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Le désir est-il seulement créateur d'illusion ?

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« [Le désir ne crée que des illusions, et c'est pourquoi le bon sens nous dit qu'«il ne faut pas prendre ses désirs pour la réalité».

Désirer, c'est croire qu'un objet quelconque est capable de combler le manque que je ressens.

Or, aucun objet particulier ne saurait satisfaire le désir.

Donc, le désir se condamne à ne viser que des illusions.] Le désir est à l'origine des illusions religieuses Le désir, c'est d'abord, selon Freud, le désir infantile et oedipienne d'être protégé et aimé.

Ainsi crée-t-il l'illusion religieuse d'un Père aimant et protecteur.

La religion a une fonction consolante parce qu'elle offre la perspective d'un au-delà dans lequel le désir trouvera sa satisfaction.

Mais elle répond aussi au besoin de protection et d'amour de l'homme par l'image d'une Providence bienveillante sous la forme de Dieu le Père : « Nous le savons déjà : l'impression terrifiante de la détresse infantile avait éveillé le besoin d'être protégé –protégé en étant aimé- besoin auquel le père a satisfait : la reconnaissance du fait que l'homme s'est cramponné à un père, à un père cette fois plus puissant.

L'angoisse humaine en face des dangers de la vie s'apaise à la pensée du règne bienveillant de la Providence divine.

» Ainsi, donc, pour Freud, la religion est une illusion engendrée par le désir et c'est de l'image paternelle que provient l'idée de Dieu. « Représentons-nous la vie psychique du petit enfant.

[...] La libido suit la voie des besoins narcissiques et s'attache aux objets qui assurent leur satisfaction.

Ainsi la mère, qui satisfait la faim, devient le premier objet d'amour et certes de plus la première protection contre tous les dangers indéterminés qui menacent l'enfant dans le monde extérieur ; elle devient, peut-on dire, la première protection contre l'angoisse. La mère est bientôt remplacée dans ce rôle par le père plus fort, et ce rôle reste dévolu au père durant tout le cours de l'enfance.

Cependant la relation au père est affectée d'une ambivalence particulière.

Le père constituait lui-même un danger, peut-être en vertu de la relation primitive à la mère.

Aussi inspire-t-il autant de crainte que de nostalgie et d'admiration.

Les signes de cette ambivalence marquent profondément toutes les religions [...].

Et quand l'enfant, en grandissant, voit qu'il est destiné à rester à jamais un enfant, qu'il ne pourra jamais se passer de protection contre des puissances souveraines et inconnues, alors il prête à celles-ci les traits de la figure paternelle, il se crée des Dieux, dont il a peur, qu'il cherche à se rendre propices et auxquels il attribue cependant la tâche de le protéger.

Ainsi la nostalgie qu'a de son père l'enfant coïncide avec le besoin de protection qu'il éprouve en vertu de la faiblesse humaine ; la réaction défensive de l'enfant contre son sentiment de détresse prête à la réaction au sentiment de détresse que l'adulte éprouve à son tour, et qui engendre la religion, ses traits caractéristiques.

» Freud. Pour Épicure, c'est la peur de la mort et le désir d'immortalité - désir vain par excellence - qui précipite l'homme dans la quête insensée de biens illusoires. Une métaphysique matérialiste va permettre de délivrer l'humanité d'une de ses plus grandes craintes : la crainte de la mort.

Les hommes ont peur de la mort.

Mais que redoutent-ils en elle ? C'est précisément le saut dans l'absolument inconnu.

Ils ne savent pas ce qui les attend et craignent confusément que des souffrances terribles ne leur soient infligées, peut-être en punition de leurs actes terrestres.

Les chrétiens, par exemple, imagineront que quiconque à mal agi et n'a pas obtenu le pardon de Dieu ira rôtir dans les flammes de l'enfer. La peur de la mort a partie liée avec les superstitions religieuses dont la métaphysique matérialistes nous libère.

De plus, si tout dans l'univers n'est fait que de matière, si nous, comme tous les êtres vivants, ne sommes que des agrégats d'atomes, lorsque nous mourons, ce ne sont que nos atomes qui se séparent, qui se désagrègent, ce n'est que notre corps qui se décompose, en un point d'abord (celui qui est blessé ou malade), puis en tous.

Dès lors, rien de notre être ne survit, il n'y a rien après la mort, « la mort n'est rien pour nous ».

Ceux qui pensent que la vie du corps, la pensée, la sensation, le mouvement viennent de l'âme, et que cette âme pourrait survivre après la mort du corps, ont tort.

Car l'âme elle-même est faite de matière, certes plus subtile, puisque invisible ; mais si elle n'est qu'un agrégat d'atomes, elle aussi se décompose lorsque la mort survient, et même, selon l'expérience la plus commune, il faut penser qu'elle est la première à se décomposer puisque le mort apparaît immédiatement privé de vie, de sensation, de pensée et de mouvement, alors que le reste de son corps semble encore à peu près intact et mettra plus de temps à commencer à se décomposer.

Aussi, la mort se caractérise bien en premier lieu par l'absence de sensation : « Habitue-toi à la pensée que le mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation, et que la mort est absence de sensation.

». »

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