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L'égalité peut-elle nuire à la liberté ?

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« Introduction La devise française, « liberté, égalité, fraternité » sous entend la France oeuvre à la sauvegarde de l'égalité et de la liberté de ses citoyens.

Pourtant une telle entreprise est-elle même possible ? En effet, l'Union Soviétique, par exemple, a cherché à assurer l'égalité de ses citoyens en réprimant la liberté de ces mêmes citoyens, ce qui soulève une question, l'égalité peut-elle nuire à la liberté ? Le sujet interroge le rapport entre la liberté et l'égalité que la devise française associe.

Il s'agit de savoir si les deux notions ne sont pas antithétiques et le sujet, en utilisant le verbe « nuire », qui est connoté négativement, pourrait sousentendre que pour sauvegarder la liberté il s'agirait d'abandonner ou au moins de limiter l'égalité. Nous montrerons pour notre part que si nous souhaitons nous répondre à une exigence de justice, il s'agit de conserver la liberté et l'égalité tout en trouvant un équilibre entre ces deux notions.

Pour ce faire nous montrerons tout d'abord ce que sont la liberté et l'égalité, ce qui nous conduira à montrer que l'égalité réduit l'étendue des liberté individuelles ce qui peut avoir des conséquences inacceptables, pour autant nous montrerons enfin que nous ne pouvons pas abandonner l'égalité. 1.

La liberté et l'égalité sont souvent associées à l'état civil Nous avons déjà évoqué la devise française « liberté, égalité, fraternité » qui associe visiblement l'égalité et la liberté mais ce n'est pas le seul exemple d'association des deux notions puisque la déclaration des droits de l'homme commence par « les hommes naissent libres et égaux en droits ». Par conséquent, l'exigence d'une association de l'égalité et de la liberté semble être l'exigence d'une société fondée sur des principes justes.

De plus, on comprend que la liberté et l'égalité sont, à l'état civil les fruits d'une institution.

Il s'agit d'instituer une égalité des droits et de garantir la liberté des citoyens. 2.

Pourtant il y a une possible contradiction entre la liberté et l'égalité Pourtant, selon le principe bien connu « ma liberté s'arrête où commence celle des autres », la liberté n'est pas illimitée. Ainsi, un employeur est libre de choisir d'embaucher qui il veut mais les possibles employés ont tous le droit d'obtenir un emploi.

Par conséquent, on limite la liberté de l'employeur en l'empêchant de choisir selon des critères qui seraient injustes comme l'origine sociale ou la couleur de peau afin de préserver le droit au travail. Par conséquent, la sauvegarde de l'égalité repose sur la limitation de la liberté.

L'expérience soviétique reposait sur une égalité totale entre les citoyens même si dans les faits il existait des privilégiés.

Il reste que cette égalité forcée entre les citoyens reposait sur une uniformisation des citoyens, qui passait par une répression très forte. Dès lors, on comprend que si la liberté permet l'individualisation, l'égalité lui nuit car elle apporte une uniformisation qui nécessite une répression.

C'est cette répression qui fait que l'égalité « nuit » à la liberté puisqu'il s'agit de réprimer la prétention des individus à certains droits. 3.

Pourtant l'égalité nuit-elle toujours à la liberté ou se contente-t-elle parfois de la limiter ? Si la possible xénophobie d'un employeur ou les désirs d'un citoyen soviétiques sont réprimés pour garantir l'égalité, on ne peut cependant pas comparer ces deux situations puisque dans le cas de la xénophobie cette répression est juste alors que la répression soviétique est peut être moins défendable. De plus, dans le cas de la xénophobie, si on limite la liberté de l'employeur, c'est afin de garantir la liberté de l'employé, sa liberté d'avoir un travail.

Par conséquent l'égalité, garantie entre les employés, ne « nuit » pas à la liberté mais assure que la liberté de tous soit garantie même si cela se fait au détriment de la liberté d'un seul.

Par conséquent, comme le montre déjà le principe « ma liberté s'arrête où commence celle des autres », on limite la liberté individuelle afin de garantir la liberté de tous. Par conséquent, la sauvegarde de la liberté repose sur la création d'un équilibre entre liberté et égalité.

Il s'agit de ne pas instaurer une égalité absolue qui empêcherait toute liberté mais sans toutefois abandonner l'égalité.

Pourquoi ne pas le faire ? Parce que ce serait injuste.

Comme le montre John Rawls dans la Théorie de la justice, on limite la liberté afin de conserver l'égalité et donc d'aboutir à un système juste. Conclusion Si les cas où l'égalité est privilégiée au détriment de la liberté, conduisant à une répression et à une uniformisation forcée, sont difficilement tolérables, l'égalité « nuisant » alors à la liberté, on ne peut cependant abandonner la liberté au profit de l'égalité.

En effet, on limite la liberté individuelle afin de s'assurer que chacun jouit de sa liberté.

Dans ce cas l'égalité ne « nuit » pas à la liberté mais la limite afin de la conserver. Nous avons vu que la conservation d'un équilibre entre l'égalité et la liberté était nécessaire à la création d'un ordre juste et en dernier lieu c'est bien l'exigence de justice qui justifie la conservation de l'égalité et de l'égalité et le refus d'abandonner l'une ou l'autre.. »

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