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Le hasard est-il une explication ?

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« Ici on appelle le hasard une cause imaginaire d'événements ou de phénomènes inexpliqués, alors le hasard n'explique rien, car on l'invoque là où la connaissance de la vérité ne peut se faire.

En ce sens, le hasard est un concours de circonstances imprévisible et surprenant.

Pourtant, la science a montré que ce qui nous apparaît inexplicable est en fait ce que nous ne parvenons pas encore à expliquer car les lois de la nature et des phénomènes physiques sont complexes.

Si le pot de fleur qui tue quelqu'un dans sa chute renvoie à un hasard, chaque événement (le pot qui tombe, la personne qui passe sous le balcon) renvoie à une causalité déterminée et une explication possible.

Dire que le monde est gouverné par le hasard, ce n'est pas dire qu'il n'obéit à aucune loi, mais qu'il obéit à des lois qui se rencontrent et se croisent sans qu'on puisse montrer la cause de cette convergence.

Mais surtout, les actions humaines peuvent-elles être guidées par le hasard ? Est-ce ma volonté se détermine au hasard, sans aucune réflexion, sans aucune détermination ? Car si le hasard est le principe de mes pensées et de mes actes, ces pensées sont arbitraires et mes actes ne sont pas ceux dont je suis responsable...

Ce qui est toute de même problématique, même si le fait d'être libre nous fait précisément échapper à la nécessité de la nature.

Se soustraite à cette nécessité, c'est peut-être se soumettre à une autre nécessité qui est celle de la raison et de la liberté. [La science moderne a intégré le hasard comme facteur d'explication.

L'aléatoire joue un rôle important au niveau microphysique.

Le hasard n'est pas le non-sens, il possède une certaine logique.] Le hasard comme principe physique Les physiciens ont depuis longtemps admis que le hasard jouait un rôle important au niveau microphysique. a) La science la plus moderne donnerait droit de cité, d'après certains, à la contingence.

Une partie du réel échapperait au jeu des lois naturelles.

L'hypothèse déterministe ne serait plus recevable à l'échelle de la microphysique.

Tandis qu'en mécanique classique la connaissance de la position et de la vitesse d'un mobile à l'instant t permet en principe de calculer la vitesse et la position d'un mobile à un autre instant, en microphysique on ne peut pas préciser simultanément la position d'un corpuscule et sa quantité de mouvement (la quantité de mouvement est le produit mV de la masse m du corpuscule par sa vitesse V). Heisenberg a montré que si Dx est l'erreur sur la position du corpuscule et Dp l'erreur sur la quantité de mouvement, il existe entre Dx et Dp une relation dite d'incertitude telle que Dx.

Dp ³ h. Le produit des deux incertitudes est au moins égal à la constante universelle h.

Cette « incertitude » ne fait pas obstacle au déterminisme macrophysique parce qu'elle est à cette échelle « noyé dans la statistique », parce que la macrophysique opère sur des phénomènes qui mettent en cause des milliards de photons ou d'électrons.

Mais le microphysicien est incapable de déterminer la trajectoire des corpuscules individuels.

Il ne peut préciser la position qu'en augmentant l'imprécision sur la quantité de mouvement et réciproquement.

Eclairer l'électron c'est troubler son mouvement en le bombardant avec des photons.

La position du corpuscule sera d'autant mieux précisée que la radiation lumineuse exploratrice aura une longueur d'onde plus courte, mais du même coup la fréquence est augmentée, donc l'énergie et la quantité de mouvement transmise au corpuscule étudié.

Le fait même de l'observation fait échec à l'observation du fait. Mais si la position ou la vitesse d'un corpuscule ne sont pas exactement déterminables dans l'état actuel de la science, cela ne veut pas dire qu'elles soient indéterminées en elles-mêmes.

Le fait qu'on ne puisse fixer à la fois la position d'un corpuscule et sa vitesse ne nous autorise pas à dire qu'il n'y a pas de causes qui déterminent cette position et cette vitesse.

On nous rétorquera qu'en l'absence de toute possibilité de vérification scientifique le déterminisme devient au même titre que l'indéterminisme une simple hypothèse métaphysique.

Mais le principe du déterminisme nous paraît au contraire lié à l'esprit scientifique qui ne saurait renoncer, sans se détruire lui-même, à affirmer qu'il existe des conditions nécessaires, des « raisons suffisantes » à l'apparition des phénomènes.

De grands esprits comme Langevin, Einstein, Plank n'ont pas cru devoir rejeter, à cause des difficultés de la microphysique, le principe du déterminisme.

De Broglie lui-même, après avoir soutenu que les incertitudes de Heisenberg sont « irréductibles », est devenu moins affirmatif : « La physique quantique restera-t-elle indéterministe ? ». La nature intègre le hasard Jacques Monod, dans Le Hasard et la nécessité, montre que, si les êtres vivants obéissent en partie à un programme biologique, le développement de la vie est aussi soumis au hasard.

On ne peut jamais savoir à l'avance comment sera l'enfant né de la rencontre de deux patrimoines génétiques, par exemple.

La biologie doit compter sur ce mélange de hasard et de nécessité.. »

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