Le développement technique est-il un progrès culturel ?
Publié le 08/08/2022
Extrait du document
«
Le développement technique est-il un progrès culturel ?
On admet communément que le développement technique est un
progrès culturel.
Cela due a que dans un aspect, on conçoit la technique
comme un moyen ou la façon de mieux utiliser un outil.
Cela ferait
évoluer et progresser notre culture ; la culture au sens individuel
d'acquisition des connaissances, groupale avec le sentiment
d'appartenance et d’acceptation de ces connaissances et finalement
anthropologique, qui définit l’humanité par opposition à l’animalité, à la
naturalité.
Le progrès peut avoir différentes connotations ; du point de
nos capacités intellectuelles, physiques, morales, technologiques,
scientifiques etc… mais il désigne sans distinction d’une connotation, une
avancée ou une évolution.
La culture permet de créer un monde en nous
libérant des contraintes naturelles en transformant un monde à l’image
des intentions humaines, qui aux yeux de notre société occidentale
actuelle, a une connotation positive et pourtant est considéré comme un
progrès culturel.
Cependant, le développement technique amène à une
élimination et destruction progressive de la nature.
La technique peut
être aussi définie comme la capacité de transformation permanente de
la nature.
D’autre part on a le progrès lequel n’est pas nécessairement
positif, mais au contraire négatif, entraînant un éloignement avec la
nature d'où notre culture aura base.
Autrement dit; l'essai d’évolution
ambitieuse de la nature ne trouve donc pas l’idéal de progression dans
la morale et éthique de l’homme.
En conséquence, la transformation de
la nature ne permet pas le progrès culturel mais au contraire, son recul.
C’est la raison pour laquelle cette
objection conceptuelle pose un problème.
Le développement des
techniques est un éloignement de la nature et une augmentation des
moyens ; à la fois dans l’aspect de la puissance et dans leur quantité.
Mais est-ce vraiment un progrès au sens d’une avancée vers un état
meilleur qui concerne la culture en général ? En d’autres termes, le
développement technique est-il un facteur de progression ou de
régression culturelle ?
Nous verrons tout d’abord que la technique et l’éloignement de la
nature est un facteur de progrès pour l’homme, sa société et pourtant
sa culture.
Néanmoins le développement vise ne pas avoir une fin, et
donc on peut avoir un autre point de vue et dire que la technique n’est
pas en elle-même synonyme de progrès et elle est une marque de
redressement culturel.
Pour enfin remettre en question si l’évolution
technique ne peut prendre la forme d’un « progrès » véritable que si elle
est encadrée avec des règles morales et éthiques pour devenir ainsi
responsable.
Dans un premier temps, on peut penser que le développement
technique est lié au progrès en considérant la technique comme savoirfaire, un moyen qui nous fait évoluer culturellement et le progrès
comme l’expansion ou l'accroissement de la technique.
Ce dernier est
donc synonyme d’avancé ou d’évolution.
Le développement de la
technique entraîne aussi un développement des technologies, ce qui se
traduit par augmenter leur nombre et leur puissance.
Il s'agit de
permettre la division du travail, qui à son tour permet la spécialisation
et une plus grande efficacité.
Mais ceci est une nouveauté, ou c’est
quelque chose d'inné dans l’être humain ?
Historiquement, l’apparition des premiers outils depuis l'âge de
pierre ou de bronze, commence à marquer un progrès dans le
développement de l’espèce humaine.
L'humain a cessé de se considérer
comme un simple animal et se différencie d’eux avec la capacité de
fabrication et d’utilisation d'outils artificiels créés par la technique qui
permettent, depuis le début de la civilisation, la survie d'elle-même.
Cela peut être mis en évidence dans le Protagoras de
Platon, où est évoqué “Le mythe de Prométhée”.
Ce mythe traite
l’origine de la technique ou Prométhée et Épiméthée (en grec cela
signifie « qui réfléchit après coup », que c’est une forme d’étourderie)
distribuent les ressources de la terre entre les différentes espèces
biologiques.
À cause des erreurs d'Épiméthée, les gens se sont
retrouvés démunis et sans aucune ressource.
Pour corriger cela,
Prométhée a volé le feu aux dieux et l'a donné aux humains.
Le feu est
un symbole d'intelligence et c’est grâce à cet élément que les hommes
ont pu se chauffer et cuire leur nourriture.
