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Les échanges sont-ils réductibles au commerce des services et des biens ?

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« Les échanges sont-ils réductibles au commerce des services et des biens ? Analyse du sujet : Échange : C ession réciproque d'objets équivalents directement (troc) ou indirectement (par l'intermédiaire de l'argent).

O n peut également échanger des mots, des idées dans la disc ussion ou le débat, des coups, des baisers, des sourires, des cadeaux.

Les échanges ont donc une dimension culturelle, la colonisation d'un pays par exemple est l'occasion pour le vainqueur et le vaincu d'échanger des pratiques , des techniques, des idées, des divinités etc. Commerce : A ctivité d'échanger de l'argent contre des marchandises et réciproquement : d'acheter et de vendre. Les services et les biens : L e s services sont ce que l'on fait pour un autre dans s on intérêt.

Les biens sont l'ensemble de ce que nous possédons ou aimerions posséder.

M ais du point de vue économique nous pouvons dire qu'il y a deux types de marchandises : celles qui consistent en des choses (biens) et celles qui consis tent en des aides échangées contre une juste rétribution (services). Problématisation : Nous nous interrogeons sur les échanges et leur relation au commerce.

Les échanges sont-ils réductibles au commerce des services et des biens ? En première analyse, il nous faudrait reconnaître que la société moderne (société de marché) semble tendre à nous faire croire que « tout se vend » et par conséquent que tous les échanges sont réductibles au commerce ? Mais pourtant, c ertains éc hanges ne concerne-t-il pas des objets dont ne peut ou ne doit faire commerce sans menacer la s a n t é d e l a s o c i é t é elle-même ? N e faudrait-il alors, nous demander comment distinguer l e s é c h a n g e s « nonréductibles » à des échanges marchands ? C 'est ce que nous essaierons de comprendre en dernier lieu. Proposition de Plan : 1.

La société moderne tend à nous faire croire que les échanges sont réductibles au commerce des services et des biens. a) La soc iété moderne est c onstituée selon l'idée que tout doit pouvoir se vendre et s'acheter, la paix entre les peuples tient bien s ouvent à ce que des échanges commerc iaux qui les lient contractuellement, et garantiss ent leur prospérité.

Déclarer la guerre à ses partenaires commerciaux c'est se priver de l'apport de capitaux que ces derniers apportaient dans son économie.

T out, ou presque, les pays du monde sont aujourd'hui interdépendant et ne peuvent se déclarer la guerre s ans menacer la prospérité de leur économie. b) On peut semble-t-il tout acheter et tout vendre aujourd'hui, on trouve tout n'importe où : il es t possible d'acheter n'importe quel produit exotique, en bas de chez s oi, dans les meilleures conditions de c onservation.

Tout est fait pour chacun puisse assouvir c hacun de ses désirs, se donner du plaisir avec ce qu'il souhaite partout et toujours. c) O n en vient donc à penser que les échanges sont tous réductibles au commerce des biens et des services.

Q ue tous les rapports humains peuvent se réduire à la loi de l'offre et de la demande, ou à celle de la concurrence. P roblème : C ette idée est tellement ancrée dans les esprits que les chefs d'états européens ont cru qu'ils pouvaient, en créant un marché commun (libre circulation des pers onnes et des marc handises ) à tout les pays de l'union, aboutir à la constitution d'une union politique et culturelle, dont les citoyens seraient s uffisamment consc ients de leur interdépendance pour acc epter une constitution politique commune. Transition : Ne serait-ce alors que certains échanges sont irréductibles au commerce ? 2.

Les échanges semblent irréductibles au commerce des services et des biens, parce que tout n'est pas réductible à des marchandises. a) Un sourire semble ne pas pouvoir s'acheter.

Un mot gentil, une caresse, un moment de joie, une idée, tout c ela semble ne pouvoir se réduire à une marchandise sans en même temps perdre de son intérêt.

Il ne valent que s'il son consentit volontairement et librement. b) C 'est dans des types d'éc hanges particuliers que ces choses peuvent passer entre les hommes, ces échanges ne peuvent se réduire au commerce des s e r v i c e s et des biens, ou en tout cas ne semblent pas pouvoir s 'y réduire (dans la mesure où la vente porte toujours le signe du manque d'argent du vendeur, elle paraît toujours plus ou moins contrainte.) c) De la même façon le patrimoine de l'humanité, son his toire, les reliques de son pas sés (les momies, les pièces archéologiques en générales) n'ont que peu de valeur d'usage, ils ne donnent aucun plaisir, ne rendent aucun service, mais ont une valeur immense pour l'humanité.

O n ne devrait pas pouvoir en faire commerce. Problème : A faire commerce de ces choses qui semblent ne pouvoir être réduites en marchandises, ne risque-t-on pas de nier les rapports fondamentaux qui font d'une société, et plus vastement de l'humanité une réelle communauté ? Il serait donc de première importance de parvenir à distinguer les échanges du commerce. Transition : Comment alors distinguer les échanges réductibles au commerce des biens et des services de ceux qui ne doivent l'être ? 3.

Les échanges ne peuvent être réduit au commerce quand ils mettent en jeu la dignité de l'humanité, sans quoi la société humaine est dissoute. a) L'on ne doit pas échanger des coups contre un dol, (se faire justice soi-même) on ne doit pas échanger de l'argent contre la liberté d'un corps, ou d'un esprit.

La distinction ne peut être, ici, que morale entre les échanges et le commerce. b) La morale nous prescrit de ne point nuire à la dignité humaine, il en va évidemment ainsi dans le cas qui nous occupe.

La prostitution, le meurtre, la violence en générale, réduisent à néant la dignité des pers onnes. c) Les éc hanges sont irréductibles au commerce, parce que l'échange implique une relation entre deux hommes, entre deux consciences morales, qui lie réciproquement, autrui à une conscience.

Tout échange donc implique une réflexion morale et l'impératif de ne point nier la dignité d'autrui.

Une société qui laisserait impuni des échanges où s e monnaierait la dignité humaine, verrait petit à petit s e s citoyens tomber dans l'égoïsme, l'individualisme, la concurrence dans la bassess e et dans l'indignité. Conclusion : L'échange n'est pas simplement un rapport marchand, il est le ciment des sociétés.

Réduire l'échange à un échange marchand c'est réduire autrui à un objet comme les autres, c'est lui faire violence.

La société moderne tend à rendre difficile la distinction entre l'échange et le commerce, il ne faut pas oublier que derrière le c lient, ou le vendeur, se cachent deux consciences, deux hommes et que derrière la s ociété de marché s e cachent la société humaine.. »

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