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Le travail est-il formateur ?

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« RAPPEL DE COURS: TRAVAIL & LOISIR Nous vivons dans une société où nous travaillons de moins en moins et où le temps libre est devenu temps de loisir.

Et il y a dans le loisir bien autre chose que le simple repos.

Nous sommes tenus de bien organiser nos loisirs : sortir, bricoler, lire, courir, voyager...

de toute façon être actif.

Le temps libre ne doit pas être du temps perdu. Comme si les loisirs étaient chargés de permettre plus qu'une simple détente, le véritable épanouissement physique et intellectuel dont l'individu serait privé dans son travail.

Que peut bien signifier cette exaltation contemporaine du loisir ? La durée du travail a beau avoir été réduite, les conditions de travail ont beau être moins pénibles, la vieille opposition demeure : c'est après le travail que commence la vraie vie. Et pourtant, toutes les analyses du chômage le soulignent : ce n'est pas seulement l'absence d'argent qui rend le chômage si pénible, mais l'exclusion sociale qu'il représente.

La revendication sociale d'un droit au travail n'est pas simplement celle d'un droit à la consommation.

Plus encore, le travail est reconnu socialement comme l'activité sociale la plus valorisante dès que métier et passion se confondent.

Qu'on interroge des « personnalités » sur leur métier : elles avouent ne pas pouvoir se passer de travailler, même pendant les vacances....

Et le mot «travail» est devenu si noble qu'il désigne désormais toutes les activités humaines : le peintre, le savant, l'homme politique, l'acteur, tous « travaillent ». Le sujet est posé ici sous la forme d'une alternative.

On a coutume de montrer en quoi l'homme se reconnaît dans son travail par lequel il transforme le monde et pose sa marque.

Ainsi le travail modifie la condition humaine, alors que le loisir est plutôt pensé comme une relâche et un délassement.

Pensez aussi à la fonction sociale que peut avoir le travail pour tout individu en voyant comment l'absence de travail peut conduire à une désocialisation. Demandez-vous alors si cela est acceptable et valable pour toute forme de travail.

L'homme peut-il se reconnaître dans un travail à la chaîne dans lequel il est instrumentalisé et réduit à n'être qu'une chose, dans lequel il est, pour reprendre les termes de Marx, réifié (qui vient de res, rei en latin, signifiant chose) ? Dans ces conditions, ne peut-il pas mieux se reconnaître dans ses loisirs pendant lesquels il peut user de sa liberté ? Il faut alors aussi vous interroger sur cette notion de loisir.

Dans l'antiquité grecque, le loisir, scholé, qui a donné le mot école (demandezvous pourquoi), était ce qui était réservé aux homme ayant des esclaves et qui n'avaient pas à travailler, c'est à dire à être soumis à la nécessité de l'existence.

Le loisir était alors le luxe de l'homme libre, moment pendant lequel il pouvait développer son esprit et participer à la vie de la cité.

On considérait donc essentiellement que le travail était un moment d'aliénation.

Il s'agit donc de voir sans doute ici, que c'est en fonction du sens qu'on accordera au travail et au loisir que vous pourrez répondre à la question qui vous est posée.

Ne vous enfermez donc pas dans des définitions définitives dès le début de votre devoir. [L'homme fait le travail.

Le travail fait l'homme.] Le travail comme valeur Il est difficile de penser à un idéal de vie qui ne serait pas universellement adoptable.

Nul n'a jamais rêvé d'être un esclave, et le travail reste une nécessité.

Un certain puritanisme l'a plus que justifié : sanctifié.

La paresse n'est-elle pas l'un des sept péchés capitaux ? Paresse, mère de tous les vices, renchérira un écrivain célèbre. La morale protestante, dont Max Weber établira le rôle décisif dans la naissance du capitalisme, en faisant du travail un véritable analogue de la prière (cette idée est encore présente aux États-unis : celui qui travaille beaucoup plaît à Dieu) jettera sur le loisir le soupçon : Cromwell ferma les théâtres et interdit les jeux de hasard. Sans tomber dans de telles extrémités, il est permis de douter que le loisir puisse constituer un idéal de vie.

A. »

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