce peut être aussi « tirer profit de », c'est-à-dire s'enrichir, et notamment d'un point de vue moral et spirituel. -« l'instant » : -Il ne peut s'agir de l'instant objectif des mathématiques.

Celui-ci est un être abstrait, sans lien avec l'expérience vécue puisqu'il est semblable à un point sans densité dans l'espace géométrique.

L'instant subjectif renvoie au temps de la conscience.

L'instant peut être bref, éphémère.

Mais il peut également être conçu comme un instant présent qui implique une certaine durée.

Bergson dit en effet du passé que c'est ce qui n'est plus actuel. Problématique : Profiter de l'instant, n'est-ce pas s'adonner à une jouissance immédiate contraire à toute recherche du bonheur ? Mais la jouissance immédiate n'est-elle pas un but fixé par une conscience qui vit dans l'imaginaire et se projette avec inquiétude dans le futur et se remémore un passé douloureux ? Dès lors, l'attention à l'instant présent n'estelle pas un acte sans lequel tout bonheur serait interdit ? 1-Jouir immédiatement de l'instant ne peut conduire au bonheur. •Montrons que la jouissance immédiate s'oppose à toute expérience du bonheur tant dans ses conséquences que par son contenu. •Il revient à la conscience morale d'être la gardienne de biens et de valeurs supérieures qui sont les conditions d'un bonheur humain.

Que serait notre état de satisfaction si, perdant la raison et transgressant toutes les règles d'une communauté, nous mettions en danger notre santé et nos amitiés ? Or les conséquences d'une recherche exclusive de la jouissance immédiate tendent à s'opposer à ces valeurs supérieures et à faire obstacle à la réalisation du bonheur. • En effet, il se peut que nous recherchions ou fuyons ce que la jouissance nous dicte, mais qu'interdit la conscience.

J'ai par exemple intérêt à ce que mes aliments soient agréables.

Mais s'ils me rendent malades, je dois les rejeter.

Je peux jouir d'une image sociale brillante.

Mais si je dois pour cela devenir un tyran et vivre dans la peur, il vaut mieux que je m'y attache moins. •Si les conséquences et les moyens pour parvenir à une jouissance dans l'instant s'opposent au conditions d'un bonheur humain, la jouissance immédiate contredit, dans sa nature intrinsèque, ce qu'est le bonheur.

En effet, on ne peut éprouver une jouissance dans l'instant sans tendre vers une fin extérieure conçue comme source de satisfaction.

Il peut s'agir d'objets, de personnes, de situations dont on tire du plaisir ou des honneurs.

Or, par nature, toute visée extérieure induit une satisfaction instable puisque le corps est périssable et le jugement d'autrui variable.

En conséquence, chercher le bonheur dans une fin hors de soi, c'est contredire son exigence de stabilité et de plénitude. •On perçoit mieux la tension qui anime celui qui cherche à profiter de l'instant.

Il ne peut jouir dans l'instant qu'en tendant vers une fin extérieure.

Mais puisque la jouissance immédiate est éphémère, le vécu de la conscience tient, la plupart du temps, dans une fuite hors de l'instant présent.

Or n'est-ce pas précisément dans cette fuite hors de l'instant présent que réside l'obstacle majeur au bonheur ? 2-la fuite hors de l'instant présent s'oppose à toute réalisation du bonheur.. »

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