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Le travail est il une obligation ou un privilège?

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« Introduction : Dans la pièce de théâtre Les Trois Soeurs, Tchekov présente trois soeurs, filles d'un officier militaire gradé. Du fait de sa condition, les trois filles n'étaient pas obligées de travailler.

Cependant, la pièce s'ouvre sur Olga qui évoque son désir fort de travailler, comme si c'était une voie d'épanouissement.

Au cours de la pièce on la voit s'épuiser, elle se présente comme désabusée, rongée par le travail : engrenage de plus en plus prenant et dont elle n'arrive plus à s'extirper.

Cette pièce propose de réfléchir sur le fait de travailler, et même de vouloir travailler.

Nous donnerons ici au travail la définition de l'exercice professionnel.

On peut préciser notre question sous cette forme : le travail est-il une obligation ou un privilège ? Il s'agit ici d'interroger le postulat du travail, afin d'en saisir les origines et les conséquences. Développement : 1.

POURQUOI TRAVAILLER ? La question qui nous est posée implique dans les deux cas que l'homme est amené à travailler, qu'il cherche à travailler.

On peut s'interroger sur cette apparente nécessité de travailler ? Est-ce vraiment nécessaire ? Et si oui, pourquoi ? A) Le travail est lié au terme de « besoin » : il est une façon de subvenir à ses besoins.

En effet, le travail a une valeur d'usage, ou d'échange (cf Adam Smith) qui permet à l'individu de combler ses besoins.

Le terme de besogne est d'ailleurs dérivé du terme de besoin. B) Cela dit, le travail est souvent associé à la peine, à la pénitence, au rachat de ses pêchers.

Rappelons que selon la religion chrétienne, Adam et Ève ont été condamnés à travailler dans la douleur la terre.

Il y a une idée de devoir associée à la nécessité.

Le gain doit être mérité. C) Par ailleurs, le travail ne permet pas seulement de subvenir aux besoins, il a aussi une fonction de partition du temps, d'occupation, et par là même de régulation des passions humaines : « l'oisiveté est mère de tous les vices ».Il est un frein aux excès. 2.

LE TRAVAIL COMME MÉDIATION. Nous avons vu en quoi le travail peut être nécessaire, tant du point de vue des besoins, que d'un point de vue moral.

Mais le travail est-il plus que le moyen de subvenir à ses besoins ? A) Le travail est un moyen de « gagner sa vie » : il est une partition du temps, et de plus une valeur d'échange, donc une médiation au niveau de l'organisation de la cité. B) Le travail est par ailleurs une médiation interpersonnelle : on peut penser à l'expression « monde du travail ». C'est un espace d'échange, de rencontre. C) Le travail est aussi, et surtout un médiateur entre l'homme et la nature.

Il est la possibilité pour l'individu d'agir sur le monde (Marx).

Selon Comte, le travail est la possibilité d'une action réelle et utile. L'homme se distingue de l'animal de nombreuses façons : il est doté d'une conscience, a le sens de la religion, est capable de pensée et de paroles, etc.

Il suffit de considérer qu'il produit ses moyens d'existence pour le différencier radicalement de l'animal.

Produisant ses moyens d'existence, il produit sa vie matérielle.

Le travail est une relation de l'homme à la nature, par rapport à laquelle l'homme joue lui-même le rôle d'une puissance naturelle.

Utilisant son corps pour assimiler des matières, il leur donne une forme utile à sa propre vie.

Et modifiant la nature extérieure, il modifie en retour sa propre nature et développe ses facultés par l'exercice du travail.

Les animaux, eux aussi, "travaillent" lorsqu'ils accomplissent des opérations semblables à celles des artisans : l'araignée tisse sa toile comme un tisserand, et l'abeille confectionne les cellules de sa ruche comme nul architecte ne saurait le faire.

"Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche." Le propre du travail humain est d'être l'aboutissement de ce qui préexistait idéalement en lui.

Le travail n'est pas une simple transformation, un changement de forme dans la matière naturelle, c'est la réalisation d'un but ou d'un projet dont on a préalablement conscience, et qui constitue la loi de l'action à laquelle on subordonne durablement sa volonté.

Tout travail exige un effort, une tension constante de la volonté, d'autant plus que le travail est moins attrayant, et que l'homme ne peut y réaliser ses forces génériques. 3.

LE TRAVAIL NE PEUT-IL ÊTRE UN BUT EN LUI-MÊME ?. »

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