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Le travail fait-il de bons citoyens ?

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« INTRODUCTION En travaillant, l'homme gagne sa rémunération, son argent.

Par cet argent il accède à une sorte d'autonomie : il ne dépend alors que de lui.

Dans le "monde" du travail, les hommes sont soumis à des contraintes, à des emplois du temps, à des manières et des procédures de travail.

Le travail instaure en nous ordre et discipline.

Pour vivre en société, dans une Cité, les hommes doivent accepter l'ordre et la discipline sociale.

Nous pouvons alors nous demander si le travail peut faire de bons citoyens au sens où en nous disciplinant, le travail nous rend plus dociles à accepter l'ordre social.

Le travail fait-il véritablement de bons citoyens ? "Bons" sous-entend qu'il peut en faire de mauvais, des révoltés,des insoumis ? Quels rapports peut-on trouver entre société et travail ? Y a t il une dimension politique dans le travail ? PROPOSITION DE PLAN I.

Comment fonder le citoyen ? 1.

Vivre en société est inhérent à l'homme Texte ARISTOTE.

Politique "Il est évident que l'homme est un animal politique, bien plus que n'importe quelle abeille ou n'importe quel animal grégaire.

Car, nous le disons souvent, la nature ne fait rien en vain.

Et seul parmi les animaux, l'homme est doué de parole.

Certes la voix sert à signifier la douleur et le plaisir et c'est pourquoi on la rencontre chez les autres animaux (car leur nature s'est hissée jusqu'à la faculté de percevoir douleur et plaisir et de se signifier mutuellement).

Mais la parole existe en vue de manifester l'utile et le nuisible, puis aussi, par voie de conséquence, le juste et l'injuste. C'est ce qui fait qu'il n'y a qu'une chose qui soit propre aux hommes et les sépare des autres animaux : la perception du bien et du mal, du juste et de l'injuste et autres notions de ce genre; et avoir de telles notions en commun, voilà qui fait une famille et une cité". 2.

Le travail dans la cité Texte J.-J.

ROUSSEAU, Du Contrat social, I, c.

8. "Ce passage de l'état de nature à l'état civil produit dans l'homme un changement très remarquable, en substituant dans sa conduite la justice à l'instinct, et donnant à ses actions la moralité qui leur manquait auparavant.

C'est alors seulement que la voix du devoir succédant à l'impulsion physique et le droit à l'appétit, l'homme, qui jusque-là n'avait regardé que lui-même, se voit forcé d'agir sur d'autres principes, et de consulter sa raison avant d'écouter ses penchants.

Quoiqu'il se prive dans cet état de plusieurs avantages qu'il tient de la nature, il en regagne de si grands, ses facultés s'exercent et se développent, ses idées s'étendent, ses sentiments s'ennoblissent, son âme toute entière s'élève à tel point, que si les abus de cette nouvelle condition ne le dégradaient souvent au-dessous de celle dont il est sorti, il devrait bénir sans cesse l'instant heureux qui l'en arracha pour jamais, et qui, d'un animal stupide et borné, fit un être intelligent et un homme. Réduisons toute cette balance à des termes faciles à comparer.

Ce que l'homme perd par le contrat social, c'est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu'il peut atteindre ; ce qu'il gagne, c'est la liberté civile et la propriété de tout ce qu'il possède.

Pour ne pas se tromper dans ces compensations, il faut bien distinguer la liberté naturelle qui n'a pour bornes que les forces de l'individu, de la liberté civile qui est limitée par la volonté générale, et la possession qui n'est que l'effet de la force ou le droit du premier occupant, de la propriété qui ne peut être fondée que sur un titre positif". 3.

TRANSITION Le travail instaure en l'homme ordre et civilité : le travail ne fait-il que des citoyens obéissants? Est-ce là sa finalité première? Est-ce une utopie que d'avoir de "bons" citoyens ? II.

Une Cité idéale avec de bons citoyens est-elle possible ? 1.L'idée d'une cité parfaite.

Distinction de l'utopisme et de l'idéalisme Texte KANT, Critique de la raison pure, trad.

A.

Tremesaygues et B.

Pacaud, Paris, PUF, 11e éd., 1986, pp. 264-265. "La République de Platon est devenue proverbiale, comme exemple prétendu frappant d'une perfection imaginaire qui ne peut avoir son siège que dans le cerveau d'un penseur oisif et Brucker trouve ridicule cette assertion du philosophe qu'un prince ne gouverne jamais bien s'il ne participe aux idées.

Mais il vaudrait bien mieux s'attacher davantage à cette idée et (...) la mettre en lumière grâce à de nouveaux efforts, que de la rejeter comme inutile, sous le très misérable et honteux prétexte qu'elle est irréalisable.

Une constitution ayant pour but la plus grande liberté humaine fondée sur des lois qui permettraient à la liberté de chacun de subsister en même temps que la liberté de tous les autres (je ne parle pas du plus grand bonheur possible, car il en découlerait de lui-même), c'est là. »

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