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Les échanges sont-ils constitutifs de toute société ?

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Selon Claude Lévi-Strauss (dans « Anthropologie structurale », 1958 et dans ses œuvres ultérieures), le fait social fondateur est l'échange réglé. Les expressions les plus frappantes en sont : le langage, l'échange matrimonial, le commerce.

1 — L'échange matrimonial dans les sociétés dites primitives. La forme la plus simple, dit Claude Lévi-Strauss, est le système-circulaire du mariage préférentiel du garçon avec la fille du frère de sa mère, et de la fille avec le fils de la sœur de son père (cousins germains croisés).

A un stade plus complexe, la loi d'exogamie réglée permet à deux clans d'avoir des relations indispensables à leur subsistance respective : un clan ne peut tuer que l'animal que l'autre a pour totem, et vice-versa. Dans l'échange matrimonial patrilinéaire, le schéma est le suivant :

« Les échanges sont-ils constitutifs de toute société ? Selon Claude Lévi-Strauss (dans « Anthropologie structurale », 1958 et dans ses œuvres ultérieures), le fait social fondateur est l'échange réglé.

Les expressions les plus frappantes en sont : le langage, l'échange matrimonial, le commerce. 1 — L'échange matrimonial dans les sociétés dites primitives.

La forme la plus simple, dit Claude Lévi-Strauss, est le système-circulaire du mariage préférentiel du garçon avec la fille du frère de sa mère, et de la fille avec le fils de la sœur de son père (cousins germains croisés). A un stade plus complexe, la loi d'exogamie réglée permet à deux clans d'avoir des relations indispensables à leur subsistance respective : un clan ne peut tuer que l'animal que l'autre a pour totem, et vice-versa.

Dans l'échange matrimonial patrilinéaire, le schéma est le suivant : Dans le mariage 1, le clan A est débiteur, et le clan B créancier.

Dans le mariage 2, le clan B est débiteur, le clan A créancier ; le mariage 2 « éteint » la dette de A, mais ouvre celle de B, d'où une alternance continue obligée. Il en va de même dans l'échange des biens.

Dans les fêtes inter-claniques, chacun donne à l'autre (de l'autre clan) des cadeaux, avec obligation d'un contre-don au cours de la fête prochaine.

Ces dons, comme le signalait déjà Mauss en 1923 («Essai sur le don ») n'ont de sens que pour le rapport social qu'ils établissent, le lien qu'ils véhiculent. 2 — Les interactions au sein des groupes de travail. L'étude des groupes restreints est récente.

Les pionniers en furent J.-L.

Moreno (qui créa la Sociométrie) et Kurt Lewin (qui créa la Dynamique des groupes) tous deux vers 1930. Nous ne nous intéresserons ici qu'aux inter-actions, c'est-à-dire aux échanges à l'intérieur d'un groupe de travail (groupe de réflexion, groupe de résolution de problème, groupe de décision, groupe de formation, groupe d'étude de cas, etc.). Les phénomènes mis en lumière sont d'autant plus intéressants qu'ils permettent de comprendre pourquoi les commissions, comités, tables rondes, réunions-discussions, etc.

« fonctionnent » ou « ne fonctionnent pas ». Outre les conditions optima de lieu, de temps, de nombre, de composition, de disposition spatiale, de préparation des participants, et la présence sine qua non d'un animateur-régulateur gardien de l'égalité de droit des participants et de la progression du groupe vers ses objectifs communs...

on sait que la vie, le dynamisme et la créativité du groupe reposent sur la participation effective des présents et sur les interactions. Participer, c'est donner son point de vue, ses informations, ses opinions, avec spontanéité et sans masque, dans le désir non mis en question de coopérer, et sans craindre les divergences, voire les oppositions. Interagir, c'est d'abord écouter l'intervention d'un autre et la comprendre, c'est ensuite y réagir en mobilisant son propre système d'opinions de façon à intégrer une partie de l'information reçue ou de l'opinion comprise.

C'est donc se donner et s'ouvrir, stimuler et être stimulé, enseigner et apprendre, s'exposer et progresser. Dans de telles conditions, le groupe construit des solutions communes en coresponsabilité.

Inutile d'ajouter que la méconnaissance des conditions de la réunion efficace produit des affrontements stériles ou plus souvent encore la soumission à des influences autoritaires ou statutaires dans la complète inégalité des participants.

Dans ce cas, il y a des personnes qui sont là en même temps, mais il n'y a pas de groupe à proprement parler.

Le groupe est peutêtre potentiel, il est peut-être déjà mort ; il n'existe pas.. »

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