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L'artiste ne cherche t-il qu'à divertir ?

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« THÈMES DE RÉFLEXION • Réfléchir sur le terme « divertir ».

(Par exemple, opposition de « divertir » et « convertir » chez Pascal.) • Remarquer que le sujet n'est pas : L'art ne fait-il que divertir ? mais : La principale fonction de l'art est-elle de divertir ? • Bien distinguer le « point de vue » du « spectateur », du « consommateur » de celui du « créateur », du « producteur ». • Peut-être n'est-il pas inutile de distinguer le plan du fait de celui du droit ? • Peut-être convient-il de se demander si un « art » fondé essentiellement sur le divertissement pourrait être encore appelé un « art »? INDICATIONS DE LECTURE • Sens et destin de l'art de René Huyghe (Flammarion). • Esthétique de Hegel (Aubier).

Citation : « Le but de l'art, son besoin originel, c'est de produire aux regards une représentation, une conception née de l'esprit, de la manifester comme son œuvre propre, de même que dans le langage, l'homme communique ses pensées et les fait comprendre à ses semblables.

Seulement, dans le langage, le moyen de communication est un simple signe, à ce titre, quelque chose de purement extérieur à l'idée et d'arbitraire. L'art, au contraire, ne doit pas simplement se servir de signes, mais donner aux idées une existence sensible qui leur corresponde.

» • Cf.

Le problème de la vérité dans la philosophie de Nietzsche de Jean Granier (Éditions du Seuil), le paragraphe intitulé Apologie de l'art, pages 520 et suivantes! Citation de Nietzsche : « Comment naît l'art ? Comme un remède à la connaissance.

La vie n'est possible que grâce à des illusions d'art.

» [L'art est illusion.

Il offre aux sens et à l'esprit des mondes imaginaires.

Ces mondes, parce qu'ils divertissent la pensée, la consolent d'avoir à supporter, à chaque instant, le poids écrasant de la conscience.] L'art est une simulacre dangereux Thèse - Dévalorisation de l'art au nom de la vérité.

Cette dévalorisation a pour fondement la dévalorisation du monde sensible an nom de cette même vérité.

Et valorisation ontologique du Beau, Idée ou Essence. La critique platonicienne vise surtout les arts suivants : la poésie, la sculpture, la peinture. Dans la « République » (II), Platon n'est pas loin d'exiler de la Cité idéale les poètes s'ils ne se soumettent pas à la vérité.

Il conteste donc l'autonomie de l'art et la liberté de l'artiste.

Dans le « Phèdre » (248 d-c) Platon établit une hiérarchie des existences humaines en fonction de leur degré de perfection c'est à dire de connaissance.

Il distingue neuf degrés qui vont de la vie philosophique (premier degré) à la vie tyrannique (dernier degré).

L'artiste imitateur occupe la 6e place, l'artisan et le laboureur la 7c, le sophiste la 8e. Pourquoi ? Pourquoi un tel voisinage du sophiste et de l'artiste ? Une telle condamnation de l'art ? 1) Parce que l'artiste comme le sophiste possède un savoir-faire qui est un savoir-tromper. a) Poètes et peintres n'enfantent que des fictions.

Les poètes, Homère, Hésiode, ne sont que « faiseurs de contes », en outre contes dangereux car ils véhiculent une fausse image des Dieux et des Héros.

Par exemple, les Dieux sont jaloux, se font la guerre et les pires vilenies.

Or, « la bonté n'appartient-elle pas à ce qui est divinité? » (Rep.379).

D'autre part, représenter les Dieux à l'image de l'homme, ne pas en faire des modèles de vertu, n'est-ce pas encourager le mal? Les peintres et sculpteurs, quant à eux, illustrent les fictions inventées par les premier.

et créditent le mensonge. b) Pour plaire ces fictions doivent avoir l'apparence du vrai.

Le savoir-faire de l'artiste est donc bien semblable à celui du sophiste puisqu'il permet de produire l'illusion du vrai, de présenter comme vrai ce qui ne l'est pas et n'en a que l'apparence en utilisant les séductions du sensible (flatterie, plaisirs des sens ...

).

Par exemple le bon peintre est celui qui est capable de représenter dans un espace à deux dimensions un objet qui, lui, occupe un espace à trois dimensions.

Plus l'image produite par le peintre semble vraie, plus elle est en fait infidèle à son modèle tel qu'il est.

L'exactitude de l'art repose sur la déformation du réel sensible (cf.

les règles de 1a perspective). 2) Parce que l'art n'est qu'imitation. L'imitation de quoi ? Des apparences sensibles, de la réalité telle qu'elle se manifeste à nous par l'intermédiaire de nos sens.

C'est dans la juste mesure où le poète ne s'élève pas au dessus des apparences sensibles qu'il représente les Dieux à l'image des hommes.

L'art conforte les hommes dans leur erreur première : ce qui est, est ce qui apparaît.

L'art n'est qu'illustration de l'opinion, représentation de la représentation subjective. 3) Parce que l'art n'est qu'imitation d'une imitation, un simulacre. Dans La « République » (X 597b-598c - cf.

texte), Platon montre que le peintre est « l'auteur d'une. »

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