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Les échanges font-ils notre bonheur ?

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De manière courante, on considère la liberté comme le pouvoir, appartenant à chacun, d'accepter ou de refuser d'agir. Être libre, c'est pouvoir dire « oui ou non » à l'action projetée, ou bien à celle qui nous est proposée, voire même imposée par une contrainte individuelle ou collective. Cette conception suppose d'une part, que la liberté est une certaine puissance, existant avant l'acte proprement dit, et d'autre part, qu'elle consiste dans la possibilité de donner son assentiment à une représentation. Autrement dit, la liberté doit se comprendre ici comme faculté de choisir, c'est-à-dire pouvoir d'autodétermination de la volonté, qui affirme ou nie une représentation donnée par l'entendement.      Cependant, on peut se demander si cette conception de la liberté n'est pas purement abstraite. En effet, la liberté se définit avant tout comme un acte, et non comme une simple puissance de la volonté qui choisirait d'agir ou de ne pas agir en fonction d'une représentation antérieure. A ce modèle statique, nous opposerons un modèle dynamique, où la liberté est d'emblée engagée dans le monde, et constitue rétrospectivement les motifs d'actions qui la détermine. Notre réflexion cherchera donc à montrer en quoi la liberté excède toujours le pouvoir d'affirmation ou de négation de la volonté.

« La notion d'échange renvoie d'abord à l'ensemble des activités sociales au cours desquelles des biens sont donnés contre d'autres biens.

Dès lors, l'échange semble toujours impliquer une réciprocité : on donne pour recevoir, comme dans l'échange de marchandises. Cette réciprocité paraît alors constituer le principe de l'échange, c'est-à-dire sa cause unique, nécessaire et suffisante.

Pourtant, l'échange n'est pas limité à l'échange marchand : on peut échanger des paroles, des pensées. Ce contact humain, cette réciprocité suffit-il à faire le bonheur de l'homme ou n'est-il en réalité une nécessité, quelque chose d'inhérent à la vie sociale elle-même, ce sans quoi aucune vie n'est possible.

Des individus qui n'échangeraient pas seraient des anachorètes ou des animaux.

Quelle place tient l'échange dans la construction du bonheur personnel ? Les échanges et les rapports humains nécessaires au bonheur humain. On attribue généralement à Aristote la découverte de la distinction entre valeur d'usage et valeur d'échange, la première s'appliquant aux biens destinés à la consommation du producteur, la seconde aux biens destinés à l'échange.

D'où deux manières d'acquérir, « l'une par les travaux et l'économie rustiques, l'autre par le commerce ; la première est indispensable et mérite des éloges, la deuxième par contre [...] ne tient rien de la nature, mais tout de la convention.

» Aristote distingue également, dans l'usage de la monnaie celui par lequel elle ne joue qu'un rôle d'intermédiaire dans l'échange et celui qui conduit au profit pécuniaire qu'il fustige sous le nom de chrématistique.

Ce faisant, Aristote pressentait l'existence de deux formes d'organisation sociale, dont il constatait à la fois la coexistence et l'incompatibilité.

Aussi Aristote pense que le vrai échange est celui qui permet une certaine reconnaissance directe de celui qui produit l'objet, au contraire du commerce qui dépersonnalise ces rapports.

Les rapports humains et les échanges sont une condition nécessaire de la vie humaine, en particulier l'amitié. Selon Aristote dans l'Ethique à Nicomaque, au livre 8 et 9, L'amitié est une vertu ou tout du moins, elle s'accompagne de vertu.

Elle est indispensable à la vie : sans amis nul ne voudrait vivre, même en étant comblé de tous les autres biens.

Les richesses serviraient à peu de chose si on ne pouvait faire du bien à des amis.

Il y a 3 sortes d'amitié comme il y a 3 sortes de qualités aimables.

