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Les mots ne sont-ils que des mots ?

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« >>> Prremier corrigé de ce sujet: Définition des termes du sujet : Un mot, c'est un groupe de lettres qui, dans une certaine langue, a un sens fixe (parfois plusieurs).

Un mot est alors à comprendre comme un code, ou, pour utiliser le vocabulaire de la linguistique, comme un signifiant (le mot) désignant un signifié précis (la chose), et ce signifiant, associé à d'autres signifiants, va permettre de former des phrases et de communiquer des idées à autrui. Ici, il d'agit de décider si les mots ne sont « que » ça, s'ils ne sont que des signes, que les éléments d'un code de communication langagière, ou s'ils peuvent être plus et autre chose. Il est vrai que nous usons essentiellement des mots comme d'un code de communication.

Le mot « arbre » évoque avant tout pour nous un être végétal pourvu de feuilles, de branches et d'un tronc.

Mais le mot « arbre » n'est pas q'un signe : il est aussi un certain son.

Quel statut donner à la réalité sonore de tout mot ? Pour l'usage courant que nous faisons des mots, cette dimension sonore n'a pas vraiment d'importance.

Mais il est possible de faire un usage du langage qui prenne en compte cette dimension : c'est par exemple ce que fait la poésie.

Un poète pourra utiliser l'allitération en « r » contenue dans le mot « arbre » pour produire des effets musicaux qui réussiront à évoquer plus que le signifié « arbre » pris simplement comme code.

Les mots pourront ainsi se trouver charger de plus que de leur simple sens, ils pourront être chargés d'affects, de pouvoir...

(c'est le principe des slogans publicitaires : donner une force persuasive à quelques mots, même si les mots n'ont pas de rapport direct avec le produit vanté.) Le pouvoir des mots autorise-t-il à penser que les mots ne sont que des mots ? Une autre manière, plus proprement philosophique, de poser le problème du statut des mots, consiste à envisager la relation que les mots entretiennent avec les choses qu'ils désignent : le mot « arbre » a-t-il un rapport d'essence avec la chose « arbre », ou le fait que le mot « arbre » désigne effectivement une chose « arbre » est-il purement accidentel ? Autrement dit, le mot est-il, d'une certaine manière, la chose ? Cela peut ouvrir sur une réflexion sur le rapport des mots et de la pensée : quel rôle les mots jouent-ils dans la construction de la pensée ? Si combiner des mots c'est permettre à la pensée de combiner les essences des choses, les mots ne sont-ils pas plus et autre chose que les éléments matériels et contingents d'un code de communication ? Références utiles : Platon, Cratyle.

Le Sophiste. Gorgias, Eloge d'Hélène. Textes à utiliser : Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception.

Sur l'usage des mots par l'orateur. « Il faut reconnaître d'abord que la pensée, chez le sujet parlant, n'est pas une représentation, c'est-à-dire qu'elle ne pose pas expressément des objets ou des relations.

L'orateur ne pense pas avant de parler, ni même pendant qu'il parle ; sa parole est sa pensée.

De même l'auditeur ne conçoit pas à propos des signes.

La « pensée » de l'orateur est vide pendant qu'il parle, et, quand on lit un texte devant nous, si l'expression est réussie, nous n'avons pas une pensée en marge du texte lui-même, les mots occupent tout notre esprit, ils viennent combler exactement notre attente et nous éprouvons la nécessité du discours, mais nous ne serions pas capables de le prévoir et nous sommes possédés par lui.

La fin du discours ou du texte sera la fin d'un enchantement.

C'est alors que pourront survenir les pensées sur le discours ou le texte, auparavant le discours était improvisé et le texte compris sans une seule pensée, le sens était présent partout, mais nulle part posé pour lui-même.

Si le sujet parlant ne pense pas le sens de ce qu'il dit, pas davantage il ne se représente les mots qu'il emploie.

Savoir un mot ou une langue, ce n'est pas disposer, nous l'avons dit, de montages nerveux préétablis.

» Locke, Essai sur l'entendement humain. « Comme on ne saurait jouir des avantages et des commodités de la Société sans une communication de pensées, il était nécessaire que l'Homme inventât quelques signes extérieurs et sensibles par lesquels ces idées invisibles dont ses idées sont composées, pussent être manifestées aux autres.

Rien n'était plus propre pour cet effet, soit à l'égard de la fécondité ou de la promptitude, que ces sons articulés qu'il se trouve capable de former avec tant de facilité et de variété.

Nous voyons par là, comment les Mots qui étaient si bien adaptés à cette fin par la Nature, viennent à être employés par les Hommes pour être signes de leurs idées, et non par aucune liaison naturelle qu'il y ait entre certains sons articulés et certaines idées (car en ce cas-là il n'y aurait aucune langue parmi les hommes) mais par une institution arbitraire en vertu de laquelle un mot a été fait le signe d'une telle idée.

Ainsi l'usage des Mots consiste à être la marque sensible des Idées : et les Idées qu'on désigne par les Mots, sont ce qu'ils signifient proprement et immédiatement.

» >>> Second corrigé de ce sujet:. »

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