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L'art est-il une affaire de goût ?

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Il s'avère tout d'abord, que l'art soit un critère de richesse dans une civilisation. Aussi, si l'art se meurt, ou s'il se noie dans une vision fade, figée du monde qui nous entoure, la civilisation perd un atout. De la sorte, il est important de conserver toute forme d'art au sein d'une société. Au-delà de la conserver, il est bon de l'agrémenter, de la nourrir afin d'évoluer toujours sans régresser. Aussi, la critique de l'art permet-elle de conférer à l'activité artistique une importance, un intérêt prouvant la primordialité de l'existence de l'art. Critiquer l'art montre que des individus bougent, s'activent à prôner ce domaine, veulent l'élever, et donc s'y intéressent. En outre, la critique d'art est un moyen de donner des idées nouvelles à la création, afin d'enrichir le domaine artistique d'un pays.

            Ces idées nouvelles, en réponse aux anciennes, sont souvent à l'origine de nouvelles formes d'art. La critique d'art permet ainsi l'évolution des modes d'expression. Aussi peut-on passer du réalisme au surréalisme, l'abstrait, en se rapprochant du cubisme jusqu'au pop art… En réponse à des modes de représentation dépassés sont donc nés de nouveaux peintres redéfinissant l'interprétation du monde. La diversité des genres et des courants picturaux est ainsi possible en partie grâce à la critique des œuvres d'art. Qui plus est, cela contribue à nouveau à l'enrichissement culturel d'une nation.

« L'art est d'une grande diversité ; la musique, la peinture, la sculpture… Autant de modes d'expression de la pensée de l'artiste, dont le fruit sera exposé à la vue de tous.

Pour autant, les œuvres des artistes sont-elles une affaire de goût, dans le sens, tout d'abord, de la beauté ? En effet, on dira de quelqu'un qui reconnaît les belles choses qu'il « a du goût », on dira de quelque chose de beau et raffiné que cela est réalisé « avec goût ».

En cela, l'art représente-t-il donc la beauté ? Et, quand il la représenterait, l'art est-il affaire de goût, cette fois dans le sens où apprécier, ou réaliser, une œuvre serait liée aux préférences, spécificités et personnalité de chacun ? Si l'art représente le beau, sommes-nous toujours unanimes face à cette beauté ? Assis, face à la toile blanche sur son chevalet, que représente l'artiste ? L'art est-il nécessairement beau ? Cela ne pourrait-il pas être la belle représentation d'une chose commune, voire laide ? L'artiste est attiré par la beauté.

Ainsi, si son but n'est pas de reproduire la nature, il s'agit bien de trouver la beauté pure et idéale afin de la peindre. Si l'artiste ne trouve rien de laid, c'est que le statut de ces choses a déjà évolué à travers son regard.

Leur beauté est désormais celle que le peintre leur attribue, elle a dépassé le simple statut de beauté naturelle : il s'agit maintenant de la beauté pure, idéale que voit l'artiste.

C'est ce qu'il va entreprendre de réaliser.

Ainsi, le peintre peignant un chêne, ne le peint pas tel qu'il est en réalité, mais avec son statut nouveau, sa beauté pure nouvelle.

De la sorte, même si le peintre reproduit une chose déjà admirable, elle le devient davantage sur toile ; accentuer la beauté, tel est le but de l'artiste. Quand il ne s'agirait pas de l'accentuer, le but peut alors être de la créer.

En effet, si le peintre ne représente pas toujours la beauté d'une chose, dans le sens où en réalité elle n'est pas belle, il peut lui conférer cette beauté.

Ainsi, le peintre ne peint pas que de belles choses existantes, mais aussi des choses laides en réalité, qui sur toile apparaissent belles.

Le regard de l'artiste transforme donc des choses laides en leur accordant une part d'agréable, de beauté.

L'art, et ici la peinture, donnent donc de la beauté à des choses insignifiantes, banales en temps normal.

Pascal écrivait ainsi : « Quelle vanité que la peinture qui attire l'admiration par la représentation de choses dont on n'admire point les origines ». Ainsi, le rôle de l'art serait purement esthétique.

En effet, l'un des modes d'existence dominants d'un tableau est son mode esthétique d'existence. Une œuvre d'art n'est donc pas un objet d'une quelque utilité, elle ne sert proprement à rien sinon à agrémenter une pièce : elle est conçue pour être belle. C'est là la différence avec un objet technique, dont l'utilité est la principale caractéristique.

L'objet technique, même beau, reste avant tout un outil, l'œuvre reste une belle chose. Cela dit, aussi grande soit l'intention de produire de la beauté, est-ce plaisant de la même façon pour chacun ? Si l'art est une question de beauté, la perception de cette beauté ne varie-t-elle pas en fonction de nos préférences individuelles ? Faut-il alors chercher plus loin que le paysage peint devant nos yeux ? Face à une œuvre, les sentiments et les avis divergent : la subjectivité l'emporte.

En effet, le point de vue du spectateur va se confronter à l'œuvre d'art.

