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L'État doit-il susciter notre méfiance ?

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            « L'essence de l'Etat est la loi, non point la loi du plus fort, la loi du bon plaisir, la loi de la « générosité naturelle », mais la loi de la raison dans laquelle tout être raisonnable peut reconnaître sa propre volonté raisonnable... L'Etat est raisonnable parce qu'il parle universellement, pour tous et pour chacun, dans ses lois, et que tous et chacun trouvent reconnu par ses lois ce qui forme le sens, la valeur, l'honneur de leur existence. » (Hegel, Principes de la philosophie du droit). Qu'est-ce que l'Etat et est-il nécessaire ? Il est un outil pour maîtriser la barbarie naturelle, l'Etat est aussi un moyen pour dépasser l'arbitraire. L'individu tend, en effet, naturellement, à maintenir son individualité subjective. Mais ce principe de subjectivité est dangereux car il conduit bien souvent au caprice. L'Etat, au contraire, est lié à l'observation des lois : il parle universellement aux sujets et, contre l'arbitraire, incarne la raison. Cela ne signifie pas qu'il soit le meilleur qui soit mais il est nécessaire. Pourtant cette nécessité est-elle avérée ? Ou plus exactement, ne faut-il pas se méfier  d'un Etat qui n'est pas toujours l'expression de la volonté générale ? L'histoire n'en porte-t-elle pas les stigmates ?             Si l'Etat est nécessaire (1ère partie), nous avons raison de nous en méfier (2nd partie), même s'il reste l'unique espace de liberté possible (3ème partie).

« L'État ne se confond pas avec la société, il en est la L colonne vertébrale, le principe d'organisation, il dispose d'institutions et d'organes politiques, administratifs, juridiques, etc.

Il exerce le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire, le gouvernement le représente et il détient le monopole de la violence légitime par son droit de sanction pénale.

L'État possède une autorité souveraine qu'il exerce sur l'ensemble d'un peuple et d'un territoire déterminés. Si, à l'origine, il s'est constitué afin de préserver et de garantir la sécurité et la paix de tous, tirant en cela l'homme de l'état de nature, et organisant la société, sa forme despotique est inacceptable.

La force ne fondant pas le droit, l'État ne peut raisonnablement tirer sa légitimité que d'un contrat social, comme l'a montré Rousseau, et son idéal se doit d'être démocratique.

Le pouvoir de l'État représente donc la volonté générale, mais il est à craindre que les conflits entre la volonté générale et les volontés particulières ne soient insolubles et permanents.

"A l'instant qu'un peuple se donne des représentants, il n'est plus libre" écrivait Rousseau.

Si l'existence de l'État est une nécessité absolue, sans laquelle nous vivrions dans un perpétuel état de guerre et d'insécurité, il n'en reste pas moins le devoir de vigilance à l'égard d'un pouvoir qui peut déresponsabiliser l'homme et lui faire abdiquer sa liberté. Tocqueville a montré le péril de l'État moderne pour le citoyen.

Si la démocratie libère du joug du despotisme et de la tyrannie, elle conduit néanmoins à des sociétés de masse, où chacun ne se préoccupe plus que de son plaisir personnel.

Le plaisir de la consommation des biens devient le seul idéal.

La notion de liberté est égoïste, celle d'égalité vise à supprimer les différences et la fraternité a disparu. Introduction : « L'essence de l'Etat est la loi, non point la loi du plus fort, la loi du bon plaisir, la loi de la « générosité naturelle », mais la loi de la raison dans laquelle tout être raisonnable peut reconnaître sa propre volonté raisonnable… L'Etat est raisonnable parce qu'il parle universellement, pour tous et pour chacun, dans ses lois, et que tous et chacun trouvent reconnu par ses lois ce qui forme le sens, la valeur, l'honneur de leur existence.

» (Hegel, Principes de la philosophie du droit).

Qu'est-ce que l'Etat et est-il nécessaire ? Il est un outil pour maîtriser la barbarie naturelle, l'Etat est aussi un moyen pour dépasser l'arbitraire.

L'individu tend, en effet, naturellement, à maintenir son individualité subjective.

Mais ce principe de subjectivité est dangereux car il conduit bien souvent au caprice.

L'Etat, au contraire, est lié à l'observation des lois : il parle universellement aux sujets et, contre l'arbitraire, incarne la raison.

Cela ne signifie pas qu'il soit le meilleur qui soit mais il est nécessaire.

Pourtant cette nécessité est-elle avérée ? Ou plus exactement, ne faut-il pas se méfier d'un Etat qui n'est pas toujours l'expression de la volonté générale ? L'histoire n'en porte-t-elle pas les stigmates ? Si l'Etat est nécessaire (1ère partie), nous avons raison de nous en méfier (2nd partie), même s'il reste l'unique espace de liberté possible (3ème partie). I – Nécessité de l'Etat a) L'Etat trouve l'explication de sa genèse dans un principe volontaire qui est, pour Rousseau, effectivement directement issue de la formule du Contrat social qui au chapitre VI s'énonce de la manière suivante : « Chacun de nous met en commun sa personne et toute da puissance sous la suprême direction de la volonté générale (pas somme des volontés particulières) ; et nous recevons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout.

» Autrement dit, par le jeu démocratique, la loi est un effet de la volonté générale à laquelle j'ai adhéré par le contrat. On obéit volontairement et il n'y a pas lieu de se méfier de l'Etat en tant justement qu'il est la solution à la possibilité de dépasser un Etat de guerre régnant et mettant en péril la vie de tous justement. b) Or selon Rousseau dans le Contrat Social, ne pas obéir à la loi ce serait remettre en cause le fondement de la société civile, donc mettre en péril ma propre liberté et ma vie : « A l'instant, au lieu de la personne particulière de chaque contractant, cet acte d'association produit un corps moral et collectif, composé d'autant de membres que l'assemblée a de voix, lequel reçoit de ce même acte son unité, son moi commun, sa vie et sa volonté.

Cette personne publique, qui se forme ainsi par l'union de toutes les autres, prenait autrefois le nom de cité (a), et prend maintenant celui de république ou de corps politique, lequel est appelé par ses membres État quand il est passif, souverain quand il est actif, puissance en le comparant à ses semblables.

À l'égard des associés, ils prennent collectivement le nom de peuple, et s'appellent en particulier citoyens, comme participant à l'autorité souveraine, et sujets, comme soumis aux lois de l'État ».

Sans l'Etat rien n'est possible qui est le cadre même de la communauté. c) Bien plus l'Etat, par la formulation même du pacte social se doit d'être neutre au risque sinon de rendre les clauses du contrat onéreuses pour une partie des citoyens ce qui serait aller l'encontre du bien de tous et rendrait par conséquent nul et caduc le contrat.

Ainsi Rousseau dans le même texte explique que « Les clauses de ce contrat sont tellement déterminées par la nature de l'acte, que la moindre modification les rendrait vaines et de nul effet; en sorte que, bien qu'elles n'aient peut-être jamais été formellement énoncées, elles sont partout les mêmes, partout tacitement admises et reconnues, jusqu'à ce que, le pacte social étant violé, chacun rentre alors dans ses premiers droits, et reprenne sa liberté naturelle, en perdant la liberté conventionnelle pour laquelle il y renonça.

Ces clauses, bien entendues, se réduisent toutes à une seule - savoir, l'aliénation totale de chaque associé avec tous ses droits à toute la communauté: car, premièrement, chacun se donnant tout entier, la condition est égale pour tous; et la condition étant égale pour tous, nul n'a intérêt de la rendre onéreuse aux autres.

De plus, l'aliénation se. »

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