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Le pouvoir des images contrarie-t-il ma liberté de penser ?

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« Analyse et problèmes : • L'image est une représentation perceptible d'un être, d'une chose, une réplique : peinture, photographie, film etc. Dans un sens psychologique, l'image est une représentation mentale, qui peut être liée à l'imagination. • L'image est nécessairement image de quelque chose, représentation de quelque chose.

C'est donc une médiation, et non un contact direct avec la chose représentée.

De là peut venir son éventuelle dangerosité et les critiques de l'image ont souvent recours à cet argument.

Est-ce de là que provient son « pouvoir » ? • Le pouvoir des images est leur capacité à produire un effet, leur capacité d'action sur les individus qui les regardent.

Il ne faudra pas oublier que l'effet peut être positif (effet d'information par exemple).

Mais puisqu'il s'agit de pouvoir, de capacité à influencer l'individu, on ne peut nier que cet effet peut être négatif. • Effet négatif en ce que l'influence de l'image prend le pas sur la liberté de penser.

Ce n'est plus l'entendement qui fait ses propres raisonnements et déductions, à partir de ses seules informations.

Le pouvoir affectif et émotionnel de l'image vient enrayer la rationalité. Ainsi, les images ont une influence sur notre pensée, influence affective et émotionnelle plus que rationnelle, et c'est en cela que consiste leur pouvoir.

Cependant, est-ce le pouvoir intrinsèque de l'image, c'est-à-dire cet effet incontournable d'influence sur l'individu, qui contrarie la liberté de penser ; ou bien leur pouvoir extrinsèque, c'est-àdire l'usage que l'on peut faire des images ? I – Le pouvoir des images : le sensible prime sur l'intelligible 1) Mode d'action de l'image • Le propre de l'image et son immédiateté sensible : elle s'adresse à un sens, la vue, sans nécessiter le recours à la pensée.

Le contenu de l'image nous est donc accessible sans faire appel à la réflexion, et cette immédiateté contrarie la liberté de penser, dans le sens où elle lui fait obstacle, la rend inutile. • C'est donc dans l'immédiateté sensible que réside le pouvoir des images.

Court-circuitant la raison, elles s'adressent de plus à l'affectif et non à la raison.

Leur effet repose sur l'émotion véhiculée et provoquée par l'image. D'où le fait qu'une image puisse convaincre davantage qu'un discours, qu'elles puissent séduire.

Le mode d'action intrinsèque de l'image repose donc sur l'absence de pensée. 2) Une critique philosophique de l'image • C'est en s'appuyant sur cette distinction entre le sensible et l'intelligible, et parce qu'il accorde une valeur supérieure à l'intelligible, que Platon dénonce le pouvoir de l'image. De plus, l'image est pour lui imitation, une copie et donc un mensonge.

Elle trompe donc notre pensée en nous donnant l'illusion de la vérité, alors que ce n'est qu'un substitut qui nous est montré.

C'est donc à la fois l'immédiateté sensible de l'image, et sa « médiateté », le fait qu'elle soit une médiation entre l'objet représenté et l'individu qui contrarie la liberté de penser. Transition : C'est le pouvoir intrinsèque des images que nous avons étudié ici, ce qui dans l'essence de l'image peut contrarier la liberté de penser.

Mais le pouvoir des images tient aussi à l'usage que l'on en fait, un pouvoir extrinsèque, qui est peut-être plus menaçant pour la liberté de penser. II – Pouvoir des images et manipulation 1) L'utilisation des images • La publicité ou la propagande politique sont de bons exemples de l'utilisation de l'image dans un but de persuasion. Il s'agit alors d'exploiter le propre de l'image (immédiateté sensible, effet affectif et émotif, imitation qui donne l'illusion de la réalité) pour en faire un véritable pouvoir d'influence. • Le pouvoir de l'utilisation des images peut être rapproché de celui de la rhétorique : il s'agit de persuader, en faisant appel à l'affect et non à la raison.

Si la liberté de penser est contrariée, c'est parce qu'il y a manipulation des mécanismes psychologiques humains. 2) L'image est déjà une pensée Cette manipulation n'est pas forcément volontaire, elle tient également au mode de diffusion et de présentation de l'image.

En effet, l'image implique une double sélection : • sélection d'une image parmi de nombreuses autres (c'est cette image-ci qui est diffusée) : non dans l'intention de nuire, d'influencer ou de manipuler, mais pour des raisons techniques, puisque toutes les images collectée au cours d'un reportage par exemple ne peuvent être montrées.

Mais c'est alors une vision partielle qui est présentée, et qui oriente notre pensée puisque celle-ci ne peut se fonder sur la réalité mais seulement sur un morceau de réalité. »

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