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Le temps n'est-il qu'une limite ?

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« Termes du sujet: LIMITE (n.

f.) 1.

— Ce qui sépare deux portions d'espace ; par anal., ce qui borne une étendue, un temps, une fonction.

2.

— Extension extrême d'une étendue, d'une faculté, sans que pour autant on ait à concevoir quelque chose qui lui serve de borne ; en ce sens, KANT oppose limite à borne.

3.

— (Math.) Un nombre A est la limite d'une série croissante S, si, quel que soit ∑ aussi petit que l'on veut, il existe toujours un nombre B appartenant à s, tel que A - B < ∑. TEMPS: Milieu indéfini et homogène, analogue à l'espace, dans lequel se déroulent les événements. Temps objectif: Mouvement continu et irréversible (« flèche du temps ») par lequel le présent rejoint le passé. Temps subjectif: Sentiment intérieur de la temporalité, telle qu'elle est vécue par le sujet (synonyme : durée). Le sujet postule que le temps limite l'homme, serait un handicap pour lui.

Mais dans quelle mesure ? Le temps ne se comprend-il que comme ce qui pose ma fin, ou peut-il être ce qui me fait être ? L'être humain vit dans le temps et paraît incapable de lui échapper.

Le temps ne représente-t-il pas une limite à sa liberté et à sa vie ? Faut-il percevoir le temps uniquement comme une limite ? Ne faut-il pas concevoir le temps comme une libération ? Pour Kant (Critique de la raison pure) rien ne peut être pensé en dehors de la temporalité ; l'homme est au monde, est par le temps (forme à priori de la sensibilité).

Le temps n'est donc pas une limite, mais une fondation de mon être.

Je ne peux être sans lui, mais il est difficile de parler de limite, ou alors il faut parler de limite positive, puisque sans lui je ne suis pas.

Pour les existentialistes (Heidegger, L'Être et le temps), le temps ouvre sur l'existence. La mort comme finitude essentielle Le caractère insaisissable du moment présent constitue par excellence l'illustration de la fuite du temps. Aussi les poètes ont-ils très souvent invoqué la fugacité du moment qui passe et la brièveté de la jeunesse afin d'inviter leurs compagnes à cueillir sans tarder les roses de la vie. Prima quae vitam dedit, bora capsit : «la première heure qui t'a donné la vie, elle te l'a retirée», disait Sénèque (Lettres à Lucilius). La hâte, norme des sociétés contemporaines Notre civilisation tente, précisément, de multiplier les records de vitesse et recherche la célérité maximale. Il y a là, à n'en pas douter, une frénétique recherche du gain et, accessoirement du mieux-être, qui confère à beaucoup l'illusion qu'ils trompent, en quelque sorte, la mort ; qu'ils existent à proportion de leur agitation permanente. Or ce «divertissement», comme l'appelait Pascal, ne peut guère donner de satisfaction durable : le temps a tôt fait de lui imposer des limites et de faire connaître bientôt son néant. L'ennui est hautement insupportable à l'homme, parce qu'alors, l'absence de tout désir fait place à la considération de soi-même et à la conscience de sa vanité.

Dès lors, on comprend que tout homme cherche à se divertir, c'est-àdire à se détourner de la pensée affligeante de sa misère.

Nos désirs, pour autant qu'ils nous portent à croire que leur réalisation nous rendrait heureux, sont l'instrument majeur de cette stratégie.

L'imagination, qui institue des biens comme désirables, en est l'auxiliaire indispensable.

La vérité du désir n'est donc pas dans son objet mais dans l'agitation qu'il excite : « nous ne recherchons jamais les choses mais la recherche des choses » (773).

Mais le divertissement n'est qu'un cache-misère.

Préférable à l'accablement de l'ennui, il s'avère sur le fond tout aussi nuisible.

Faire obstacle à la considération de sa misère, c'est se priver des moyens de la dépasser. La fuite du temps : le sel de la vie Le temps n'est-il, cependant, qu'une limitation ? Non, certes, puisque la conscience des temps historiques nous permet, ainsi que le disait Auguste Comte, de tirer bénéfice de l'oeuvre des générations précédentes, et de nous appuyer sur elles, comme un nain sur les épaules d'un géant. En outre, le passé individuel, loin de constituer exclusivement une limitation, peut représenter, au contraire, une force qui concourt à notre bien-être.

Ainsi le narrateur de la Recherche du temps perdu éprouve-t-il un «plaisir délicieux» lorsque le goût d'une petite madeleine évoque en lui le souvenir des dimanches à Combray. Enfin, la vie n'aurait ni charme ni «sel» sans la limite qu'y constitue le temps.

Nécessairement, l'ennui naîtrait d'une vie sans termes ni échéances. CITATIONS : « Qu'est-ce donc que le temps? Si personne ne me le demande, je le sais; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus.

» Saint Augustin, Les Confessions, vers 400. Le temps est « le nombre du mouvement selon l'antérieur et le postérieur ».

Aristote, Physique, Ive s.

av.

J.-C. « Le temps est ce qui se fait, et même ce qui fait que tout se fait.

» Bergson, La Pensée et le Mouvant, 1934. « Les dimensions du temps sont 1° le passé, la présence comme supprimée, comme n'étant pas là; 2° l'avenir, la. »

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