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L'argent n'est-il qu'un instrument d'échange ?

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« DIRECTIONS DE RECHERCHE • II ne s'agit en aucune façon de savoir si l'argent est instrument d'échange mais s'il n'est que cela. • Réfléchir sur la notion d'instrument.

Dans la mesure où l'on pense l'instrument comme quelque chose qui permet le contact sans affecter ce qui est mis en contact, « l'argent n'est-il qu'un instrument d'échange »? ! Cf.

Fondements de la critique de l'économie politique de Marx (Éditions Sociales).

Citation p.

86 : « La valeur d'échange détachée des marchandises et existant à côté d'elles sous forme de marchandise c'est l'argent...

(et lorsque l'argent entre dans l'échange) mon produit dépend alors du commerce universel, il est arraché de son cadre local, naturel et individu.

» • Si l'on admet que l'instrument affecte ce qui le manie et ce qu'il manie, « l'argent n'est-il qu'un instrument d'échange »? Cf.

citation de Marx (ouvrage cité) pp.

93-95 : « La dépendance mutuelle et universelle des individus alors qu'ils restent indifférents les uns aux autres — telle est actuellement la caractéristique de leurs liens sociaux.

Ces liens sociaux s'expriment dans la valeur d'échange, car c'est grâce à elle seulement que l'activité, ou le produit, de chaque individu devient pour lui une activité et un produit; l'individu doit créer ce produit général qu'est la valeur d'échange, ou, sous sa forme autonome et individualisée, l'argent.

Par ailleurs, le pouvoir qu'exerce un individu sur l'activité d'un autre ou sur la richesse sociale, il le tient de ce qu'il est propriétaire de valeurs d'échange, d'argent.

Il a ainsi dans sa poche tout son pouvoir sur la société, ainsi que ses relations avec elle.

Quels que soient la forme et le contenu particulier de l'activité ou du produit, nous avons affaire à la valeur, c'est-à-dire à quelque chose de général qui est négation et suppression de toute individualité et de toute originalité.

» • Consulter le livre de Keynes, Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (Payot). L'argent comme équivalent général Les objets du troc n'étant pas toujours aisément transportables, la nécessité de l'échange monétaire dut apparaître dès que le troc eut dépassé le cadre étroit des petites communautés autarciques. Pour qu'elles soient effectivement échangées, «il faut alors que toutes les choses échangeables puissent être comparées entre elles d'un certain point de vue» (Aristote). L'argent est un «représentant conventionnel» de l'utilité, laquelle est — selon Aristote — source de la valeur. L'argent comme signe de la puissance Harpagon, Gobseck et autres avares de fiction nous montrent à quel point l'envie de thésauriser confère à l'adorateur du veau d'or un sentiment de sécurité et de paisible puissance. Car tout ce que je paie, ainsi que le déclare cyniquement le Méphistophélès de Goethe, je puis en jouir allègrement. De fait, l'argent fait passer les voeux de son possesseur de la représentation à l'existence sensible, réelle.

Ai-je envie d'effectuer un voyage au loin ? — si j'ai de l'argent, je peux sur-le-champ donner libre cours à mon désir d'évasion. Le Dieu-Argent Beaucoup ont critiqué la perversion des rapports humains qui, du fait de l'appât du gain, préside à l'échange. En possédant la qualité de tout acheter, l'argent passe donc pour tout-puissant.

Et, en effet, l'argent peut tout.

Il est, selon le mot de Shakespeare, l'entremetteur unique qui fait fraterniser les contraires, il est le «dieu visible», la «force chimique universelle» (Timon d'Athènes). Le règne de l'argent se manifeste par la prolifération anarchique, cancéreuse des besoins, sans aucun rapport avec les exigences naturelles de l'homme.

Tout produit est un appât avec lequel on tâche d'attirer à soi l'être de l'autre, son argent .. »

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