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Le bonheur n'est-il qu'une chimère ?

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« Définition des termes du sujet: BONHEUR: De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage, chance).

État de complète satisfaction de tous les penchants humains. • Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet particulier.

• Dans les morales eudémonistes, le bonheur est la fin de l'action humaine.

Pour Kant, en revanche, c'est le respect de la loi morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur.

Car cette recherche est toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale. L'homme pense.

C'est pourquoi il pense au bonheur... • Le problème, tel que Pascal le pose, est le suivant : "Guerre intestine de l'homme entre la raison et les passions.

S'il n'avait que la raison sans passions...

S'il n'avait que les passions sans raison...

Mais, ayant l'un et l'autre, il ne peut être sans guerre, ne pouvant avoir paix avec l'un qu'ayant guerre avec l'autre : ainsi, il est toujours divisé, et contraire à lui-même. Cette guerre intérieure de la raison contre les passions a fait que ceux qui ont voulu la paix se sont partagés en deux sectes.

Les uns ont voulu renoncer aux passions, et devenir dieux; les autres ont voulu renoncer à la raison, et devenir bêtes brutes (Des Barreaux).

Mais ils ne l'ont pu, ni les uns ni les autres; et la raison demeure toujours, qui accuse la bassesse et l'injustice des passions, et qui trouble le repos de ceux qui s'y abandonnent; et les passions sont toujours vivantes dans ceux qui veulent y renoncer." PASCAL Dans ce texte, Blaise Pascal aborde de façon saisissante et synthétique l'opposition fondamentale entre deux forces à l'oeuvre dans l'homme : la passion et la raison.

L'enjeu est le suivant : ce conflit peut-il recevoir une solution ? l'homme est-il capable de s'affranchir de cette guerre stérile? La réponse apportée ici par l'extrait est négative, et pour montrer le caractère indépassable de cette « guerre )1, Pascal procède en deux temps.

Tout d'abord, jusqu'à la ligne 4 (« ...

et contraire à lui-même »), il expose et justifie sa thèse : l'homme est nécessairement en proie à une déchirure intérieure en raison de sa nature double.

Puis, jusqu'à la fin du texte, il démontre cette même position de façon négative : ce combat est irrémédiable, car toutes les solutions apportées par les philosophes ont échoué. Le conflit entre passions et raison ne met pas aux prises des hommes dont les uns seraient les partisans de la raison et les autres les défenseurs de la passion.

La « ligne de front » de cette guerre passe au sein de chaque homme, comme le souligne l'adjectif « intestine » (ligne 1), qu'il faut comprendre comme un synonyme de « intérieure ». C'est justement ce qui fait, aux yeux de Pascal, le tragique de la condition humaine.

L'homme est déjà en butte à des contraintes indépendantes de sa volonté, il doit déjà combattre des ennemis extérieurs.

Mais trouve-t-il au moins en lui-même un allié sûr? La réponse de Pascal est négative : l'hostilité se déploie également à l'intérieur de lui-même.

Il doit perpétuellement se méfier de ses débordements internes.

Il est à lui-même son propre champ de bataille. Quels sont les protagonistes de cette guerre civile? Il s'agit d'une opposition classique entre les passions et la raison.

La thèse défendue par Pascal est donc essentiellement « dualiste » au sens où la nature humaine est fondamentalement composée de deux puissances différentes.

L'homme est à la fois un animal et un dieu.

Par son corps, ses instincts et ses passions, l'homme appartient au monde matériel, au monde de la « chair », au sens chrétien.

Mais, par sa raison, il se rattache à Dieu, car il se tourne vers lui grâce à son esprit. Comment cette dualité peut-elle se transformer en rivalité? Ces deux dimensions de l'homme sont hostiles l'une à l'autre car l'une essaie perpétuellement de prendre l'avantage sur l'autre.

L'homme apparaît faible parce que « divisé, et contraire à lui-même ».

Mais sa faiblesse résulte de l'affrontement de deux forces qui sont puissantes prises séparément.

C'est le sens des deux suppositions de la deuxième phrase.

« S'il n'avait que la raison sans passions... », elle régnerait sans partage et l'homme serait à lui-même son plus sûr soutien.

De même, si seules les passions régnaient, il ne connaîtrait pas les affres des combats intérieurs.

Source de faiblesse, cette dualité est aussi une source de souffrance.

C'est pourquoi ces deux suppositions sont peut-être également des souhaits : « ah! si seulement...

». Le conflit est permanent, car il a l'une « et» les autres.

Si bien que la guerre fait rage sans pouvoir trouver de solution par l'anéantissement de l'un ou de l'autre des adversaires.

Car l'homme est face à sa nature comme face à un dilemme.

Qu'il choisisse l'un ou l'autre des adversaires, jamais la guerre ne cessera car aucun des deux ne peut disparaître.

Ils constituent la nature humaine : « il ne peut être sans guerre ». La conséquence de cette première argumentation est que l'homme est par nature promis au malheur.

Ce devait être le but de la première partie de l'ouvrage inachevé de Pascal auquel on donne le titre Pensées.

Il voulait d'abord mettre en évidence la « misère » de l'homme, c'est-à-dire son impuissance, lorsqu'il est privé de l'aide divine pour le pousser à la conversion. C'est pour cela que, dans un deuxième temps, Pascal analyse les tentatives de philosophes non chrétiens pour faire cesser cette guerre intérieure.

En montrant leur échec, il produira un argument de plus en faveur de la conversion. À présent, Pascal passe à une démonstration par la négative : son objectif est de montrer l'impossibilité de la thèse adverse.

Car la condition conflictuelle et duelle de l'homme a déjà été aperçue, sans pour autant être considérée. »

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