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La ville apporte-t-elle la liberté ?

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« INTRODUCTION La ville est une agglomération relativement importante dont les habitants ont des activités professionnelles diversifiées.

La ville se définit donc d'une part par la concentration des habitants, d'autre part par certaines activités spécifiques : celles notamment du tertiaire, c'est-à-dire des services, du culturel.

Vivre en ville, c'est donc vivre en côtoyant les autres, et bénéficier d'un certain confort.

On peut dès lors supposer que la ville m'apporte une certaine liberté, puisqu'elle m'offre un large choix de rencontres, d'activités, et même une certaine autonomie (les transports en communs sont par exemple beaucoup plus développés qu'à la campagne : je peux me déplacer en ville, même si je n'ai pas ma propre voiture). Mais pour autant, on sait bien que la vie en ville contient également nombre d'inconvénients : dans une maison à la campagne, je suis libre de faire autant de bruit que je veux, tandis qu'en ville, je dois tenir compte de la proximité des autres, ne pas les gêner.

La proximité des autres, mais aussi la prolifération des activités peut paraître oppressante, parce qu'elle m'impose un rythme de vie que je suis contraint de suivre.

Le problème est donc de savoir si la vie en société et le confort peuvent m'apporter la liberté.

Mais on voit bien que la liberté est alors conçue comme pure possibilité d'agir : être libre, est-ce le simple fait de pouvoir faire beaucoup de choses ? I. - - - - La ville, symbole du progrès, me libère des contraintes de la nature. la ville est un lieu où le progrès se manifeste le plus : plus on se rapproche de la nature, et plus le temps semble s'arrêter, la ville, c'est au contraire le lieu où se manifeste la vie proprement humaine.

La ville, c'est l'affranchissement des contraintes naturelles (exemple : l'éclairage publique me libère du rythme jour/nuit naturel…) ; Hanna Arendt dans La Condition de l'homme moderne montre que ce qui fait la spécificité de l'homme, c'est qu'il ne s'en tient pas à la satisfaction des besoins : c'est par la culture que l'homme s'affirme comme un être libre, c'est-à-dire un être capable de se construire : la ville est également le lieu par excellence des activités culturelles ; Mais, tout en étant une vie en société, c'est une vie dans l'anonymat : à la campagne, les gens que je croise me connaissent pour la plupart, tandis qu'à la ville, non, il y a moins de qu'en dira-t-on (les gens me jugent certes toujours autant sur ma façon de m'habiller ou de parler, mais parce qu'il me croisent sans me connaître, ce n'est pas moi qu'ils jugent, mais un passant anonyme, cela n'entache pas ma réputation) ; Je suis donc plus libre en ville dans la mesure où je peux 1° faire plus de choses, 2° faire des choses qui me libère des contraintes du besoin, 3° agir sans avoir à subir le regard des autres : je décide pleinement de ce que je fais. Transition : - mais tout ce confort offert par la ville, s'il me donne une certaine liberté d'action, peut aussi accroître ma dépendance par rapport à la société : exemple : les transports en commun me permettent certes d'être autonome, mais en cas de grève, je prends la juste mesure de ma grande dépendance vis-à-vis de ces même transports. II. La ville ne m'apporte-t-elle pas aussi de nouvelles dépendances ? - - La ville fait naître de nouveaux besoins, de faux besoins, qui me deviennent pourtant indispensables : ils accroissent mon degré de dépendance à l'égard d'un certain confort, je suis donc aliéné en tant que je suis rendu dépendant de ces possibilités offertes par la ville ; La liberté ne se réduit pas au fait de pouvoir faire ce que l'on veut : être libre, c'est aussi ne pas être esclave de ses propres désirs, or, la ville c'est aussi la société de consommation, qui créé de nouveaux désirs et me donne toujours l'impression d'être frustré.

C'est bien pour cela que Rousseau (Second discours) juge la société corruptrice : à l'état de nature, l'homme se contente de satisfaire ses besoins, mais dans la société, de nouveaux désirs s'ajoutent en permanence aux anciens, l'homme devient donc assujetti à ses propres désirs. Rousseau dira: "L'homme est bon par nature, c'est la société qui le corrompt". La formule de Rousseau est marquante en ce qu'elle énonce magistralement un paradoxe : l'homme est naturellement libre, il naît libre, mais il est toujours politiquement et socialement asservi.

Saisir l'enjeu de cette. »

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