Ainsi ils ont commencé à
fabriquer des outils pourtant à se développer et parfaire leurs
techniques.
Ce progrès est la condition nécessaire pour une survie
biologique.
Pourtant nous pouvons dire que l’homme n’est pas le mieux
doté naturellement, cela produit de l’erreur de Épiméthée, alors la survie
de l’espèce humaine n’est pas le résultat de qualités naturelles.
La
notion de culture apparaît en ce moment, car elle implique un certain
travail exercé sur une nature donnée, une transformation de la nature
susceptible de produire des propriétés nouvelles, dans ce cas des outils.
La civilisation, grâce au développement technique, progressera dans un
niveau culturel de formation d’éducation qui nous donne accès à
l'immensité de possibilités de transformation de la nature, pourtant de
progrès.
La technique est donc plus qu’une « capacité », ou une «
qualité » naturelle, elle est proprement un « pouvoir ».
La culture se
transmet par héritage, elle désigne les attitudes, les croyances, les
mœurs et les valeurs acquises qui sont transmises par l’éducation d’une
personne à une autre ou d’un groupe à ses successeurs.
Cela permettra
une civilisation de la population et fera que la société ne disparaisse
jamais.
C’est de sortir de la logique de la survie qui, en elle-même, nous
conduit à la mort.
Ainsi, les inventions techniques sont un soutien de la civilisation et
sa culture, elles se transforment en un stimulant et se rendent
indispensables.
En ce sens, le développement technique arrache
l’animalité primitive, la barbarie de l’homme et se montre comme un
progrès culturel dans notre capacité de découvrir et savoir faire des
nouvelles choses pour améliorer la qualité de vie.
Cependant dans cette
vision de développement technique, sans elle l’homme ne serait point
homme, quand l’homme aussi a un sentiment inné d’évolution, ce qui
peut générer une contradiction.
Peut-être que l'inconscient est un pilier
dans la formation du chemin envers le progrès mais par conséquent,
non reconnue.
Cela montrerait que l’homme a une faculté
autodéterminée envers le progrès.
Certainement, la technique permet à l’homme de
modifier la nature et d’améliorer ainsi ses conditions de vie.
L’homme,
distinct de l’animal, à la faculté de se perfectionner et pourtant, utiliser
les ressources d’une façon plus rationnelle et consciente pour son
évolution.
De cette façon l’homme rentre à modifier son entourage selon
ces nécessités en assurant une survie mais aussi en améliorant sa
qualité de vie.
Dans un monde où la technologie est en constante
évolution, chacun est encouragé à se développer et à acquérir de
nouvelles compétences et ce développement emporte inconsciemment
le changement et modification parfois irrémédiable de la nature.
Si la
culture est le soin des choses, alors il faut reconnaître que le
développement de la technologie apporte une attention particulière au «
capital humain » et à la vie de l’homme.
Effectivement,
Descartes parle de la maîtrise de la Nature dans la dernière partie
(sixième partie) de son Discours de la Méthode Il rappelle que les
connaissances peuvent être utiles à l’homme et à la vie, c’est une
certaine idée du progrès car le progrès est possible grâce à la
connaissance.
Grâce à de nouveaux outils, machines, et savoir-faire,
l’industrie produirait les biens nécessaires au bonheur en plus grande
quantité et plus efficacement.
Il montre que le développement technique
permet à l’Homme de « se rendre comme maître et possesseur de la
nature ».
L’auteur incite et montre l’importance du progrès de la
médecine, ici le “maître et possesseur de la nature” voit dans les
sciences un intérêt pratique et envisage une réorientation de la
connaissance scientifique vers une nouvelle fonction.
Il pense que les
résultats scientifiques pourront permettre d’améliorer les conditions
d’existence de l’humanité en prévoyant une science qui vise l’efficacité
technique qui permettrait donc de de guérir les nombreuses maladies
présentes à son époque.
L’amélioration de la santé est pour Descartes
un facteur fondamental du progrès moral de l’humanité, attachée par la
misère et la maladie.
Mais pour lui c’est Dieu seul qui agit véritablement
sur la nature et est maître et possesseur de cette même nature.
C’est
pour ça que montre plutôt une image ambigüe de notre conquête de la
nature, il s’agit seulement de devenir “comme” maîtres et possesseurs
de la nature, c’est-à-dire d’agir sur la nature pour mieux y vivre.
