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Les mots représentent-ils les choses ?

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« Analyse. · · · · · Le sujet qui nous es t proposé ici porte sur un classique de la philos ophie : la relation du mot à la chose.

Une première définition de chacun de c e s termes nous permettra d'engager la rec herche de problématiques : o Le mot : il se présente comme signifiant.

C 'est-à-dire, un son, ou groupe de son, ayant une s ignification plus ou moins précise.

Le mot désigne. o La chose : c'est ce qui existe, se conçoit comme objet unique.

La chose est connue par l'homme de deux façons : soit directement, par la sensation, soit indirectement, par les s ignes .

Dans ce cas, la c hose est un signifié. O n c omprend assez bien où se situe le problème de notre sujet : le rapport du signifiant au signifié.

A utrement dit, est-ce que le signifiant représente le signifié ? La question qui nous est ici posée porte donc sur l'adéquation du mot à la chose. Nous pouvons, par ce biais, tenter de c omprendre ce qui pourrait se passer selon les cas : o Soit le mot représente la chose, et, en ce s ens, il acc omplit ce pour quoi il existe.

A près tout, les mots s ont bien là pour donner à connaître la chose.

S'ils représentent, c'est bien qu'ils ne s ont pas la chose elle-même, mais que, cependant, ils donnent à la connaitre comme si nous l'appréhendions directement. o Soit le mot ne représente pas la chose, et dans ce cas, il faut se demander à quoi il peut bien servir.

P ourquoi c ontinuer à utiliser les mots s 'ils ne représentent pas la chose ? Par ailleurs, un mot signifie.

Mais que signifie-t-il s i ce n'est pas la chose ? C ette double confrontation de la signification du mot et de ce qu'il représente porte sur un affrontement entre le système « antique » qui considérait une adéquation des mots aux choses, c'est-à-dire des étiquettes posées sur l e s c h o s e s , et un système venu du moyen âge isolant le mot de la chose, le rendant irrémédiablement délié de la chose.

Le mot représente alors le concept, l'idée, la pensée. Nous voyons donc que la question qui nous est ici posée met en opposition une vision réaliste du monde, dans laquelle les mots sont de simples outils de désignation de ce qu'est la réalité, et une vision phénoménalis te du monde, dans laquelle les mots s ont à la fois signifiant et signifié, mais sans rapport aucun avec d'hypothétiques choses . Problématisation. Le monde se décrit par les mots.

N ous avons tout un vocabulaire, riche, variable, fluctuant même pour décrire les choses .

Pour autant, lorsque nous parlons, il n'est pas certain que nous représentions les choses telles qu'elles s ont.

En fait, est-ce que les mots représentent les c h o s e s ? L e s m o t s ont-ils pour vocation de représenter avec exac titude ce que sont les c hoses ? O u, à l'inverse, est-il impossible d'avoir cette représ entation par le langage ? En réalité, que représ entent les mots ? Proposition de plan. 1. Peut-on dire que les mots représentent les choses ? · · · L'origine des mots est la désignation, par les hommes, des choses qu'ils ont pu appréhender.

Sous cet aspect, il apparait as sez clairement que les mots sont là pour représenter les choses, en leur absence en quelque sorte. En effet, les mots désignent au mieux les c hoses puisqu'ils n'ont qu'elles come rapport.

Nous savons que les choses nous sont connues partiellement ; ce que nous en savons est généralement dû à ce que la sensation nous en rapporte. C ependant, par l'us age des mots, nous parvenons à définir les chos es telles qu'elles peuvent être. « La c onnaissance des mots conduit à la connais sance des choses.

» P laton. · · · 2. P laton pos e ici un principe propre au monde antique.

Les mots sont ce qui permet de connaitre les choses.

Ils sont la représentation de ce qu'est la chose. C omme nous savons que nous ne pouvons connaître entièrement la chose par la simple sensation, il apparaît que la représentation que l'on peut en avoir par les mots permet cette connaiss ance. C ependant, il apparaît dans le même temps que si les mots nous font connaître l'objet, ils sont aussi une médiation entre nous et la chose.

Il y a une tension entre le mot et la chose.

Et il n'est peut-être pas si évident que ce que représente le mot s oit exactement ce qu'est la chose. Le langage n'est-il pas irrémédiablement condamné à être éloigné de la chose ? · · En effet, nous avons vu que les antiques considéraient, en quelque sorte, que les mots étaient des étiquettes que l'on pouvait coller s ur les choses.

O r, le mot n'est pas la chose.

Et il n'est même pas sûr qu'il soit la représentation de la c hose. Représenter la chos e, c'est dire tout c e qu'elle est.

M ais les mots ne nous disent pas autant ce qu'est la chos e que la conception que nous en avons.

A utrement dit, les mots ne s ont pas réellement la représentation des choses , mais plutôt la représentation de la conception que nous en avons. « L'usage courant de la parole est de trans former le discours mental en discours verbal, ou l'enchaînement de nos pens ées en suite de mots […]. La première utilité des noms est de servir de marques, ou repères de mémoire.

L'autre avantage est quand plusieurs utilisent les mêmes mots pour signifier les uns aux autres ce qu'ils c onçoivent ou pensent de chaque chose, et aussi ce qu'ils dés irent, craignent et toute autre passion qu'ils éprouvent.

Et, dans cet emploi, les mots sont appelés signes.

» T homas Hobbes, Léviathan. · · · 3. Hobbes nous démontre à quoi servent els mots.

Ils ne sont pas en rapport avec la chose, mais avec le c oncept.

Les mots ne représentent pas la chose mais c e que l'on pens e de la chose. Ils traduisent un dis cours mental qui n'est plus lié au monde des choses mais qui est un discours propre.

Si les mots devaient représenter la chose, ils seraient alors indépendants de la conception.

C e qui n'es t pas le cas. Il existe entre les mots et les choses une barrière infranchissable ne permettant pas de voir dans les mots une simple représentation des choses.

L'idée d'étiquette semble perdue pour les mots. Que représentent les mots ? · · · · · · Nous avons pu voir que si les mots semblaient dans un premier temps être al représ entation de ce que sont les choses, ils traduisaient plutôt ce que nous pensions des c hoses. P ar c ette distinction, il apparaît que les mots ne peuvent représ enter les chos es en elles-mêmes. P ourtant, ce que nous voyons aus si, c'est que les mots s ervent tout de même une représentation : celles des choses telles qu'elles sont conçues par notre esprit. Si la connaissance des chos es en elles-mêmes n'es t pas possible, il n'empêche que nous connais s o n s les choses en ce que nous en concevons.

Et c'est cette conception que les mots tendent à représenter. C ar si les mots ne représ entaient rien, nous voyons mal à quoi ils pourraient servir, aujourd'hui.

Ils sont des réellement de connais sance, ils permettent d'accéder à une connaissance, comme le suggérait Platon. C ependant, cette c onnaissance n'est pas celle de la chose même, mais bien celle du concept de la chose.

Il faut admettre que nous en pourrons jamais connaître la chose en soi .Les mots ne peuvent donc la représenter.

Pour autant, ils représentent bien quelque chose. Conclusion. Nous avons pu voir que les choses , puisqu'elles ne peuvent être connues en elles mêmes ne peuvent non plus être représentées par les mots.

C ependant, il est apparut dans nos lignes que les mots représentaient pourtant bien quelque chose : le concept de la chose.. »

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