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Le siècle de Victor Cousin : l’éclectisme

Publié le 12/03/2022

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cours d’un nouveau voyage en Allemagne, sur dénonciation de la police française, il est emprisonné trois mois à Berlin. Hegel s’emploie à le faire sortir. Il se consacre alors à des éditions de textes (Descartes, Proclus), à des traductions (Platon). Après 1830, il est conseiller d’État, membre très influent du Conseil royal de l’instruction publique, directeur de l’Ecole normale, président du jury d'agrégation de philosophie, pair de France et neuf mois ministre de l’instruction publique. Défenseur de la laïcité de l’enseignement, il rencontre une violente opposition des milieux cléricaux, quand, par exemple, il fait nommer agrégé Adolphe Franck qui était de religion israélite. Sous la IIe République, il ne peut empêcher la loi Falloux ; il est révoqué par le gouvernement du prince-président et il voit supprimé dans les lycées l’enseignement de la philosophie auquel il avait apporté tous ses soins, par une commission où siégeaient des philosophes comme Ravaisson et des savants comme Leverrier. Il se retire dans une opposition passive mais nette et se consacre à des études littéraires, en particulier sur les femmes dans la société du xvne siècle (Jacqueline Pascal, Mme de Longueville). Il meurt à Cannes en 1867. Victor Hugo a laissé un portrait sympathique ( Choses vues} de son collègue, érudit, éloquent, actif. Sans doute fut-il autoritaire, tranchant, mais, semble-t-il, sans injustice délibérée et même avec bonté quand il reconnaissait du talent à de jeunes professeurs. L’administrateur fait un travail considérable, il soutient la loi Guizot sur l’enseignement primaire dont il est le rapporteur, il organise (ou réorganise) l’enseignement de la philosophie dans les lycées, en fixe le programme qu’il fait rédiger par Laromiguière et Jouffroy. Il publie d’importantes enquêtes sur l’enseignement en Allemagne et dans les Pays-Bas. Comme ministre, il crée l’enseignement primaire supérieur, réglemente pour en améliorer le niveau les enseignements primaire, secondaire, supérieur. Il est, en France, à l’origine des recherches d’histoire de la philosophie, et de l’édition critique de textes modernes (Pensées de Pascal, éditées par Faugère). Alors comment comprendre un tel mépris, une telle partialité à son encontre ? Va-t-on lui reprocher sa docilité envers les pouvoirs ? Rappelons qu’il fut deux fois révoqué pour ses idées libérales, spus Louis XVIII et sous Napoléon III, et même emprisonné plusieurs mois en Prusse. Cela est-il arrivé à beaucoup d’autres philosophes «engagés»? Sous la monarchie de Juillet, il est resté fidèle à ses convictions, non sans risques

« Le siècle de Victor Cousin : l'éclectisme Sans contestation, Victor Cousin est historiquement la figure dominante de la philosophie en France au x1xe siècle.

Mais ce philosophe « engagé » est aussi le plus décrié, attaqué à la fois sur sa gauche (le socialiste Leroux) et sur sa droite réactionnaire et cléricale (Maret).

Le pamphlet de Taine (Les Philosophes fran­çais, 1857) le fait passer pour un simple rhéteur et son œuvre est très généralement dépréciée au xx siècle.

Le fils d'un pauvre typograp�e parisien fait de très brillantes études qui le condui­sent à l'Ecole normale où il exerce un grand ascendant.

Il devient très jeune un philosophe célèbre comme suppléant de Royer-Collard (1815).

Au cours d'un yoyage en Allemagne en 1817, il rencontre Schelling et Hegel.

A cause de ses idées libé­rales, il perd sa place de professeur à la Sorbonne en 1820 ; au e. »

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