Il y a l'utilité, les amis ne s'aiment pas pour eux-mêmes, mais dans l'espoir d'obtenir l'un de l'autre quelques avantages Il y a le plaisir, il s'agit de l'agrément qu'on peut trouver à fréquenter autrui et non pour sa nature profonde.

On n'aime pas son ami parce qu'il est lui mais dans la mesure où on peut en retirer de l'utile ou de l'agréable.

Ces amitiés sont fragiles et se perdent quand l'utilité ou le plaisir disparaît.

Parfois, ils n'éprouvent pas de plaisir à vivre en commun, ni à fréquenter dans d'autres circonstances. L'amitié parfaite est celle des bons et de ceux qui se ressemblent par la vertu, c'est dans le même qu'ils se veulent mutuellement du bien, mais vouloir le bien de ses amis pour leur propre personne, c'est atteindre le sommet de l'amitié, de tels sentiments traduisent le fond même de l'être et non un état accidentel.

Les gens vertueux ont de l'agrément les uns pour les autres, ces gens ne manquent pas de se rendre utiles les uns aux autres.

Il ne faut pas aimer que son propre avantage.

On met au premier l'amitié entre les gens de bien, les autres n'existant que par analogie par rapport à lui.

On ne peut être ami que si on a en vue quelques biens, ou quelque chose qui ressemble au bien, il y aura un lien vraiment personnel.

Ce sont les bons qui sont amis au sens rigoureux du terme, les autres ne le sont que par accident par rapport au premier.

Dans toutes les amitiés qui ne sont pas sur un pied d'égalité, les lois de proportions égalise et sauvegarde le sentiment.

Dans les amitiés basées sur l'utilité, la monnaie sert de mesure.

L'amitié ne subsiste pas quand les conditions qui l'ont vue naître ont disparu, ou quand les amis obtiennent autre chose que ce à quoi ils aspiraient.

La bienveillance se distingue de l'amitié car elle peut s'adresser à des inconnus, mais sans bienveillance, il ne peut exister d'amitié.

L'homme est un être politique, il est fait pour vivre en société, étant que le bonheur est une sorte d'activité en acte, l'homme heureux aura besoin d'amis.

Pour quiconque vit en solitaire, l'existence est pénible, on ne peut déployer une activité incessante seul.

L'honnête homme dans la mesure où il est honnête, se complaît aux actes conformes à la vertu.

Ce qui est bon par nature sera bon pour l'homme vertueux, raison qui fait que vivre paraît à tous agréable.

Un sentiment très vif ne peut être porté qu'envers un très petit nombre de personnes.

Les amitiés qu'ont célèbre en temps ordinaire ne se passent qu'entre deux personnes.

La présence d'amis est agréable dans le bonheur et dans le malheur, même si dans le malheur ont a plus recours à l'utilité.

L'ami est source de consolation ne serait-ce que par sa parole.

On doit rendre service aux amis qui sont dans le besoin, sans même qu'il le demande, mais il ne faut pas trop mettre d'empressement à obtenir de bons offices de ses amis car ce n'est pas honorable.

L'amitié est une sorte d'association, les dispositions que l'on entretient à l'égard de soi-même, on les montre à l'égard de ses amis.

L'amitié s'entretient en étant entre gens vertueux.

Aussi, l'échange qui peut être qu'au départ économique ou de service constitue l'essentiel des rapports humains, et est une condition sine qua non du bonheur. De même, l'amitié civique a été formée à partir de l'intérêt, car chacun ne se suffit pas à soi-même, ce fût la vie commune qui dicta ce rassemblement.

Chercher comment se conduire avec un ami, c'est chercher une certaine justice, car l'homme n'est pas seulement un animal politique mais aussi un animal domestique, il n'est pas un animal solitaire, il est fait pour l'association.

C'est dans la maison que se trouve d'emblée les prémisses et les sources de l'amitié, de l'état et de la justice.

L'amitié qui repose sur l'égalité est une amitié politique, elle est étayée par l'utilité.. »

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