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Le droit peut-il être indépendant de la morale ?

Extrait du document

« [Le droit est un concept qui transcende ou dépasse les hommes.

Il a donc un fondement naturel antérieur à toute société spécifique.

En cela, il ne tire pas ses principes de la morale.] Le droit doit présider à toute action Si le droit doit être distingué de l'action, si ce qui doit être se démarque nettement de ce qui est, c'est que le droit est la condition de notre liberté d'agir.

Selon Fichte, tout acte part d'un motif pour aboutir à un résultat: «Toute causalité est conditionnée par une conception antérieure».

Nous n'agissons jamais aveuglément, mais toujours en référence à un droit supposé. Le droit est la condition de la société Une communauté d'individus n'établit pas le droit en tant que tel.

Le droit originaire ou premier est ce qui permet la reconnaissance de notre relation à autrui.

Pour Fichte, le but du «contrat social» n'est pas de manifester notre moralité; il est la condition pour que la liberté d'autrui me révèle la mienne.

On n'a le droit de posséder que si l'on reconnaît ce même droit à autrui. Le droit a une fonction pédagogique Le rapport juridique entre les hommes révèle que le droit, bien qu'autonome, constitue - sans en dépendre - la base de la morale.

La loi, instituée par l'Etat, est le garde-fou contre toute violation du droit de chacun.

Selon Fichte, l'État est en droit de «tuer le meurtrier», car celui qui commet un meurtre est «civiquement mort». [Un droit dissocié de la morale n'est qu'une abstraction, voire une chimère.

Il n'est qu'un fait que l'on érige arbitrairement en droit.

Ce dernier doit être l'instrument de la morale.] Le droit est une convention sociale Il n'existe pas de droit, au sens contraignant ou restrictif du terme, en dehors d'une volonté humaine. Dans ce passage de La République, Glaucon, ami de Socrate prend la parole pour tenter de définir la justice.

Contre Thrasymaque qui vient de soutenir que la justice est naturelle et se confond avec la loi du plus fort, Glaucon pense, au contraire, que la justice résulte d'une convention. « Glaucon : - Ecoute ce que je me suis chargé d'exposer d'abord, c'est-à-dire quelle est la nature et l'origine de la justice. On dit que, suivant la nature, commettre l'injustice est un bien, la subir un mal, mais qu'il y a plus de mal à la subir que de bien à la commettre.

Aussi quand les hommes se font et subissent mutuellement des injustices et qu'ils en ressentent le plaisir ou le dommage, ceux qui ne peuvent éviter l'un et obtenir l'autre, jugent qu'il est utile de s'entendre les uns les autres pour ne plus commettre ni subir l'injustice.

De là prirent naissance les lois et les conventions des hommes entre eux, et les prescriptions de la loi furent appelées légalité et justice.

Telle est l'origine et l'essence de la justice.

Elle tient le milieu entre le plus grand bien, c'est-à-dire l'impunité dans l'injustice, et le plus grand mal, c'est-à-dire l'impuissance à se venger de l'injustice.

Placée entre ces deux extrêmes, la justice n'est pas aimée comme un bien, mais honorée à cause de l'impuissance où l'on est de commettre l'injustice.

Car celui qui peut la commettre et qui est véritablement homme se garderait bien de faire une convention aux fins de supprimer l'injustice ou commise ou. »

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