Au premier abord, l'œuvre peut soit lui plaire, soit au contraire le gêner, le mettre mal à l'aise, bref il ne l'appréciera pas.

Chacun peut, ensuite, exprimer ce que lui inspire l'œuvre, ce qui, selon lui, en émane, comme si cet avis pouvait être compris ou partagé.

Or, chacun va réagir différemment face à une œuvre ; elle sera susceptible de lui rappeler quelque chose, ou simplement l'apaiser.

Autrement dit, il y a une grande part de psychologie qui nous pousse à aimer, ou pas, une œuvre, et donc une grande part de subjectivité.

Nos goûts personnels entrent ainsi en jeu. Du point de vue de l'artiste, il s'agit du même principe.

L'artiste est susceptible de vouloir peindre un paysage, une personne, quelque chose qui l'inspire, lui.

Il va représenter la beauté telle qu'il la perçoit, une beauté définie par lui-même.

Cette beauté apparaît comme un idéal qui lui est propre.

Sa peinture sera ainsi le reflet de ce qu'il a pu apprécier, de ce qui a pu déclencher son étonnement, son émotion. De la sorte, pour apprécier une œuvre, ne faut-il pas s'intéresser d'abord à l'auteur ? Connaître certains épisodes de la vie d'un auteur peut, en effet, contribuer à une meilleure approche de l'œuvre, parce que plus accessible.

C'est ainsi qu'en ayant conscience de la période de tristesse traversée par Picasso, lorsqu'il perdit un ami proche, nous comprenons mieux la froideur des tableaux de sa Période Bleue.

Outre la vie de l'auteur, s'intéresser au travail long et fastidieux de la réalisation d'un tableau favorisera notre admiration.

Qui plus est, l'artiste étant un artisan, le tableau est le fruit de son savoir-faire, l'intérêt doit donc se porter vers la technique et les matériaux employés, afin d'apprécier toujours plus l'œuvre et sa beauté. Enfin, concernant la beauté, si l'on considère que l'art représente le beau, il ne doit pas être question d'avis ou de ressenti personnels.

En effet, la beauté étant universelle, toute opinion ne peut la contredire.

Ainsi, une peinture de Raphaël, ou une symphonie de Mozart ne peuvent être jugées laides.

Il s'agit de belles œuvres, indéniablement.

De ce point de vue, l'art n'apparaît donc pas comme soumis à un avis, il ne peut qu'être beau, de manière indiscutable. La confrontation d'avis opposés par rapport à une œuvre d'art amène à se demander s'il est bon d'imposer ses goûts.

Effectivement, si ces avis sont si subjectifs, que penser du critique d'art ? Faut-il lui accorder notre attention, faut-il critiquer le beau ? Il s'avère tout d'abord, que l'art soit un critère de richesse dans une civilisation.

Aussi, si l'art se meurt, ou s'il se noie dans une vision fade, figée du monde qui nous entoure, la civilisation perd un atout.

De la sorte, il est important de conserver toute forme d'art au sein d'une société.

Au-delà de la conserver, il est bon de l'agrémenter, de la nourrir afin d'évoluer toujours sans régresser.

Aussi, la critique de l'art permet-elle de conférer à l'activité artistique une importance, un intérêt prouvant la primordialité de l'existence de l'art.

Critiquer l'art montre que des individus bougent, s'activent à prôner ce domaine, veulent l'élever, et donc s'y intéressent.

En outre, la critique d'art est un moyen de donner des idées nouvelles à la création, afin d'enrichir le domaine artistique d'un pays. Ces idées nouvelles, en réponse aux anciennes, sont souvent à l'origine de nouvelles formes d'art.

La critique d'art permet ainsi l'évolution des modes d'expression.

Aussi peut-on passer du réalisme au surréalisme, l'abstrait, en se rapprochant du cubisme jusqu'au pop art… En réponse à des modes de représentation dépassés sont donc nés de nouveaux peintres redéfinissant l'interprétation du monde.

La diversité des genres et des courants picturaux est ainsi possible en partie grâce à la critique des œuvres d'art.

Qui plus est, cela contribue à nouveau à l'enrichissement culturel d'une nation. Finalement, que l'art représente une belle chose, ou qu'il soit la belle représentation d'une chose, son but est celui d'atteindre la beauté.

Une beauté qui, toutefois, n'est pas toujours reconnue de tous.

En effet, chacun ressent une émotion qui lui est propre, de l'admiration au dégoût, et contribue à la critique, bonne ou mauvaise de l'œuvre.

Il apparaît, cependant, qu'il ne faille pas se limiter à son ressenti dans l'approche d'une œuvre.

De sorte que, s'intéresser à l'auteur et ses techniques a permis à tout artiste de concevoir de nouveaux genres picturaux, et des modes d'expression toujours nouveaux, entraînant la diversité du patrimoine culturel.

Ainsi, si l'art n'est pas qu'une affaire de goût, d'aimer ou ne pas aimer, l'exprimer est bénéfique pour la société.. »

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