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Le bonheur peut-il être la fin de notre action?

Extrait du document

« La poursuite du bonheur constitue une fin universelle de la nature humaine.

C'est ce que Pascal a vu très tôt dans ses Pensées : "Tous les hommes recherchent d'être heureux .

Cela est sans exception, quelques différents moyens qu'ils y emploient." .

Pourtant il est compliqué de définir explicitement ce qu'est le bonheur.

En effet, la plupart du temps on entend par bonheur la satisfaction absolue.

En fait, comme le dit Schopenhauer, le bonheur n'est qu'un état durable et constant de sérénité et de bien-être.

Or, le désir et sa recherche de satisfaction ne peut mener au bonheur, puisqu'il ne suppose pas un état durable.

De plus, comme le dit Kant, comment savoir ce que l'on veut réellement? Donc s'il est vrai que l'homme ne peut désirer son malheur, peut-il être sûr de vraiment contribué à son bonheur? Tout homme oeuvre pour son bien-être Le bonheur est un désir universel.

Personne en effet, ne peut souhaiter son propre malheur."Tous les hommes aspirent à la vie heureuse et au bonheur, c'est là une chose manifeste." Aristote, La Politique, 384-322 av.

J-C.

En effet, on ne voit pas un individu courir expressément à sa propre perte.

Comme le fait observer Pascal ou La Rochefoucauld, c'est l'amour-propre qui est à la base de nos actions, et tout ce que nous faisons a pour but de renforcer notre amour-propre et donc de contribuer à notre bonheur. On pourrait objecter qu'il existe des masochistes, qui cherchent à se faire mal, mais ils le font dans l'optique d'une certaine satisfaction.

En effet, c'est la douleur qui leur procure du plaisir même si cela peut sembler paradoxale. Le bonheur, alors sous-tend toutes nos actions, comme le dit encore Aristote : "nous choisissons l'honneur, le plaisir, l'intelligence ou toute vertu quelconque aussi en vue du bonheur."( Ethique à Nicomaque, I, 2 et 5). Dans l'Éthique à Nicomaque, Aristote conduit l'analyse de ce qui motive les actions humaines.

Chacun conçoit le bien et le bonheur d'après sa propre vie. Pour le plus grand nombre, le bonheur se définit par une vie de jouissance et de plaisirs ; on en trouve d'ailleurs souvent l'exemple parmi ceux qui gouvernent.

Pour un nombre plus restreint ("l'élite et les hommes d'action"), le bonheur est placé dans la récolte des honneurs et des louanges : tel est le but en général recherché par ceux qui font de la politique.

Il existe enfin un troisième type de bien, relatif à un tout petit nombre ("cette fin a davantage rapport avec ceux qui accordent les honneurs qu'avec ceux qui les reçoivent").

Ce vrai bien est individuel et inaliénable.

Ce ne sont ni les honneurs qui rassurent — où l'on cherche la reconnaissance de gens intelligents —, ni même la vertu.

Car on peut être vertueux et rester inactif toute sa vie ; ou, bien pire, endurer bon gré mal gré "les pires maux et les pires malheurs" : on peut être vertueux et terriblement malheureux.

Le souverain bien est un bien qui est recherché pour lui-même et non en vue d'autre chose (comme l'argent par exemple), il est tout à la fois moyen et fin. Seul le bonheur est en mesure de répondre à cette définition et Aristote le fait résider dans l'activité de l'esprit, partie la plus haute et la plus noble de l'homme, dont l'activité est plus durable et continue que tout autre action pratique.

Elle procure un plaisir certain, tant il est vrai qu'il y a plus d'agrément à vivre dans le savoir que dans l'ignorance, et enfin elle est indépendante, ne répondant que d'elle-même : sa finalité lui est immanente (elle ne dépend pas d'un résultat extérieur plus ou moins bon), et elle se nourrit du loisir à la différence de toutes les autres activités qui sont laborieuses. Le bonheur n'est pas dans la satisfaction immédiate du désir Pour Platon, dans le Gorgias, l'homme qui entend mener une vie de plaisir est comparable à un tonneau percé qu'il faudrait remplir : à peine satisfait le désir renaît et avec lui la souffrance.

Schopenhauer reprendra la même théorie. Chercher à satisfaire ses désirs, c'est alors bien plus se destiner à souffrir qu'à être heureux. De même ce qu'on nomme "bonheur" n'est pour Freud qu'une "satisfaction plutôt soudaine de besoins, et n'est possible par sa nature que sous forme de phénomène épisodique."( Malaise dans la civilisation, 1929) De plus, pour Kant, le bonheur est impossible à définir et personne ne peut réellement savoir ce qu'il veut et ce qu'il lui en coûtera pour atteindre un objectif, qui ne lui amènera pas le bonheur.

S'il était aussi facile de donner un concept déterminé du bonheur, la cause serait entendue depuis longtemps, "car ici comme là l'on pourrait dire que qui veut la fin veut aussi (nécessairement selon la raison) les moyens indispensables d'y arriver qui sont en son pouvoir.

Mais, par malheur, le concept de bonheur est un concept si indéterminé que, malgré le désir qu'a tout homme d'arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut.". »

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