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Le bonheur est-il impossible ?

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Le bonheur est plénitude durable, satisfaisant la totalité de notre être. Mais l'homme est un être fini soumis au devenir, il est un être divisé contre lui-même, étant à la fois nature et liberté, désir et raison. Y a-t-il alors contradiction entre l'essence du bonheur et l'essence de l'homme ? Si le désir de bonheur est universel et si un tel désir ne peut être satisfait, la condition humaine est gesticulation tragique.

« a.

L'ordre des choses La conscience de ce que nous sommes doit, au contraire, nous apporter une source de fierté et de satisfaction.

À la différence des animaux, nous avons en effet le pouvoir de nous représenter le bien que l'on cherche, et celui de choisir ou de s'abstenir d'un certain nombre d'actions.

Épictète, philosophe stoïcien, fait ainsi la différence entre « ce qui dépend de nous » et « ce quj ne dépend pas de nous ».

Dans la première catégorie figurent les idées et opinions, ainsi que la maîtrise de nos désirs ; et, dans la seconde, ce qui provient de l'ordre général des choses sur lequel nous n'avons pas de prise.

Ainsi, la santé, la richesse, ou tout autre chose pourtant désirable, ne relèvent pas, au bout du compte, de notre volonté.

Il s'agit de le savoir et de l'appliquer. b.

La vertu Si l'on ne désire pas ce qui ne dépend pas de nous, cette maîtrise nous rend libres et vertueux.

Il y a en effet dans cette pratique toute la perfection dont l'homme est capable, et la seule chose qui lui soit accessible avec succès.

La liberté ne consiste pas à vouloir que les choses arrivent comme on le voudrait, mais à maîtriser ce que l'on peut vouloir.

Et de cette liberté proviendra infailliblement le bonheur.

Car, en exploitant nos facultés, dans leur excellence, nous aurons le parfait développement de notre nature, en accord avec l'ordre général du monde.

De cela découlera le bonheur.

La vertu suffit au bonheur, quoi qu'il arrive : c'est le propre de la théorie stoïcienne. c.

Exemples Le sage n'est pas en proie à la douleur du chagrin, même s'il est endeuillé, nous dit Cicéron dans les Tusculanes.

La mort n'est pas un mal, car c'est l'ordre du monde qui s'applique.

Pourquoi ne s'appliquerait-il pas à nos proches ? Donc le chagrin ne doit pas résulter de ce que l'on considère à tort comme une injustice.

C'est nous qui sommes injustes de vouloir que l'ordre des choses fasse une exception pour nous.

Et quand il y a effectivement injustice ou insulte, cela ne doit pas non plus nous atteindre, dit Sénèque dans De la constance du sage.

Car nous restons sûrs de notre valeur.

C'est l'insensé qui insulte qui ne s'appartient pas et reste dans le malheur.

Une telle attitude est-elle néanmoins toujours pertinente ? Introduction Le bonheur est plénitude durable, satisfaisant la totalité de notre être.

Mais l'homme est un être fini soumis au devenir, il est un être divisé contre lui-même, étant à la fois nature et liberté, désir et raison. Y a-t-il alors contradiction entre l'essence du bonheur et l'essence de l'homme ? Si le désir de bonheur est universel et si un tel désir ne peut être satisfait, la condition humaine est gesticulation tragique. 1) Si le bonheur est plaisir et bien-être sensibles, il est inaccessible à l'homme : sa quête est vaine. a) C'est un bonheur voué aux aléas de la fortune : celui qui s'attache à ce qui ne dépend pas absolument de lui sera nécessairement frustré, car il n'est pas le centre du monde et est loin d'avoir plein pouvoir sur celui-ci. b) Cette quête indéfinie de plaisirs toujours nouveaux est sans trêve : celui qui poursuit avec excès toutes sortes de plaisirs artificiels, tel un «tonneau percé» n'aura jamais de complétude.

Certains plaisirs excessifs sont des douleurs et ils font renaître la douleur du manque qu'est le désir. Il est de bon ton de condamner le plaisir.

Platon, dans le « Gorgias », affirme ainsi qu'une vie réglée contente et satisfaite de ce que chaque jour lui apporte et préférable à une existence inassouvie et sans frein.

L'homme qui entend mener une vie de plaisir est comparable à un tonneau percé qu'il faudrait constamment remplir : à. »

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