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Le sentiment amoureux n'est-il que l'expression de ma nature biologique

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« En recourant au mythe pour figurer, plus qu'expliquer, les racines métaphysiques de l'amour, Platon, par exemple, exprime à quel point le désir révèle à celui qui désire ses manques constitutifs.

Mais, en même temps, l'érotisme marque le refus humain de réduire l'activité biologique de reproduction à sa pure naturalité.

Par le désir amoureux, l'espèce humaine manifeste à nouveau son inaptitude à être satisfaite d'elle-même.

L'amoureux, en cherchant sa «moitié», vise certes à combler un manque, mais, paradoxalement, ce qu'il redoute, c'est de se suffire à lui-même. Suivant en cela l'inspiration du psychanalyste Jacques Lacan, on pourrait dire que l'amour consiste non seulement à demander à l'autre ce qu'on n'a pas, mais à obtenir de lui ce qu'il n'a pas lui-même.

L'amour est cette expérience contradictoire dans laquelle on veut être aimé pour soi-même tout en refusant d'être suffisant à soi-même – et dans laquelle, parallèlement, on aime l'autre pour ce qu'il est, tout en aspirant à ce qu'il nous élise pour le métamorphoser. Contrairement à ce que l'expérience de l'amour peut donner à penser à celui qui en voit la cause dans l'objet aimé, la pulsion érotique révèle d'abord des aspirations profondes chez celui qui l'éprouve.

Elle n'est pas réductible à une excitation externe que la satisfaction viendra supprimer.

La psychanalyse nous montre ainsi que la manifestation des pulsions obéit à des mécanismes plus complexes que la simple alternance entre apparition et disparition par le jeu de la satisfaction.

Nos pulsions ne disparaissent pas, tout au plus se métamorphosent-elles sous l'effet de nos censures. Introduction : L'amour est ce sentiment qui remplit de joie l'individu en raison de l'existence d'une cause extérieure.

Or l'amour est désir de l'autre dans une union à la fois spirituelle et biologique.

C'est en ce sens que l'on peut parler de désir et d'amour ou plus exactement de pulsion érotique.

En ce sens, on peut parler d'Eros en tant que pulsion libidineuse et Agape en tant qu'amour spirituelle.

Si cette distinction existe, est-elle fondée ? En effet, y a-t-il lieu de distinguer entre l'amour et la pulsion érotique ? Ou l'amour n'est-il pas simplement le masque psychologique d'une réalité pulsionnelle sous-jacente et tirant son origine dans l'inconscient ? Si l'amour n'est qu'illusion ou ce seul désir pulsionnel (1 ère partie) est-ce à dire que le seul amour se situe dans le refus ou au-delà de la pulsion (2nd partie), ne peut-on pas concevoir une dialectique de l'amour et du désir comme union biologique et spirituelle, donc transcendante comme amour physique et métaphysique (3ème partie). I – La réalité de la pulsion et l'illusoire amour a) Chez l'homme, on peut définir deux pulsions fondamentales de l'homme à savoir Thanatos c'est-à-dire une pulsion de destruction et finalement une pulsion de mort ; l'autre étant Eros pulsion de conservation.

Et c'est en ce sens que prend sens cet amour comme application de ce désir de conversation, non seulement conservation de soi mais aussi par une ruse de la nature, conservation de l'espèce.

Ainsi, comme le note Freud cet idée d'amour et d'union entre deux êtres afin de reproduire cette unité mytho-métaphysique relève d'un fantasme infantile œdipien, rejeton de la possessivité de « Sa Majesté le bébé », c'est-à-dire une tentative névrotique pour reconstituer l'unité avec l'image de la mère afin de surmonter la séparation et la castration. b) Or c'est bien ce que l'on peut voir lorsque Freud analyse dans « la dynamique du transfert » et « observations sur l'amour du transfert », on peut voir une relation de synonymie entre la logique du transfert et celle de l'amour dans la mesure où l'amour n'est en fait que le dépassement de la pulsion oedipienne de l'enfant.

Il ne s'agit pas de l'amour mais simplement d'une pulsion désirante de l'ancienne mère que l'on retrouverait dans une nouvelle femme. Le transfert est un déplacement du passé vers le présent qui en est l'image.

Il en est de même par ailleurs pour la haine.

Lors du transfert, le patient effectue des progrès, travaille avec zèle pour plaire et séduire.

Le transfert révèle la vérité latente des désirs et des affections anciennes : « tout individu, de par l'action concomitante d'une prédisposition naturelle et des faits survenus pendant son enfance, possède une manière d'être personnelle, déterminée, de vivre sa vie amoureuse, c'est-à-dire que sa façon d'aimer est soumise à certaines conditions, qu'il y satisfait certaines pulsions et qu'il pose certains buts.

» Il y a donc aussi un espoir libidinal.

Freud conclut alors : « Il est exact que cet état amoureux n'est qu'une réédition des faits anciens, une répétition des réactions infantiles, mais c'est là le propre de tout amour et il n'en existe pas qui n'ait son prototype dans l'enfance.

Le facteur déterminant infantile confère justement à l'amour son caractère compulsionnel et frisant le pathologique ».

Dans ce cas, on peut dire que l'amour n'existe pas par lui-même et n'est rien d'autre que la pulsion qui se transfère de la mère à la compagne. c) C'est en ce sens que l'on peut comprendre que l'amour n'est qu'un plus illusoire produit par notre psychisme afin de dépasser ce désir érotique.

L'amour est ce plus de l'imagination crée par la pulsion érotique.

Ce n'est donc qu'un autre nom que l'on donne à la pulsion érotique que l'on essaie de « romantiser ».

Il ne s'agit justement que de tromper l'homme sur le véritable sens de ce désir érotique.

C'est du moins ce que l'on peut retirer de la compréhension de Schopenhauer de l'amour dans sa Petite Métaphysique de l'amour.

Tout amour est floué : ce. »

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