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L'erreur et elle évitable ?

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« Remarque sur l'intitulé du sujet : L'erreur désigne le fait de se tromper ; mais contrairement à l'illusion, elle est peut être corrigée. Cependant, la question porte sur la possibilité de l'éviter, non de la rectifier.

Est-il possible de ne pas se tromper ? A priori, on peut toujours éviter de commettre des erreurs ; autrement comment quelque chose pourrait-il seulement être vrai ? Donc, toute la difficulté porte sur l'erreur en tant qu'elle existe : si on a les moyens de l'éviter, comment se fait-il que nous nous trompions si souvent ? Enjeu : avons-nous le droit de nous tromper ? Si l'erreur est évitable, il semble que nous ayons un devoir de vigilance ; dans le cas contraire, l'erreur est excusable. Problématique : On admet volontiers que « l'erreur est humaine », comme s'il était impossible de l'éviter.

De ce fait, nous aurions un droit à l'erreur.

Néanmoins, l'erreur participe-t-elle de nature au point que nous n'ayons pas à nous en sentir coupable ? Car on peut faire n'importe quoi sous prétexte que « tout le monde peut se tromper ».

N'y a-t-il pas un devoir d'attention qui permettrait de rendre l'erreur coupable ? mais si tel est le cas, l'erreur est-elle évitable ou bien est-il dans la nature de l'homme de faillir de sorte que nul ne peut être tenu pou responsable de ses erreurs ? 1- L'ERREUR N'EST PAS ÉVITABLE a) Qu'est-ce que se tromper ? L'erreur ne peut se produire que dans un processus : ce qui est immédiat est clair et distinct, donc évident.

C'est ainsi que Descartes fait de l'évidence le critère du vrai.

Ainsi, nous nous trompons lorsque nous portons notre volonté sur ce qui n'est pas clair et distinct.

Cf.

méditation 4 des Méditations métaphysiques : l'entendement propose (ce qui est clair et distinct) mais la volonté dispose ; or il y a une disproportion entre l'entendement (fini) et la volonté (infinie).

Mais comment la volonté peut-elle se porter sur des choses qui ne sont pas claires et distinctes ? b) Nul ne se trompe de bon gré Selon Platon, si les hommes sont mauvais, cela n'est pas de leur faute : ils se trompent.

L'erreur consiste en une ignorance du vrai bien ; or ignorer c'est prendre l'apparence pour la réalité ; ainsi ma volonté se porte sur des choses qui ont l'apparence de ce qui est clair et distinct.

Voilà pourquoi nous nous trompons : nous croyons que telle chose est bonne, est vraie.

Ce n'est qu'ensuite qu'elle se révèle fausse mais sur le moment, elle « est » vraie. Socrate le dit bien : nul n'est méchant volontairement, c'est-à-dire qu'on ne commet le mal que par ignorance du bien : une fois le bien connu, on ne peut que le vouloir. Se tromper = s'égarer, errer, se diriger dans une direction qui de bonne foi, nous semble être la bonne. c) Nous ne sommes pas de pures âmes Mais si l'erreur ne peut être évitée en raison de la disproportion entre volonté et entendement, c'est que l'entendement ne remplit pas son office.

En effet, comment se fait-il que des biens peuvent avoir suffisamment d'être pour se faire passer pour ce qu'ils ne sont pas en réalité ? Pourquoi le bien réel n'apparaît pas comme tel aux yeux de tous ?? L'âme humaine est par essence exposée à des interférences : nous sommes inévitablement lés à notre corps. Or celui-ci est composé de passions et d'appétits qui peuvent venir déranger le travail rationnel.

Ainsi, Platon dans le Phédon dresse-t-il un procès du corps : « aussi longtemps que nous aurons notre âme pétrit avec cette chose mauvaise, jamais nous ne possèderons comme il faut l'objet que nous désirons » (=le bien dont la nature est purement intellectuelle). De même, Pascal dira de l'imagination qu'elle est « maîtresse d'erreurs et de fausseté » et « d'autant plus fourbe qu'elle ne l'est pas toujours ».

L'imagination donne du prix aux choses contre la raison qui « a beau crier ». L'erreur ne pourrait donc être évitée que si nous étions de purs êtres de pensée – ce qui n'est pas le cas : ce n'est qu'après la mort, une fois l'âme débarrassé du corps que l'âme peut contempler les choses telles qu'en elles-mêmes.

Autrement, nous serons immanquablement en proie à l'erreur. Transition : · L'erreur n'est pas évitable : elle est une composante de la nature humaine ; nous sommes essentiellement des êtres faillibles. · Cependant, faut-il en déduire que nous ne pouvons pas, par principe, ne pas nous tromper ? · L'erreur n'est-elle pas, dans certains cas, une faute ? Ne sommes-nous pas responsables de nos erreurs ? · Enjeu : si « l'erreur est humaine », cela ne nous dispense pas pour autant de chercher à bien faire. 2- L'ERREUR EST ÉVITABLE a) Les règles de la méthode. »

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