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Le désir n'est-il pas nécessairement passif ?

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« VOCABULAIRE: DÉSIR : Tension vers un objet que l'on se représente comme source possible de satisfaction ou de plaisir.

Comme objet, c'est ce à quoi nous aspirons; comme acte, c'est cette aspiration même. Le désir se distingue de la volonté, qui n'est pas un simple mouvement mais une organisation réfléchie de moyens en vue d'une fin.

Le désir peut aller sans ou contre la volonté (un désir, par exemple, que je sais interdit et que je ne veux pas réaliser); la volonté peut aller sans le désir (la volonté d'ingurgiter un médicament quand, pourtant, je ne le désire pas). Finalement, on peut dire que vouloir, c'est désirer au point d'agir effectivement pour atteindre ce qu'on désire.

Ce qu'on veut, c'est toujours ce qu'on fait, de même que ce qu'on fait, c'est toujours ce qu'on veut.

On peut finalement considérer la volonté comme une espèce de désir, c'est-à-dire comme le désir dont la satisfaction dépend de nous. NÉCESSAIRE: Est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas être, ou être autrement.

S'oppose à contingent. Sur le plan logique, est nécessaire ce qui est universellement vrai, sans remise en cause possible. L'homme, être de désir L'existence humaine est-elle structurée par le manque ? Le désir se révèle à nous par l'intermédiaire d'une expérience aussi douloureuse qu'irrécusable : celle du manque de quelque chose que nous ne pouvons espérer trouver qu'en dehors de nous.

Comme si l'être humain, quelle que soit la richesse de sa vie intérieure, peinait nécessairement à trouver en lui-même ce qui est pour lui l'essentiel. L'existence humaine n'est donc pas, en tout cas, réductible à la présence à soi d'une conscience autarcique.

Elle est structurée par le manque, et donc grevée d'imperfection.

Si « je désire, c'est-à-dire qu'il me manque quelque chose », souligne Descartes dans la IIIe Méditation métaphysique, cela prouve bien en effet que « je ne suis pas tout parfait ». Mais l'âme, ou l'esprit humain, ne peuvent-ils raisonnablement espérer que ce qui leur manque puisse leur être rendu durablement accessible ? Et ne peut-on espérer qu'en atteignant ainsi à la satisfaction, l'homme ne s'élève à un plus haut degré de perfection ? La vie prend toute sa valeur, si l'on en croit Platon, dans la mesure même où l'inquiétude d'un désir inextinguible fait progresser le sujet désirant, « d'un seul beau corps à deux, de deux beaux corps à tous les beaux corps, et des beaux corps aux belles occupations, et des occupations vers les belles connaissances » (Platon, Banquet 211c).

Une vie bien remplie est donc une vie qui sait de quoi elle man que, et s'en met résolument en quête.

Au terme de ce parcours ascendant, l'âme pourrait espérer atteindre à « la science du beau lui-même », et ainsi contempler « la beauté en elle-même, celle qui est divine, dans l'unicité de sa Forme » (ibid., 211e).

A ce stade, conclut Platon, « se situe le moment où, pour l'être humain, la vie vaut d'être vécue » (ibid., 211d). Peut-on voir dans le désir l'essence de l'homme ? Certes, aux yeux mêmes de Platon, rares sont les âmes susceptibles de se détourner des jouissances sensibles, pour se soumettre à un désir qui les oriente irrésistiblement en direction des réalités « vraies », c'est-à-dire intelligibles. Mais au-delà de ce cas de figure exceptionnel, on peut cependant se demander si ce n'est pas toute existence humaine qui doit être pensée comme foncièrement désirante.

Spinoza donne précisément au désir cette signification essentielle.

Toute chose, selon lui, s'efforce en effet de persévérer dans son être, et n'a même pas d'autre essence que cet effort (conatus, en latin) lui-même.

Or le conatus, si on le rapporte à l'esprit seul, définit la volonté.

Mais, rapporté à la fois à l'esprit et au corps, comme il convient dans le cas de l'homme, il doit être déterminé comme appétit.

Pour autant qu'on se refuse à réduire l'homme à son âme seule, c'est donc bien l'appétit qui se trouve être « l'essence même de l'homme, de la nature de qui suivent nécessairement les actes qui servent à sa conservation » (Éthique, IIle partie, IX, scolie). LE « CONATUS » OU EFFORT DE L'ÊTRE. Rien ne va au néant.

Le nihilisme est absurde : « Nulle chose ne peut être détruite, sinon par une cause extérieure » (Éthique, III, P.

4). L'essence d'une chose est une manifestation limitée de l'essence de la Cause de soi, qui est puissance infinie : « Tant que nous considérons seulement la chose elle-même, et non les causes extérieures, nous ne pouvons rien trouver en elle qui puisse la détruire » (ibid.). De là découle la proposition 6, justement célèbre: « De par son être, chaque chose s'efforce de persévérer dans son être » L'être est désir d'être. « Cet effort, rapporté à l'esprit seul, s'appelle volonté ; mais quand il se rapporte à la fois à l'esprit et au corps, il s'appelle tendance (appetitus) ; la tendance n'est donc rien d'autre que l'essence même de l'homme ; de cette essence découlent nécessairement les actes qui servent à sa conservation; et ainsi l'homme est déterminé à les faire.

De plus, entre la tendance et le désir (cupiditas) il n'y a nulle différence, sinon que le désir se rapporte généralement aux hommes dans la mesure où ils sont conscients de leurs tendances et c'est pourquoi on peut donner la définition suivante : Le désir est la tendance accompagnée de la conscience de cette même tendance.

Ainsi il est établi que nous faisons effort en vue de quelque chose, la voulons, tendons vers elle, la désirons, non pas parce que nous jugeons qu'elle est bonne : au contraire, nous jugeons qu'une. »

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