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Le souci du bonheur est-il étranger à la morale ?

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« Termes du sujet: ÉTRANGER: A la fois présent et absent: qui n'appartient pas au milieu parce qu'il est autre ou parce qu'il se sent étranger. MORAL(E): Moral: 1) qui concerne la morale.

2) qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral. Morale: ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour universellement et inconditionnellement valables. BONHEUR: De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage, chance).

État de complète satisfaction de tous les penchants humains. • Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet particulier.

• Dans les morales eudémonistes, le bonheur est la fin de l'action humaine.

Pour Kant, en revanche, c'est le respect de la loi morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur.

Car cette recherche est toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale. Il y a une sorte d'universalité dans la recherche du bonheur (cf..

Pascal, Pensées, 148 : « Tous les hommes recherchent d'être heureux, cela sans exception, quelques différents moyens qu'ils y emploient.

Ils tendent à ce but »).

Le bonheur se définit spontanément comme « satisfaction de toutes nos inclinations ».

Mais, philosophiquement, le bonheur est défini comme Souverain Bien.

Il y a identité du bien et du bonheur : le bonheur, c'est d'atteindre le bien.

Mais qu'est-ce que le bien ? Une réponse est donnée par l'approche hédoniste : le Souverain Bien, c'est le plaisir.

Telle est la thèse d'Épicure : « Le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse » et constitue le bien suprême (avec la distinction des plaisirs naturels et nécessaires, des plaisirs naturels mais non nécessaires, et enfin des plaisirs ni naturels ni nécessaires). Ou bien l'approche eudémoniste qui, ne séparant pas bonheur et vertu, fait du bonheur le Souverain Bien (ou Bien suprême, fin de l'action morale).

Ainsi Aristote dans l'Ethique à Nicomaque : le bonheur est la fin suprême, au-delà de laquelle on ne saurait penser d'autres fins (« Nous choisissons toujours le bonheur pour lui-même, et jamais comme un moyen de quelque chose d'autre »).

Le bonheur a donc valeur de bien en soi.

Mais, comme la plupart des hommes ne peuvent mener une vie conforme à la sagesse (et atteindre à la vie contemplative), ils doivent agir seulement selon la vertu de prudence en prenant une voie moyenne et en évitant les deux extrêmes de la démesure et de l'inertie.

Mais si, pour Aristote, la vie conforme aux vertus morales est bonne, cependant, elle n'est pas souverainement bonne.

Elle ne procure qu'un bonheur de second ordre.

Seule la vie conforme à la vertu intellectuelle de la sagesse - qui est la vertu la plus excellente et la plus parfaite de toutes les vertus - atteint dans la vie contemplative le Souverain Bien. Cependant, il est possible de dissocier bonheur et morale.

C'est ce que fait Kant.

Si les hommes s'accordent sur le mot bonheur, il leur est impossible de s'entendre pour définir ce « concept indéterminé » ; pour dire ce qu'est le bonheur, ils entrent en désaccord : «S'il est vrai que tout homme souhaite y parvenir, il ne peut dire d'une façon déterminée et cohérente, ce que véritablement il souhaite et veut » (Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, IV).

Aussi l'action morale n'est-elle pas celle qui rend l'homme heureux, mais celle qui rend l'homme digne de l'être.

La véritable vertu est celle qui consiste à agir par devoir (et non par intérêt, ou seulement conformément au devoir).

D'où l'impératif catégorique (et non conditionnel) de la formule du devoir qui commande universellement : « Agis toujours d'après une maxime telle que tu puisses également vouloir qu'elle devienne une loi universelle.

» Quant à la morale du bonheur, elle ne peut s'exprimer par des préceptes de la raison, mais seulement par des conseils empiriques, relevant d'une nécessité hypothétique (conditionnelle) prescrivant des moyens (et non comme la vraie morale des fins). Enfin, il est possible non seulement de dissocier mais même d'opposer bonheur et morale.

Ceci dans une perspective issue de Freud : l'objet de la morale est de s'opposer à la satisfaction intégrale des besoins pulsionnels de l'homme (« Le bonheur n'est pas une valeur culturelle »).

La civilisation s'oppose à l'éros (Marcuse, Éros et civilisation, 1955). Position de la question.

Les doctrines eudémonistes ont assigné pour fin à la vie humaine la recherche du bonheur. Mais celui-ci a été entendu de bien des manières différentes.

Commençons donc par en préciser la notion. I.

Qu'est-ce que le bonheur? On peut d'abord distinguer une conception métaphysique qui identifie le bonheur avec la béatitude, et une conception empirique du bonheur. A.

— LA BÉATITUDE.

« Le but que l'on se propose expressément dans toutes les écoles de philosophie ancienne, aussi bien dans l'école stoïcienne que dans celle d'ÉPICURE ou de PLATON, c'est d'atteindre à la vie heureuse... Sans doute, les divers systèmes se distinguent par la façon de définir le souverain bien.

Tous le cherchent : mais, nulle part, il ne vient à l'esprit de le séparer du bonheur » (BROCHARD, Études de philos.

ancienne et de philos.. »

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