Autrement dit, l’homme peut chercher à dominer la nature, il peut
simuler ou essayer cette conquête, mais cette connaissance sur le
monde sera toujours incomplète.
Cependant, le développement culturel s'éloigne de la nature,
transformant la nature en outils qui nous permettent de conserver et
d'accumuler la sagesse.
En ce sens, la culture s'éloigne de la sauvagerie
de la nature, créant une société dans laquelle les individus peuvent se
développer et rester sages.
Dans cette vision culturelle, cependant, nous
pouvons voir comment, grâce à la technologie développant des outils et
des instruments, l'espèce humaine et l’homme peuvent progresser en
tant que société, c'est-à-dire en tant que culture, en transformant la
sauvagerie et la barbarie en sagesse.
Ainsi, la technique serait
synonyme de progrès dans tous les sens du mot.
Si la transformation de
la nature nous fait nous éloigner de celle-ci, alors développer la
technique nous permet de progresser culturellement.
Cependant, cette
analyse, qui trouve une progression dans la culture en transformant la
nature repose sur un grand présupposé, celui de la destruction de la
nature et la destruction de la société.
Mais si la transformation amène à
une destruction de la nature, alors le progrès est limité et on régresse
dans notre société.
Dans un monde où la transformation du naturel en
artificiel nous fait progresser, celle-ci se voit remplacée par une
destruction de la nature et une régression sociale.
Comme on l'a vu avec antériorité, le concept de progrès est
étroitement lié au concept d'amélioration, et il est étroitement lié au
concept d'augmentation.
Mais si les capacités techniques s'améliorent,
du moins dans les sociétés déjà engagées dans la voie dite du
"développement", alors il n'est pas certain que ce soit toujours pour le
mieux.
Il semble que la culture dans ce sens définit la nature humaine
comme l'opposé de la nature animale, l'opposé de notre naturalité Loin
de la nature.
On peut d'abord imaginer que la capacité de surpasser la
nature n'est qu'humaine.
Donc un homme qui s’oppose à la nature reste
lointain et distant de celle-ci et conduit à une tyrannie sur lui-même et
sur la nature.
Mais la capacité de surpasser la nature pourrait-elle
conduire l'homme à une tyrannie sur la nature et sur lui-même ?
Nous avons donc vu que le développement technique permet un
progrès, dans les conditions de vie par exemple, mais cela trouve ses
limites dans les possibilités de réalisations des fabrications et les lois de
la physique.
Mais, est-ce que le développement technique induit
seulement un progrès positif ? Est-il toujours bénéfique à l’Homme ? Le
développement technique peut acquérir une connotation négative et
montrer que, contrairement à ce que l'on croyait, il n’y a pas un progrès
culturel.
Peut-être le fait de vivre en communauté et avoir une culture
nous permet de progresser comme espèce à l'aide des outils, mais cette
vision du développement technique on ne note pas un progrès comme
culture ou civilisation, mais au contraire c’est plutôt un développement
individuel.
En effet, la technique n’est pas synonyme de progrès car la
capacité de dépassement de la nature conduit l’humain à une tyrannie
sur la nature et sur lui-même et aussi produit le redressement de la
culture.
L'homme est peut-être plus puissant, mais cela s’est produit
grâce à l’efficacité et rapidité de l’action de la technique car, en
conséquence, il est moins compétent et moins libre.
Il n’est plus capable
d’agir par lui-même sans le secours apporté par les objets techniques.
Dans ce contexte, la première partie
de Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les
hommes (1755), Rousseau met en évidence un paradoxe essentiel à la
base de notre utilisation de la technique : la technique augmente notre
efficacité de production mais réduit notre force physique car ce ne sont
plus nos corps qui font le travail, mais les objets que nous utilisons.
La
technique est associée à un certain niveau de confort, car elle nous évite
d'y mettre trop d'efforts, mais cette personnalité positive a un effet
négatif, car en m'appuyant sur l'outil, je ne développe pas ma force
physique et c’est là qu’est la différence entre le progrès et le
développement technique.
En d'autres termes, l'homme a la....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le développement technique est-il un progrès ou un danger ?
- Le développement matériel et technique de la civilisation favorise-t-il nécessairement le progrès moral ?
- Le développement technique peut-il être un facteur d'esclavage ? plan indicatif
- Sujet: Le progrès de l'humanité se réduit-il au progrès technique ?
- Jonas: Le progrès technique transforme-t-il les questions morales ?