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Les sentiments s'expliquent-ils par l'état du corps ?

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« Ce sujet a été très discuté, parce que les psychologues n'emploient pas tous dans le même sens le terme de sentiment : de là plusieurs interprétations possibles.

Il est certain cependant qu'une traduction était à écarter : voir dans cette question une invitation à discuter la théorie physiologique de l'émotion, même si par certains points on en approche.

Le terme de sentiment a été employé par Ribot pour désigner l'ensemble de la vie affective.

D'autres, avec une tradition assez générale au 19e siècle, ont entendu : la vie affective liée aux conditions mentales, à l'exclusion de la sensation.

Dans un sens plus restreint, on a appliqué le terme sentiment aux faits d'activité complexes, manières d'être, mais sans le caractère aigu des émotions : joies, tristesses, par exemple.

Il faut choisir, rien (dans le texte n'indiquant une raison de préférence; la plus simple solution est d'adopter le sens très général du mot, qui répond d'ailleurs de la façon la plus large à l'expression également très compréhensive : l'état du corps. Sous cet aspect, l'idée de sentiment est liée expressément à celle d'individualité, à la différence des états intellectuels.

Il s'agit donc de chercher très largement les rapports de l'individualité, dans sa tonalité affective, avec l'état de l'organisme.

La discussion se précisera et s'orientera si l'on commence par remarquer le mouvement ou l'évolution de la vie du sentiment par sa liaison progressive à toute la vie mentale, ce qui obligera à établir les rapports, avec le corps, de cette intellectualisation.

C'est donc par là qu'il faudra introduire et poser le problème. Plan (Introduction).

— La vie affective, expressive d'abord des variations corporelles (plaisir-douleur) évolue par sa liaison à toute la vie mentale jusqu'aux représentations supérieures.

Mais à la différence de la pensée, qui se dégage des influences biologiques pour atteindre l'objectivité, le sentiment reste lié au tempérament : faut-il donc avec Descartes et nombre de modernes, en chercher l'explication dans le corps ? I.

— Si nous entendons par sentiment tout fait de la vie affective, soit la tendance en elle-même, avec sa tonalité (désir, passion, etc.), soit le retentissement affectif qui accompagne le jeu des tendances (plaisir, joie, douleur, etc.), la caractéristique du sentiment est toujours de traduire l'individualité, ce qui, immédiatement, nous ramène à l'idée du tempérament, donc des dispositions organiques générales. Constater en effet l'influence de ces dispositions dans l'allure générale du sentiment (un sanguin, un phlegmatique...).

De même la tonalité générale des sentiments dépend à la fois du tempérament et des variations qu'y introduit la vie organique (maladies, ou exaltation vitale).

De même encore l'afflux des sentiments, ou leur effacement ou leur réorientation se lient aux grands changements organiques (puberté, vieillesse). II.

— Est-il possible de préciser davantage, et de trouver pour chaque forme de sentiment une disposition organique correspondante ? A) Il paraît difficile de se représenter ce que serait l'état proprement affectif sans le corps, car même les émotions supérieures s'accompagnent de troubles organiques croissant à mesure de leur intensité, et les variations, le nuancement des émotions traduisent les variations de l'état du corps (ex.

: les moments successifs de la surprise, variations des émotions musicales, etc.). B) De même les tendances, base des sentiments supérieurs, répondent, sous chaque type, à des orientations organiques (amour, goûts...).. »

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