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Le temps est-il une dégradation de l’être ?

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« Termes du sujet: ÊTRE: Du latin esse, « être ». 1) Verbe : exister, se trouver là.

En logique, copule exprimant la relation qui unit le prédicat au sujet (exemple : l'homme est mortel).

2) Nom : ce qui est, l'étant.

3) Le fait d'être (par opposition à ce qui est, l'étant).

4) Ce qu'est une chose, son essence (exemple : l'être de l'homme).

5) Avec une majuscule (l'Être), l'être absolu, l'être parfait, Dieu. TEMPS: Milieu indéfini et homogène, analogue à l'espace, dans lequel se déroulent les événements. Temps objectif: Mouvement continu et irréversible (« flèche du temps ») par lequel le présent rejoint le passé. Temps subjectif: Sentiment intérieur de la temporalité, telle qu'elle est vécue par le sujet (synonyme : durée). L'être et le non-être On admet traditionnellement que seul le présent existe véritablement, et que le passé (qui n'est plus) et le futur (qui n'est pas encore) relèvent du non-être.

Un être est donc d'autant plus réel qu'il demeure lui-même en échappant au devenir.

L'être véritable, c'est la pure présence à soi. Éternité intelligible, temporalité sensible Ainsi, pour Platon, seules les Idées (essences des choses) existent véritablement : ce sont des êtres éternels, immobiles, situés dans un monde intelligible étranger au devenir.

Au contraire, le monde sensible est un moindre être : sujettes au devenir, les réalités sensibles ne coïncident jamais avec leur être ; elles participent au non-être, car elles deviendront demain ce qu'elles ne sont pas aujourd'hui.

Platon pense donc qu'elles n'existent qu'en tant qu'elles participent aux Idées, modèles idéaux et éternels qu'elles copient, acquérant ainsi quelque consistance ontologique. Il y a ici une opposition radicale entre l'être et le temps, conçu comme chute, corruption et dégradation de l'être. Cependant, l'immobilité et le repos absolu ne sont-ils pas précisément les attributs de ce qui n'est pas, le sommeil éternel du néant ? Être, n'est-ce pas plutôt inventer, créer, c'est-à-dire faire advenir ce qui n'est pas encore ? La réponse de Bergson Le temps est création d'être La pure durée pourrait bien n'être qu'une succession de changements qualitatifs qui se fondent, qui se pénètrent, sans contour précis, sans aucune tendance à s'extérioriser les uns par rapport aux autres, sans aucune parenté avec le nombre: ce serait l'hétérogénéité pure. Si grande que soit la diversité des thèmes abordés dans son oeuvre, Henri Bergson (1859-1941) est l'homme d'une intuition unique qui éclaire toutes ses idées.

Cette intuition est que les sciences positives éliminent la durée et que le vrai temps n'est pas celui que mesurent les scientifiques, mais la durée concrètement vécue, c'est-à-dire le temps de la conscience.

Les scientifiques qui s'épuisent à conceptualiser, à penser le temps à travers la spatialité, le continu à travers le discontinu, ne peuvent parvenir à saisir dans leur être vrai le changement, la vie.

Penser le temps de manière abstraite, c'est, au fond, en détruire la réalité. Puisque les sciences positives éliminent la durée, il s'agit de la restaurer.

Tel est le propos de l'Essai sur les données immédiates de la conscience (PUF), thèse pour l'obtention du doctorat que Bergson a soutenue à la Sorbonne en 1899, devant un jury où siégeaient notamment Emile Boutroux et Jules Lachelier.

On y trouve cette définition : « La pure durée pourrait bien n'être qu'une succession de changements qualitatifs qui se fondent, qui se pénètrent, sans contour précis, sans aucune tendance à s'extérioriser les uns par rapport aux autres, sans aucune parenté avec le nombre : ce serait l'hétérogénéité pure.

» Tous les phénomènes qui se produisent dans l'univers, tous les événements qui se déroulent dans l'histoire des hommes ont un commencement et une fin, donc une durée.

Appréhender cette durée, c'est, pour les scientifiques, la mesurer.

Or, la mesure du temps n'est possible que si l'on pose que celui-ci est homogène, c'est-à-dire qu'il s'écoule de manière régulière, toujours semblable à lui-même.

Mais s'il est facile de mesurer l'espace — la longueur d'un coupon de tissu, par exemple : il suffit de prendre une longueur étalon comme le mètre, de l'appliquer à la longueur considérée et de le rapporter sur elle autant de fois qu'il le faut —, il n'en va pas de même avec le temps qui est une succession irréversible dont on ne peut pas superposer les durées. Comment résoudre cette difficulté, sinon en traduisant le temps en espace ? C'est ce que font les scientifiques qui enregistrent des simultanéités et supposent que deux phénomènes qui commencent et finissent en même temps ont la même durée.

Mais comme l'affirme Bergson, le temps homogène est une création de l'esprit car, au fond, nous ne savons rien de ce qui se passe dans l'intervalle de ces deux simultanéités.

Le principe de la mesure du temps repose. »

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