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Le bonheur est il derrière nous ou devant nous ?

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« Introduction : Le bonheur prend aussi facilement la figure des paradis perdus que celle des lendemains qui chantent.

Ceci est bien exprimé dans le récit biblique puisque l'humanité a perdu le bonheur avec la chute et elle peut le retrouver avec le salut. Pourquoi se représenter le bonheur dans un avant ou un après, ne peut on pas le penser au présent ? Dans ce cas, il est éternellement absent et il ne peut pas non plus être pensé au passé ou au futur. Mais peut être peut on le penser comme un investissement du présent par le passé ou par l'avenir.

Lorsque Proust retrouve de son enfance grâce à la saveur d'une madeleine, n'est-ce pas en portant le passé dans le présent qu'il est heureux ? Mais ce pourrait aussi être une contamination du présent par l'avenir qui rend heureux, comme lorsque nous nous sentons portés par les ailes du désir et que nous nous jetons vers le futur. Savoir si le bonheur est plutôt lié au passé ou à l'avenir est important pour celui qui le recherche.

En effet, si l'on ne considère pas le bonheur comme un phénomène aléatoire mais comme un état de la vie que l'on aimerait et que l'on pourrait atteindre, il nous faut une éthique (des règles de conduite) qui vise le bonheur.

Mais cette éthique devra t-elle se tourner vers le passé ou vers l'avenir ? Problématique : Le bonheur n'est jamais dans l'instant, il est un état qui s'étale dans la durée et que nous devons atteindre par une certaine éthique, la question est de savoir comment étaler le temps : répéter les douceurs du passé ou préparer l'avenir en visant un certain bien ? I : Le bonheur s'étale dans le temps. 1) Il faut distinguer le bonheur et la joie.

La joie est un état passager et imprévisible tandis que le bonheur est un état constant et prévisible par ce qu'il correspond à un accord général du sujet et du monde.

Par conséquent, le bonheur est dans la durée. 2) Le bonheur est lié au passé.

Si le bonheur est un accord avec soi même, on comprend qu'il est lié au passé, être heureux c'est accepter son histoire.

On peut même dire que le bonheur est dans la présence du passé, il consiste à rendre présent un passé heureux par des réminiscences ou répétitions.

On dit souvent qu'on « retrouve son enfance », ou on cherche à la retrouver en retrouvant des lieux des activités… 3) Le bonheur est lié au désir et à l'avenir.

C'es en visant un bien ( de quelque nature qu'il soit, matériel ou spirituel) que l'on est heureux, par ce que le désir de ce bien nous donne le goût de la vie et de l'avenir.

Pascal dit « Ce n'est pas le lièvre mais la chasse que les gens appellent bonheur », autrement dit ce n'est pas tant le but recherché que le fait de le rechercher, de vivre en vue de l'avenir.

(Dans ce sens, on peut dire que le bonheur est lié à une illusion : on croit que le lièvre nous comblera mais dès qu'on l'a eu, on repart vite en chasser un autre pour la même croyance.) II : « Le présent seul est notre bonheur »( Goethe, Faust) 1) Il ne peut y avoir de bonheur qu'au présent.

Les écoles de philosophie antique qui prescrivaient des éthiques, des manières de vivre pour atteindre le bonheur, ont souvent conseillé de se méfier du passé et de l'avenir.

Le passé et l'avenir ont ceci en commun qu'ils n'existent pas et qu'ils ne peuvent être pour nous que des images, or celui qui s'absorbe dans la contemplation de ces images rate son existence présente. 2) Selon les épicuriens le bonheur n'existe que sur la base du plaisir.

Or le plaisir est toujours présent, on n'éprouve de plaisir que dans un rapport immédiat avec l'objet.

C'est pourquoi le bonheur consiste selon les épicuriens à déterminer ses conduites autour du plaisir. 3) C'est du passé et de l'avenir que nous viennent les représentations anxiogènes : du passé à cause de ce qu'on nous a interdit, de l'avenir à cause de la crainte de la mort.

Ce sont de ces représentations qu'il faut se détourner pour vivre une vie heureuse, sans peur et en accord avec le présent. III : Le bonheur est un accomplissement. 1) Le bonheur est lié à l'avenir : on est heureux lorsqu'on voit l'avenir nous sourit.

Selon Aristote, le bonheur est principalement accomplissement de soi, actualisation de son essence.

Or cette actualisation ne peut se faire que dans un élan vers le devenir et la poursuite de projets à travers lesquels on s'accomplit.

Selon Aristote par exemple, le plus haut projet possible est de devenir vertueux, de grandir en sagesse pour accomplir au maximum l'essence humaine qui est celle d'un « animal raisonnable », le bonheur est tendu vers l'avenir, il est dans l'accomplissement d'un progrès. 2) Le bonheur est un accord avec le présent.

C'est le contraire de l'ennui, dans l'ennui, on subit le temps qui passe, lorsqu'on est heureux, on « passe du bon temps » ou on « ne voit pas le temps passer », c'est que l'on est en accord avec le présent, que ce qui se passe dans le temps se passe en nous aussi. 3) Le bonheur est dans la réalisation d'un sens.

Le bonheur est un accord avec le milieu dans lequel on vit, cet accord demande une transformation réciproque de soi et du milieu dirigé par une éthique.

Une éthique unifie le passé, le présent et l'avenir dans un sens qu'elle donne à l'existence, c'est à dire à soi et au monde. Conclusion : Le bonheur est une notion vague qui recouvre diverses formes de bien-être, à ce niveau d'abstraction, il peut aussi bien être devant nous que derrière nous.

Mais si nous cherchons à atteindre le bonheur et à lui donner un sens, alors il aura le sens d'un accomplissement de soi qui unifiera passé, présent et avenir dans la durée de l'existence où il se réalise.. »

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