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Le souci de la vérité peut-il s'accommoder de la tolérance ?

Extrait du document

« Il faut donc ici vous interroger sur les rapports entre l'exigence de vérité et la tolérance.

En effet, tolérer, au sens premier c'est accepter ou même supporter ce que l'autre dit ou encore ce qu'il pense.

Ainsi, la tolérance semble laisser la place au discours, aux opinions des autres sans imposer nécessairement les siens.

Comment dans ces conditions peut-on à la fois être mû par une recherche de la vérité et tolérer tout ce que l'autre peut penser, même si cela est faux ? En effet, la vérité n'est pas multiple et suppose la négation et le dépassement de la multiplicité des opinions et des avis.

Rechercher la vérité, c'est refuser d'en rester au relativisme de l'opinion.

Le souci de la vérité implique donc qu'on accorde une valeur à la vérité.

Il faut se demander si la tolérance ne risque pas de mettre à mal la vérité en considérant que tout a une même valeur.

Tolérer, n'est-ce pas en effet, niveler les valeurs et, entre autre, la valeur de la vérité.

La vérité ne tolère pas l'erreur.

Mais alors, affirmer que l'exigence de vérité est incompatible avec le souci d'être tolérant, n'est-ce pas en dernière instance imposer une forme de dogmatisme ? Peut-on accepter l'intolérance au nom de la vérité ? A quelles conditions ? Cela ne peut-il pas être condamnable ? Il faudrait donc se demander s'il ne faut pas opérer une hiérarchie des valeurs.

En effet, si on fait de la tolérance une valeur, la vérité n'est-elle pas une valeur plus fondamentale ? Mais vous devez alors vous demander si la tolérance consiste simplement à revendiquer que tout se vaut.

En effet, la tolérance n'a-t-elle pas de sens qu'à partir du moment où elle est véritablement comprise comme un principe de raison qui repose sur l'idée du libre examen en vue d'une recherche de la vérité ? En d'autres termes, la tolérance ne suppose-t-elle pas une activité de la raison ? Il faut donc se demander si la tolérance ne suppose pas des limites.

Dans ces conditions, la vérité ne peut-elle pas en être une par exemple ? [Tout être humain a droit au respect, même celui qui se trompe ou qui ne se soucie pas de la vérité. Il faut tolérer le fait qu'il y ait des esprits moins puissants que d'autres.

L'intolérance nie la liberté.] Le respect de la personne fonde toute morale La vérité ne doit pas avoir une valeur absolue.

Penser détenir dogmatiquement la vérité peut conduire au fanatisme le plus aveugle.

La condition première de toute vie sociale harmonieuse est de reconnaître et respecter l'existence d'autrui.

Qu'il se trompe, il n'en demeure pas moins un être humain à part entière.

La morale du respect de la différence d'autrui doit primer sur la vérité.

Kant, lui-même, montrera que le respect dû à la personne humaine est l'impératif absolu de toute existence authentique juste et humaine. La personne est ce qui se distingue de la chose, comme la fin se distingue des moyens.

Tout être dont l'existence ne dépend pas de la libre volonté, mais de la nature, n'a qu'une valeur relative, c'est-à-dire en rapport avec autre chose que lui-même.

Les êtres naturels sont des choses.

Les êtres raisonnables, c'est-à-dire capables d'agissements libres, sont des personnes, c'est-à-dire des fins en soi.

Ils ne peuvent servir simplement comme moyens, et par suite limitent notre libre activité, puisqu'ils sont l'objet d'un inconditionnel respect.

La personne est une fin objective, dont l'existence même est une fin en soi, qui ne peut être remplacée par aucune autre.

Étant fin en soi, on lui doit un absolu respect.

La personne humaine est la seule valeur absolue existante, il n'y en a pas d'autres sur le plan pratique.

L'impératif catégorique pour toute volonté humaine repose donc sur le principe que : "La nature raisonnable existe comme fin en soi." C'est ainsi que nous devons nous représenter notre propre existence ainsi que celle d'autrui, et ce principe doit sous-tendre toutes nos actions.

La moralité, soit l'usage de la raison dans le domaine pratique, repose par conséquent sur la maxime suivante : "Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen." Il ne faut pas oublier que l'on est soi-même faillible Même les plus grands génies se sont trompés.

Ils ne sont pas des dieux, mais des êtres humains.

En tant que tels, ils doivent reconnaître, d'une part, qu'ils ne possèdent pas le savoir absolu, et, d'autre part, que. »

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