Aide en Philo

Le progrès de l'humanité se traduit-il à un progrès technique ?

Extrait du document

« Il s'agit donc de vous demander ici s'il y a identité entre le progrès de l'humanité et le progrès technique.

On aurait tendance à voir le progrès technique comme la forme suprême du progrès, parce qu'il semble conduire à un progrès des civilisations.

On a tendance ainsi à penser qu'une civilisation est d'autant plus développée qu'elle possède tout un ensemble de moyens techniques.

Vous pouvez dans cette perspective vous interroger sur le passage des sociétés nomades aux sociétés sédentaires avec le développement de l'agriculture.

L'agriculture apparaît en effet comme le développement d'une réflexion et de moyens techniques.

On peut par ailleurs remarquer que les premières divinités que l'on trouve font référence à la terre (Cf.

Demeter par exemple).

Il faut que vous commenciez par le montrer.

A partir de là demandez-vous s'il ne peut y avoir d'autres critères du progrès.

Le progrès technique fait-il par exemple disparaître les inégalités, les injustices...Vous pouvez ici vous reporter au Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes de Rousseau dans lequel il montre que l'avancée de l'histoire ne fait que développer des inégalités.

Essayez alors de voir pourquoi.

Vous pouvez alors remarquer que le progrès technique n'est peut-être pas de même nature que le progrès moral.

Par exemple, vous pouvez vous demander si au moment de la révolution industrielle, le progrès technique n'a pas fait apparaître une nouvelle forme d'esclavage. [Les progrès de la technique permettent aux hommes de vivre mieux.

La technique a permis à l'homme d'améliorer infiniment les conditions matérielles de son existence et d'aller toujours plus loin dans la conquête de la nature.] Le marteau, comme la technique, n'a aucun pouvoir en soi Envahis par les outils et les machines, nous attribuons à la technique des pouvoirs qu'elle n'a pas.

Le marteau n'a aucun pouvoir tant qu'il n'est pas manié par un homme, et la question qui nous occupe revient donc à poser cette interrogation: utilisé pour planter un clou et construire une maison ou, au contraire, pour taper sur la tête de mon voisin, le marteau est-il toujours un progrès? La réponse semble évidente... La technique est un moyen de maîtriser la nature Depuis le XVI ième siècle, les hommes entendent conquérir la nature grâce aux nouvelles inventions techniques.

Ce projet est résumé par Descartes, lorsqu'il plaide en faveur d'une science pratique, qui permette à l'homme de se rendre «maître et possesseur de la nature». Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartes met au jour un projet dont nous sommes les héritiers.

Il s'agit de promouvoir une nouvelle conception de la science, de la technique et de leurs rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseurs de la nature ».

Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de la domination technicienne du monde. Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sa compréhension antérieure.

Dans le « Discours de la méthode », Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des siècles passés : la scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriation chrétienne de la doctrine d'Aristote. Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à la philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une « philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir sur l'agir.

Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendre le monde, d'en admirer la beauté.

La vie active est conçue comme coupée de la vie spéculative, seule digne non seulement des hommes, mais des dieux. Descartes subvertit la tradition.

D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance.

Avec le cartésianisme, un idéal d'action, de maîtrise s'introduit au coeur même de l'activité de connaître. La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophie. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles