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Les enseignements de la psychanalyse

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« A.

Théorie des pulsions et sexualité infantile Les pulsions érotiques, qu'elles soient narcissiques (amour de soi-même) ou objectales (amour d'un objet autre que le moi), sont régies par le principe de plaisir – toute tension désagréable entraîne un dynamisme correcteur qui tend à réduire cette tension, c'est-à-dire à supprimer le déplaisir au profit du plaisir – et réglées par le principe de réalité – qui nous invite à ajourner la satisfaction, à la reporter à plus tard pour tenir compte des obstacles imposés par le monde extérieur. Freud a montré que l'énergie sexuelle, ou libido, n'apparaît pas à la puberté, mais à la naissance, et que l'enfant passe par différents stades où s'investit successivement sa sensualité : stade oral (ou buccal, période de la tétée), stade anal (entre un et trois ans, la libido anale doit se soumettre au difficile apprentissage de la propreté), et stade phallique lorsque, vers quatre-cinq ans, la curiosité pour les organes reproducteurs s'éveille.

C'est à cette époque que se développe le complexe d' OEdipe : l'enfant éprouve un attachement érotique envers le parent du sexe opposé et s'identifie – faute de pouvoir le supplanter – au parent du même sexe.

Par exemple, pour le petit garçon, « la mère est ce qu'il voudrait avoir, le père ce qu'il voudrait être ». B.

La cure psychanalytique Un grand nombre de troubles de la personnalité et de maladies nerveuses seraient dus, selon Freud, au refoulement de conflits psychiques infantiles.

Ainsi Dora, l'une de ses patientes, était aphone par intermittences.

En fait, ces périodes d'aphonie correspondaient aux absences de l'homme qu'elle aimait – amour qu'elle refusait de s'avouer à elle-même (cet homme était marié, donc son amour lui apparaissait comme coupable).

Le symptôme signifiait : je refuse de parler quand celui que j'aime n'est pas là, mais il signifiait cela à l'insu du sujet, qui refoulait ses propres sentiments.

D'où la formulation de Freud : « Les névroses sont des produits, non de la sexualité, mais du conflit entre le moi et la sexualité.

» Pour guérir les patients atteints de ce type de troubles, Freud met au point une méthode originale – la psychanalyse –, fondée sur l'exploration de l'inconscient à l'aide des associations libres.

Allongé sur un divan, le malade est invité par l'analyste à raconter ses rêves (au cours des rêves, la censure du surmoi se relâche et laisse s'accomplir des désirs inconscients, non sans les déformer et les travestir) et à dire toutes les pensées qui lui viennent à l'esprit, même et surtout celles qui lui paraissent ridicules ou inconvenantes.

Cette « cure par la parole », qui nécessite souvent de nombreuses séances, permet de vaincre les résistances du patient et de ramener jusqu'à sa conscience les éléments psychiques refoulés. L'inconscient. Il y a bien des manières d'introduire le concept d'inconscient et plus encore les phénomènes qu'il permet d'appréhender.

Si Leibniz parle au XVII ième de perceptions inconscientes, c'est d'un point de vue métaphysique et non psychologique, pour montrer que nous ne sommes pas conscients à chaque instant de tout ce qui nous affecte, distinguant ainsi perception et aperception (comme conscience de ce que nous percevons) ou réflexion, soulignant que si la pensée est continue en nous elle ne se réduit pas à la conscience, comme pour les cartésiens, si au XIX ième, Schopenhauer puis Nietzsche critiqueront le privilège accordé à la raison et à la conscience pour définir l'homme et feront du corps le lieu de forces inconscientes refoulées et de l'instinct sexuel les causes profondes et obscures de nos actes et pensées, il est nécessaire, en vue d'analyses rigoureuses de comprendre en quel sens Freud, père de la psychanalyse (mais les questions de paternité dans le domaine de la pensée sont toujours complexes et propres à controverses), produit une théorie de l'inconscient tout à fait originale (une théorie des névroses qui a ses lois spécifiques étrangères à celles de la conscience) qui prétend prendre ses distances par rapport à la spéculation philosophique pour revendiquer un statut de scientificité dont la spécificité est encore aujourd'hui âprement discutée et, comme il est en plus de bon ton, rejetée avant même examen des pièces du dossier. De façon générale, l'inconscient était identifié, par la tradition rationaliste cartésienne à la partie animale et instinctive de l'homme, à sa face d'ombre que précisément Freud se propose d'interroger.

La psychanalyse ne doit pas sa naissance à des préoccupations théoriques (comme par exemple l'étude du psychisme humain qui ne se réduit pas à la conscience et au moi) mais tout au contraire à des sources thérapeutiques, ce que montre aussi son développement qui repose sur des hypothèses heuristiques dont il faut évaluer les apports pratiques dans la technique analytique.

Freud, médecin de formation, travaillant sur les maladies nerveuses, notamment à Paris, avec Charcot, observe l'impuissance de la psychiatrie à guérir ce qu'il nommera des névroses, telle l'hystérie (ensemble de symptômes d'apparence organique - convulsions, paralysies, douleurs physiques - et de manifestations psychiques pathologiques - hallucinations, délires, angoisses, etc.).

Les réponses de la médecine dite scientifique et de la psychologie et psychiatrie qui s'en réclament ne permettent pas de comprendre cette souffrance qui s'exprime sous la forme de ce qu'on a le plus souvent caractérisé comme folie au sens de déraison et ne permettent pas de donner. »

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