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L'art peut-il revendiquer la laideur ?

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« Approche: La question sur la possibilité de prendre la laideur comme objet de l'art (« est-il concevable ? ») signifie d'abord « est-ce envisageable de fait ? », et ensuite « est-ce acceptable, et à quelle conditions, par la raison ? ». La question présuppose que, d'habitude, l'objet de l'art est le beau ; il s'agit donc d'un paradoxe {forme de la question et présupposés). La laideur, en effet, produit un déplaisir et un malaise ; la laideur, dit-on, n'est pas «esthétique» {analyser les termes).

On parle d'un visage laid parce que difforme, ou d'une ville laide parce que pauvre ou sale.

Elle ne semble donc pas pouvoir être « l'objet de l'art », c'est-à-dire ce que l'art cherche à représenter, ce qu'il veut donner à goûter. Pourtant, certains artistes représentent des choses laides : cadavres, saleté, corps malades...

On demande donc si ce sont là de mauvais artistes ou si il peut y avoir une façon artistique de présenter des choses laides (problématique et enjeux).

On peut envisager le problème de trois façons : l'art doit-il chercher à représenter le laid au lieu du beau ? Mais alors, l'art n'apporterait plus le plaisir, mais le choc, la surprise, l'étrange, voire le malaise.

Ou l'art peut-il représenter des choses belles ou laides, du moment que la forme est belle ? Ce que disaient Aristote et Kant.

Ou encore, l'art n'a pas à représenter des choses laides, mais à être laid lui-même, une forme laide et dégoûtante, ce qui serait le plus grand paradoxe sur la nature de l'art.

En somme, l'enjeu est de définir la fonction possible de l'art, en dehors de son rôle classique de production d'un sentiment de plaisir par le beau. Il existe beaucoup d'autres catégories esthétiques que le beau, il y a le grotesque, le merveilleux, le comique, le monstrueux, le laid, la caricature le tragique, le sublime.

L'artiste n'est pas obligé de produire quelque chose qui soit forcément beau, le métier même d'artiste est par définition de produire des objets d'art.

Il convient de combattre les idées reçues concernant la liaison du beau et de l'art, mais aussi de montrer que le laid peut être « involontaire » dans la mesure où l'artiste s'est avéré incapable de produire une belle œuvre d'art car ses talents sont médiocres ou parce qu'il a mauvais goût.

Ici, c'est il est question de savoir si un objet laid peut faire l'objet d'une représentation artistique.

Cela sous-entend, que seul des objets déjà beau en eux-mêmes pourraient faire l'objet d'une représentation artistique et que l'artiste ne serait qu'un enregistreur, qu'un imitateur de la réalité, que la manière de représenter la chose ne serait pas importante, que la « touche » de l'artiste, son expressivité serait accessoires.

Ce serait une vision réductrice de l'art. Il existe beaucoup d'autres catégories esthétiques que le beau, il y a le grotesque, le merveilleux, le comique, le monstrueux, le laid, la caricature le tragique, le sublime.

L'artiste n'est pas obligé de produire quelque chose qui soit forcément beau, le métier même d'artiste est par définition de produire des objets d'art.

Il convient de combattre les idées reçues concernant la liaison du beau et de l'art, mais aussi de montrer que le laid peut être « involontaire » dans la mesure où l'artiste s'est avéré incapable de produire une belle œuvre d'art car ses talents sont médiocres ou parce qu'il a mauvais goût. La laideur fait partie du monde L'artiste peint le monde.

Il exprime les passions qui agitent l'âme humaine.

Il ne peut pas ignorer qu'il existe des paysages disgracieux, des corps repoussants, des sentiments monstrueux.

Exprimant la vie, il doit aussi être le témoin de ses difformités.

Goya n'hésitera pas à peindre des toiles traduisant la laideur des violences humaines. Art et quotidienneté Si nous voyons un morceau de viande sur l'étal du boucher, nous ne le trouvons pas beau.

Pourtant, vous prenons plaisir à contempler le "Boeuf écorché" de Rembrandt.

De même, une charogne nous fait horreur dans la nature, mais nous le trouvons belle sous la plume de Baudelaire.

Pourquoi le domaine de l'art serait-il réservé aux belles choses, aux sentiments sublimes, aux matériaux nobles? Il faut lui ôter sa rigidité, le démocratiser, l'ouvrir aux objets qui nous entourent.

C'est dans cet esprit que Marcel Duchamp exposera un urinoir, qu'il intitulera «Fontaine», que le sculpteur César, en 1960, donnera à voir trois compressions de voitures. La beauté doit perdre de sa rigidité ADORNO: Quelle que soit sa nature, le laid doit constituer ou pouvoir constituer un moment de l'art.

Esthétique du laid, tel est le titre de l'oeuvre du disciple de Hegel, Rosenkranz.

L'art archaïque, puis l'art traditionnel, surtout depuis les faunes et les silènes de l'hellénisme, abondent en représentations dont le sujet fut considéré comme laid. L'importance de cet élément s'accrut dans l'art moderne au point qu'une nouvelle qualité en surgit.

Selon l'esthétique traditionnelle, cet élément est en opposition avec la règle formelle régissant l'oeuvre ; il est intégré par elle, et il la confirme par là même avec la force de la liberté subjective dans l'oeuvre d'art à l'égard des sujets.. »

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