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Le doute ruine-t-il la connaissance ?

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« Introduction : Le doute est une suspension du jugement, il consiste à ne pas accepter une connaissance.

Le doute peut être étendu à out ce qui tombe sous notre jugement, il peut être pris pour principe, et alors aucune connaissance ne résiste. Cependant, il est possible de trouver des principes de la connaissance qui résistent au doute, et alors, le doute ne ruinerait pas la connaissance. Quel genre de connaissance le doute ruine-t-il? N'y a-t-il pas des formes de connaissances qui résistent au doute? Problématique : Le doute suspend le jugement, toute connaissance étant un jugement, ne ruine-t-il pas la connaissance? I : Le scepticisme 1.

Il faut distinguer le doute philosophique du doute courant.

Le doute philosophique est une démarche volontaire et raisonnée, ce n'est pas le doute qui nous frappe par hasard et qui est enveloppée par une situation particulière.

Le doute courant vient d'une absence de connaissance, le doute philosophique est une démarche critique sur les connaissances.

Il consiste à ne pas donner son assentiment aux connaissances. 2.

Le scepticisme est le courant philosophique qui prend le doute comme principe.

Il généralise le doute à toute connaissance, et selon les sceptiques, il n'y a pas de connaissance qui résiste au doute, pas de connaissance absolue, toute connaissance offre une prise par laquelle on peut douter d'elle.

En érigeant le doute en système, le scepticisme montre donc que la connaissance ne résiste pas au doute. 3.

Pour critiquer la connaissance, le scepticisme porte le doute sur ses deux fondements : la raison et les sens. La raison est toujours sujette aux controverses, aux arguments contradictoire, il n'y a pas de raisonnement meilleur qu'un autre par ce qu'il n'y a pas de critère.

Sexstus Empiricus formule l'argument du « diallèle » : toute démonstration suppose un critère et tout critère suppose une démonstration, si bine que si l'on cherche un critère du raisonnement, on tombe dans un cercle logique.

D'autre part, les données des sens sont aussi sujettes aux critiques, par exemple : elles ne sont que les effets des choses sur notre corps, pas les choses mêmes, peut être que l'on rêve... Le scepticisme absolu des pyrrhoniens et de leurs disciples n'est pas un point de départ mais une conclusion –la conclusion d'échec- au terme de l'aventure du savoir. Enésidème avait groupé les arguments sous dix titres ou « tropes que Sexus Empiricus réduisit à cinq.

Il faut connaître ces arguments qu'on retrouve chez Montaigne, chez Pascal et chez Anatole France. (a) La contradiction des opinions. Les sophistes grecs frappés par la contradiction des opinions des philosophes (par exemple : Héraclite disait que le réel n'est que changement, alors que Parménide niait le changement) aboutissent à la conclusion pessimiste que la vérité (qui devrait être universelle) est inaccessible.

Les sceptiques ont été parfois de grands voyageurs qui, à force d'avoir vu les gens les plus divers professer des opinions contradictoires, adopter des valeurs différentes, ne croient plus à rien.

Pyrrhon avait par exemple accompagné le conquérant Alexandre dans un grand nombre de ses expéditions.

Montaigne avait visité l'Allemagne, l'Italie, mais avait surtout dans sa « librairie » voyagé parmi des systèmes philosophiques innombrables et tous différents.

Pascal reprend les thèmes de Pyrrhon et de Montaigne : « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà.

» (b) La régression à l'infini. Une vérité ne peut pas être acceptée sans preuves comme telle car il n'existe pas un signe du vrai « comparable à la marque imprimée sur le corps des esclaves et qui permet de les reconnaître quand ils sont en fuite.

» Mais si je propose une preuve pour une affirmation, le sceptique me dira « Prouve ta preuve ».

ainsi la preuve qu'on apporte pour garantir l'affirmation a besoin d'une autre preuve et celle-ci d'une autre à l'infini. Pour connaître la moindre chose je suis d'autre part contraint de remonter à l'infini, c'est-à-dire de mettre ce donné en rapport avec une infinité d'autres faits.

Car chaque chose est relative à toutes les autres et pour connaître le moindre objet il faudrait connaître son rapport avec tout l'univers.

Nous ne connaissons le tout de rien, ce qui revient à ne connaître rien du tout. (c) La nécessité d'accepter des postulats invérifiables. Ne pouvant remonter de preuve en preuve à l'infini, l'esprit accepte toujours sans démonstration un point de départ qui est une simple supposition et dont la vérité n'est pas garantie. (d) Le diallèle (les uns par les autres).. »

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